La nuit était sombre, et seuls quelques réverbères éclairaient la ruelle. Je revenais de boîte de nuit, il devait être 3 heures du matin, quelque chose comme ça. Je ne voulais pas rentrer à Fichard, mais je n’avais pas le choix. Mourir de froid dans la rue était moins plaisant que de rentrer dans la prison. Une prison dans laquelle on laissait s’échapper les détenus. Sauf que nous revenions quand même. Où aller ? Ma vie ne valait pas la peine d’être empirée pour avoir une existence tout aussi médiocre, juste un lit et une maison autre part. Mais Fichard était tout simplement déprimant. Être enfermé entre quatre murs gris n’était vraiment pas joyeux, surtout en compagnies de tous ces jeunes qui étaient fous, stupides et immatures.
Une bourrasque de vent souffla, je frissonnai. Essayant inutilement de me réchauffer, je mis mes mains dans les poches, je baissai la tête pour éviter de me prendre le vent glacé en pleine face qui faisait l’effet d’une gifle violente sur le visage. Je débouchai sur une rue plus grande où je pourrais prendre un taxi. Justement, il en arrivait un. Je lui fis signe de s’arrêter, puis je m’installai à l’intérieur, indiquai la direction à prendre au chauffeur, quand j’aperçus une fille dont le visage me disait quelque chose. Il me semblait l’avoir vue à Fichard. Je dis alors au chauffeur d’attendre, j’ouvris la fenêtre et je fis signe à cette fille qui semblait attendre sur le trottoir de monter dans le taxi en lui adressant mon sourire le plus craquant.