Youpidou [PV Jenna & Cedrick]

Changer de routine. Je m’étais réveillée avec ces trois mots qui tournaient en rond dans ma tête. Il fallait que je fasse un effort, que je brise ce cercle vicieux dans lequel je m’étais embarqué. Pour la première fois depuis un très longtemps, je m’attardai devant mon miroir et m’appliquai à mettre une mince couche de mascara sur mes cils. Je remontai mes cheveux en un chignon négligé et soupirai. Ana, Dereck et Eddy n’étaient toujours pas lever, mais je n’allais pas changer tout du jour au lendemain. Je faisais des progrès chaque jour, des progrès que j’avais promis de faire à Nick.

J’enfilai mes convers et mis sur mes épaules mon petit manteaux, l’automne approchant à grand pas dans la ville. Je pris mon sac et sortis de l’appartement, fermant doucement la porte derrière moi. Je déambulai pendant plus de 2 heures dans les rues de la ville, ne me souciant pas des passants louches qui pouvaient bien me reluquer. Je stoppai alors quand je me rendis compte que mes pas ne me menais nul pars et que je n’avais aucun bus à ma visite improviser de mon voisinage.

Je jetai un coup d’œil autours de moi pour m’apercevoir que je n’étais pas bien loin de la plage déserte de touriste à ces temps-ci de l’année. Il me fallait me trouver un bus et vite. Sinon j’allais avoir l’air d’une conne qui reste planter au milieu du trottoir en regardant autours d’elle. Mon regard s’arrêta soudain sur une boutique souvenir non loin de moi. Je pris mon courage à deux mains et commençai à marcher vers cette direction.

Je poussai la porte, faisait retentir la clochette au dessus de la porte. Le magasin était visiblement désert. Enfin, il y avait bien quelques personnes mais, encore une fois, je n’y fis pas attention. Je marchai dans les allées et observai les babioles pathétiques déposés sur les étagères. J’en pris une dans mes mains et la tournai entre mes doigts pour l’observé. Il n’y avait rien de spéciale, je me demande comment la populace peut acheter des choses dans ce genre. Je poussai un soupire découragé de moi-même et reposai l’objet à sa place.

Je me réveillai de bonne heure, suite à une nuit mouvementée. J'avais fais des rêves assez bizarres, et ceux-ci n'avaient pas manqué de troubler mon sommeil. Je me retrouvais donc en sueur, et légèrement perdue. Je descendis de mon petit lit, non sans manquer de tomber à plusieurs reprises. Je me dirigeai vers la salle de bain, où je me plantai devant le robinet avant de commencer à me mettre de l'eau dans la figure. Malheureusement, cela n'eut pas l'effet escompté. J'avais toujours extrêmement chaud et en plus, j'étais confuse. Une promenade. Il fallait que j'aille m'aérer un peu l'esprit... et le corps, car la chaleur commençait à me brouiller la vue. Un malaise était à venir, j'en était certaine.

Je retournai dans ma chambre et me forçai à retirer mes shorts et mon vieux t-shirt. J'enfilai péniblement un jean, un t-shirt propre et un cardigan par-dessus. Je mis les pieds dans mes ballerines et passai devant le miroir. Bon, j'avais déjà moins l'air d'une revenante. J'agrippai ma brosse à cheveux sur la table basse, car si je n'avais plus l'air morte, mes cheveux avaient l'air possédés. Je les brossai un peu, juste assez pour qu'ils retombent en boucles douces sur mes épaules, et non en espèce d'anguilles électriques dans les airs. Je me mis ensuite un peu d'eye liner. Je n'étais pas une adepte de maquillage, mais mon petit crayon noir me suivait partout. Lui et moi, c'était depuis toujours. Enfin, depuis mes treize ans.

J'étais prête à partir lorsqu'une question surgit dans ma tête : quelle température, aujourd'hui ? Je me rendis à la petite fenêtre et jetai un coup d'oeil à l'extérieur. C'était gris, et les feuilles des arbres bougeaient. Il ne devait pas faire très chaud. Pas que je ne voulais plus ''m'aérer'', mais je ne voulais pas non plus choper la grippe. Je fis un compromis : j'échangeai mon cardigan en tissu mince pour un cardigan plus épais, en laine. Enfin prête, je retournai vers la porte d'un pas plus assuré.

Je marchai quelques temps dans les rues, ne sachant pas trop où j'allais. Cela faisait un bon moment que je ne regardais plus devant moi. Néanmoins, l'air frais m'avait fait beaucoup de bien et m'avait permis d'éviter un malaise imminent. Mais maintenant que j'allais mieux, la question était : j'étais où et j'allais où ? Je regardai de tous les côtés pour mieux me situer. Je n'étais plus dans le centre de la ville, c'était clair. L'air était encore plus frais, et je pouvais y déceler une odeur salée. Évidemment, j'avais tellement marché que j'étais près de la mer. D'ailleurs, je pouvais voir le quai, au loin. Je continuai d'avancer, mon cerveau n'ayant pas encore demandé à mes pieds de retourner en ville.

Je finis pas entrer dans une espèce de boutique souvenir. Il y avait plein d'étagères, toutes remplies de choses inutiles. Le genre de chose que vous achetiez en vous disant « ah mais c'est jolie ce truc ! » ou encore que vous achetiez sans même savoir pour quoi. Le genre de chose qui finissait dans vos fonds de tiroir et que vous découvriez vingt ans plus tard en essayant de vous remémorer où et quand vous aviez acheté cet objet. Le genre de chose qui pouvait, malgré sa simplicité, vous rappelez des moments, des souvenirs à ne pas oublier. Le genre de chose qui rendait nostalgique...

Je tendis la main vers une statuette difforme et m'apprêtais à la prendre dans mes mains quand j'aperçus une personne qui semblait m'être familière. Mon bras retomba mollement le long de mon corps, et je m'avançai vers la personne. Plus j'approchais, plus je me doutais de son identité.

Addi ?

Mes doigts pâles se refermèrent sur une petite statuette représentant un chat. Roulé en boule, il me fixait de ses yeux d’un bleu profond, sa boucle autour du cou lui donnant un air snob. Je me mordis la lèvre en m’imaginant tout ce qu’il pouvait bien penser en me voyant. Mais qu’est-ce que je raconte?! C’est un chat! En céramique de plus est! Je deviens vraiment folle, je crois bien que c’était le temps que je décides de sortir de ma routine infernale.

Je regardai le chat encore quelques secondes puis penchai la tête sur le coté. À vrai dire, même s’il était décorer d’un magnifique ruban bleu, il en restait qu’il était laid. Il pouvait bien se penser supérieur s’il le voulait, coté esthétique, il y avait des progrès à faire. Je tendis le bras pour le déposer à coté du Vilain petit canard. Vilain? Non, sûrement pas. S’il avait vraiment été vilain, il se serait retrouver à Fichard, comme nous. Mais non, son seul crime était d’être un magnifique cygne, tu parles. J’aurais tout donné pour être comme lui.

Alors que je tapai sur la vitre d’une boule à neige, une voix me fit sursauter. Mais pas n’importe qu’elle voix. Celle d’une personne avec qui j’avais l’habitude de parler presque à chaque jour avant, juste avant que je disparaisse de la circulation. Une voix me criait de ne pas me retourner et de faire comme si je n’avais rien entendue. L’autre me disait de lui sauter dessus et de lui dire à qu’elle point elle m’avait manqué. Une peur m’envahis. Et si Nick lui avait tout dit? J’espérais qu’il avait tenu sa langue.

Je fis ce qui semblait être la meilleure solution de mon point de vue; M’assumer. Je me tournai vers Jenna et lui fis un petit sourire en coin timide. Elle resplendissait encore plus que la dernière ou je l’avais croisé. Peut être que c’était ma mémoire qui me faisait des tours ou que simplement, le fait d’être en couple avec Nick la rendait encore plus joyeuse et accentuait sa beauté. Enfin bref, je lui fis un petit signe de main insécure en essayant d’éviter son regard.

-Salut…

Adrielle n'allait pas bien. Ça se voyait. C'était même impossible à manquer. Tout simplement parce qu'elle n'était pas elle même. La Adrielle de mes souvenirs était si dynamique, si forte, si amusante, resplendissante... pas qu'elle avait perdu sa beauté, mais celle-ci avait l'air beaucoup plus...fragile. Je devais en avoir manqué un bout. Normal, je ne l'avais pas vu depuis un bon bout de temps, parce qu'elle avait littéralement disparut. Mais pourquoi avait-elle disparut ? Et pourquoi était elle revenue dans un état aussi...étrange ? Pourquoi semblait-elle si fragile, pâle et triste ? Je ressentis soudainement l'envie de la prendre dans mes bras, et de lui demander de me raconter sa vie. Je voulais savoir. Je voulais comprendre.

J'aurais pu simplement éviter de lui parler de son état. Ça aurait été la solution facile. Faire comme si je n'avais pas remarqué qu'elle n'allait pas bien, et poursuivre sur un sujet peu épineux. Comme par exemple, j'aurais pu lui parler du nouveau menu de la cafétéria. Mais pourquoi aurais-je fais cela ? Je n'étais pas lâche, et je ne voulais pas ignorer la peine d'Adrielle.

J'essayai de la regarder dans les yeux, juste pour être certaine que je ne me trompais pas, mais elle évitait mon regard. Elle semblait essayer de se concentrer sur une statuette d'un chat bizarre... et très laid. Oui, elle devait vraiment ressentir le besoin d'éviter de me regarder, parce que ça prenait une méchante bonne raison pour rester fixer sur une statuette aussi effrayante.

Adrielle. Arrête de détourner les yeux.

Je lui fis un regard qui signifiait « ne pense même pas à essayer de me faire croire que tu n'es pas malheureuse, ça ne marchera jamais ».

Il ne fallait pas essayer de cacher ses émotions, avec moi. Car ça ne marchait presque jamais. J'avais un genre d'instinct, pour ces trucs là. Mais de toute façon, ça ne prenait pas un instinct très développé pour réaliser ce qu'Adrielle ressentait. Pas même un instinct peu développer. Un idiot aurait pu deviner. Où peut-être pas. Peut-être que les gens qui ne connaissaient pas Adi ne voyait en elle qu'une jeune fille troublée dans une boutique souvenir. Peut-être était-ce cela : je remarquais la peine d'Adrielle parce que je savais à quoi elle ressemblait quand elle allait bien.

PEOPLE LIFE♥ RELATION SHIP: Ana -

Trois heures. Cent quatre-vingt minutes que j'étais réveillé. Dix mille huit cent secondes que j'étais couché sur mon lit à regarder le plafond, à me remémorer des souvenirs. La nostalgie, c'est comme ça que ça s'appelle. La définition du dictionnaire: Regrets, non seulement d’un pays, mais d’un milieu auquel on a cessé d'appartenir, d’un genre de vie qu’on a cessé de mener, d'amis qu'on a perdus, d'un passé qui ne reviendra pas.

'D'amis qu'on a perdus'. Cette citation m'avait frappé. Ça faisait combien de temps que j'avais fait quelque chose avec Nick ou Dereck? Ou encore avec Anabelle ou Jenna? La seule personne que je cotoyais ces derniers temps, c'était Seth. Même Adrielle avait cessé de me parlait plus depuis jun bon bout de temps. Depuis qu'Anabelle nous avait trouvés sur son divan. Oups...

Le temps était venu de bouger les choses. À commencer par moi.
Je me levai d'un bond et commençai par m'habiller. Déjà, j'avais fait un nouveau pas vers l'avenir. Le reste allait venir. Tôt ou tard. J'ouvris la porte et ~~me frayai un passage parmis la foule de personnes qui se rendaient à leurs cours~~. Non, en fait, personne ne se rendait à leurs cours pour deux simples raisons.

1. On était un samedi matin; pas d'école.
&&&
2. Trois mots tout simples: la grasse matinée.

Donc, j'ouvris la porte et marchai lentement vers la sortie de l'établissement. Au passage, quelques personnes me saluèrent. Je ne leur rendis pas leur signes de la main ou leurs 'Bonjour!'. J'avais d'autre choses à faire de ma vie moi. Je me retrouvai rapidement à l'extérieur. L'air était frais. J'étais bien.

Je fermai mes yeux et laissai mes pas me conduire dans la ville. J'entrouvris les paupières lorsque j'arrivai à la plage. La mer était calme. Trop calme. à croire qu'il était encore trop tôt pour que les poissons se réveillent. Je continuai à me promener. Devant moi, il y avait une fille. Blonde. De dos, elle me faisait drôlement penser à Jenna. Je la suivis, pour en avoir le coeur net. Elle entra dans une petite boutique de souvenirs. J'y entrai à mon tour. Je me cachai derrière un étalage d'ours en peluche et la regardai. En effet, c'était bien Jenna. Et elle n'était pas seule. Avec elle il y avait... Adrielle!? ADRIELLE!

Je gambadai joyeusement vers les deux demoiselles et les serrai avec affection dans mes bras.

- ALLLOOOOO!!!

Tout. Je regardais tout sauf ces perles bleus qui semblaient me détailler de la tête aux pieds. Mes yeux s’arrêtèrent sur des cartes postales, sur des bijoux en perles et sur toutes autres babioles de ce genre. Mon regard revint se poser sur le chat de tout a l’heure. Il devait sans doute me trouver vraiment pathétique. J’ignorais les règles de politesse et c’était inacceptable. Je le fixai d’un regard pas très aimable. Enfin, dans ma tête parce que si je l’aurais vraiment fait, les clients ou même les employés m’auraient vraiment trouvé bizarre.

La voix de Jenna me tira de ma rêverie bizarroïde et je relevai aussitôt la tête. J’avais appris avec le temps à ne pas tenir tête à la fille Parker. Elle peut se montrer très autoritaire parfois. Je plongeai donc mes iris noisettes dans ses yeux et soutins son regard. Tout ça me rendait vraiment nerveuse. Mes mains me démangeaient. J’avais le goût de sauter au coup de la blondinette devant moi mais quelque chose m’en empêchait. Encore cette incertitude et cette idiote de peur. Inconsciemment, mon bras se tendit et j’attrapai une boule à neige. Je le fis tourner lentement entre mes doigts pour me changer les idées.

Soudain, une grosse boule énergique se jeta sur nous, me faisant sursauter par la même occasion. La boule en verre, elle, glissa de mes mains et alla finir son chemin par terre. De gros bras musclés entourèrent mes épaules et me serrèrent contre leur propriétaire. Mon cerveau mit un certain temps avant de réaliser que le garçon blond qui me faisait un calin n’était nul autre que Cedrick Hardy. Un mot : Awkward. Il semblait si heureux de me revoir, alors que moi j’étais si… embarrassé. Un malaise s’installa en moi.

Lorsque Ced fini enfin par se détacher de nous, mes yeux se posèrent sur le plancher. Des débris de boule à neige étaient étendus un peu partout sur le plancher. J’étais dans le pétrin. Je ne pouvais pas aller voir le propriétaire et lui dire ça comme ça! Surtout que je n’avais pas d’argent sur moi et que je ne pouvais pas le rembourser.

-Merde, merde, merde, merde, merde…