Premier Jour - Noah-

Confortablement assise sous un arbre avec un délicieux burger, une limonade et un bouquin, je lis tranquillement tout en déjeunant. C'est mon tout premier jour à Fichard et je dois avouer que je me plais bien ici. Pour la plupart des gens, aimer être ici peu sembler farfelu mais c'est seulement parce qu'il ne connaissent pas les conditions dans lesquels je vivais. Ici au moins, je suis à l'abri de mon père et de tous les idiots de McArtur Park. Ici, je n'ai pas peur de me faire descendre à chaque fois que je tourne à un coin de rue. Bien sûr qu'il y a des gens agressifs dans cette école mais il suffi de ne pas les provoquer et tout va bien. À Fichard, personne ne sait que mon père est policier. C'est un peu comme une nouvelle vie qui commence pour moi. Puis, en ce qui concerne le fonctionnement de l'établissement, ça ressemble assez à celui de mon ancienne école avec plus de discipline. Bon honnêtement, leur discipline marche moyen... Aujourd'hui le 3/4 des élèves ne se sint même pas pointé au cours et le 1/4 restant n'écoutait rien à ce que racontait le professeur...

Merde ! J'ai complètement perdu le fil de mon livre avec toute mes divagations... Bon et puis j'abandonne, je lirai plus tard. De toute façon, il y a beaucoup trop de bruit ici... Je balance mon livre sur le côté puis je croque à pleine dents dans mon savoureux burger. Je me demende vraiment comment les végétariens peuvent se passer de viande... Un burger sans viande c'est a peu près comme... Un stylo sans ancre tient !

La journée avait commencer du mauvais pied. Tout d'abord, il y avait eu cet examen surprise en biologie, le cour que j'évite le plus. Pourquoi je me suis rendu là, aujourd'hui, lorsque j'aurais pu rester dans mon lit ? Surement que je me sentais être quelqu'un de bon aujourd'hui. Je pense à cette note que je vais avoir... Puis, estimant que j'en avais eu la leçon, je ne me rendit pas à mon deuxième cour de la matinée. Malheureusement, c'était une conférence que donnait le directeur et qui était super importante. En se rendant là-bas, le directeur m'a choppé entrain de traîner dans les couloirs et m'a emmener de force à cette conférence...
Et m'a donner une retenue demain matin. Demain c'était samedi. Alors je me suis dit... UNE RETENUE LE SAMEDI MATIN ?! Et puis je l'ai un peu insulté, spontanné comme je suis, et il m'en a donné une autre dimanche matin.
J'en avais eu assez, c'est pourquoi je suis sorti dehors. Me voila sur le gazon sec de l'établissement. Rien à manger dans les mains, malgrée la faim que me rappelait mon estomac. La cour était déserte... Efin, presque, il y avait une fille là-bas que je n'avait jamais aperçut auparavant. Surement une nouvelle. Je m'avança vers elle, pour voir que ses yeux d'un bleu profond. Ses yeux où l'on se perdait dedans. Ses magnifiques yeux, cachés par des mèches rebelles.
J'étais maintenant assez proche pour m'assir juste à côté d'elle. Je lui retira les mèches de cheveux qui cachait ses yeux. Elle sursauta, je pense qu'elle ne m'avait pas vu arriver. Elle fit un mouvement de recul.

-Vous me voyez, maintenant ?

Je le regarde avec un drôle d'air.

-Oui.

En effet je le vois ! Difficile de pas remarquer un gars qui vient s'assoir à côté de vous et replace vos cheveux. Je ne le connais pas mais il a l'air... Étrange. Ou c'est moi qui l'est. Je ne sais pas mais, à ma connaissance personne ne va vers quelqu'un d'autre -qu'il ne connait pas- pour placer quelques mèches de cheveux. En plus, il me vouvoie. Absolument aucun être humain ne m'a déjà parlé au «vous». Honnêtement, ça fait une sensation bizarre, je trouve. J'ai toujours trouvé parfaitement idiot de vouvoyer les gens. Premièrement, ce n'est pas plus poli de dire :«Manges dle marde» que de dire :«Mangez dla marde...»Deuxièmement, ça met de la distance entre les gens. Alors pourquoi il fait un geste aussi amical et ensuite me parle comme si j'avais 40 ans !? C'est juste moi qui ne comprend pas ou... !?

-C'est bien, tu ne devais pas bien voir puisque tes yeux étaient cachés de tes cheveux. Ils voient, maintenant, tes yeux ? Alors mission terminée pour Superman et on se revoie en cours !

Je la regarda avec mon plus beau sourir et me leva pour partir quand elle me retint. Je me rassit regarda le livre qu'elle lisait, mais j'étais incapable de savoir le titre puisque la page couverture était face au sol.
Je me demanda ensuite depuis quand elle était ici. Peut-être qu'elle n'était juste pas nouvelle et juste discrète. Elle avait l'air jeune, en tout cas plus que moi.

-Depuis quand t'es ici ?

Il allait partir mais je l'ai retenu. C'était un geste totallement impulsif. Je l'ai retenu parce qu'il me fait vaguement penser à mon grand frère... Je ne sais pas pourquoi. Sans doute quelque chose dans sa façon de parler, de sourire. Je sais parfaitement que c'est idiot. Après tout, je ne connais même pas ce type. Pourtant, il y a bien ce quelque chose... Je suis peut-être entrain de viré folle aussi...

En se rassoyant, il me posa une question :«Depuis quand t'es ici ?»

-Depuis un moment...

Je suis toujours sur mes gardes et je ne répond jamais franchement au questions. J'ai toujours été comme ça : évasive. Je détese la simple idée que quelqu'un puisse connaître quelque chose de personnel à mon sujet. La date de mon arrivé ici n'est pas vraiment quelque chose de privé, mais à force de cacher certaines choses, on fini par ne plus rien dévoiler du tout.

-Tu veux te la jouer indifférente, marmonnai-je "dans ma barbe". Je m'en vais, je ne veux pas te déranger plus longtemps. Tu peux replonger dans ta lecture et te pratiquer à mieux mentir maintenant.

Je l'observa, encore une fois. Elle me fascinait. Je partit, encore une fois. Rendu à plusieurs mètres, je me rendit compte que j'avais oublié mon sac. Je me retourna, je l'avais bien laisser sous l'arbre à côté de la fille. Je revint donc sur mes pas, toujours souriant malgrée ma mauvaise journée. C'était un sourire vengeur, du genre "Tu avais tort, tu vois, je réussis à sourire malgrée les embuches de la vie". Lorsque j'arriva, elle me regardais toujours, je pris mon sac et resta silencieusement debout devant elle, la fixant intensément dans les yeux.

Même s'il marmonne, je comprend très clairement ce qu'il dit. Me la jouer indifférente, c'est pas trop mon truc. Moi, je ne suis pas indifférente, juste... Pas très précise dans mes réponses. Mon j'avoue, ça revient un peu au même. Sauf que si je me la jouais comme il le prétend, je n'aurais juste pas répondu. Monsieur peu bien se tirer s'il veut, ça m'est parfaitement égale.

En partant, il oublia sont sac. Après un moment, il rebroussa chemin pour venir le chercher.

-Oui....? Dis-je au bout d'un court laps de temps puisqu'il restait planté devant moi en me fixant comme un parfait idiot.

Je la fixa encore un moment, puis décida de lui dire pourquoi je la fixais. Oh, non, elle ne le méritais pas. Pas encore. J'allais donc attendre encore un peu. D'habitude, je ne suis pas du genre à rire du mal des autres, mais là j'avais essayé d'être sympathique mais elle n'a fait aucun effort. Encore un petit moment...
-Ah rien... C'est juste que...
Je lui dirai dans quelques secondes. Juste pour savourer encore un petit moment.
...5 secondes...
Je suis obligé de lui dire ? Ça va lui prendre du temps pour qu'elle s'en rend compte.
...4 secondes...
Ah et puis de toute façon elle ne me croira surement pas. Mais bon tant pis pour elle.
...3 secondes...
Peut-être qu'elle n'a pas peur des insectes...
...2 secondes...
Si elle a une phobie elle va peut-être s'évanouir. Ça serait la catastrophe.
...1 seconde...
Si elle réagit, ça veut dire qu'elle ne fait que jouer l'indifférente...

-...Juste que t'as une coquerelle dans les cheveux.

Il se croyait peut-être marrant ? Peut-être veut-il me faire peur ? Dans tous les cas, c'est raté. Malheureusement pour lui, s'il a tenté de m'effrayer, je n'ai absolument pas peur des insectes. Des coquerelles, il y en avait plein l'apart' dans lequel j'habitais à McArthur. Alors, bien évidemment, j'en ai eu plus d'un fois dans les cheveux. Vraiment pas de quoi fixé quelqu'un aussi intensément, selon moi.

-C'est tout ?

Dis-je avec un ton toujours aussi froid qu'a mon habitude et en fesant un geste pour enlever le parasite de mes cheveux. Il ne bougea pas d'un millimètre. Alors, il fou l'camps ou il reste et discute ?! Parce que sérieusement l'entre-deux genre je reste à une certaine distence mais je te fixe comme si tu était un monstre, laisse vraiment à désirer.

Elle était vraiment bête cette fille. Mais vraiment bête. J'avais d'autres chats à fouetter que d'essayer de l'aprivoiser. Moi aussi, j'ai une vie ! Moi aussi j'ai des problèmes ! Mais moi, j'emmerde pas les gens et je suis pas antipathique. Moi, je sais surmonter les épreuves et je suis aimable. C'est ce que j'avais envie de lui crier dans les oreilles.

-Au plaisir de ne jamais te revoir, dis-je.

Je lui tourna le dos et parti. C'est vrai que je ne ferai pas exprès de tomber nez-à-nez avec elle dans le couloir. C'est vrai que lorsqu'on se croisera, ce ne sera pas des pensées positives que je vais lui envoyé. Et elle n'a rien fait pour me faire changer d'avis, pour me prouver que c'est une chic fille.