Suite du mcdo (Pv. Noah)

Quand nous arrivâmes au parc, après à peine deux minutes de marche, c'était en riant aux éclats. La compagnie de Noah était quelque chose de facile. Pas compliqué à vivre. Tout venait naturellement avec lui. Il ne semblait jamais s'indigner d'une chose que je pouvais dire ou faire. C'était simple. C'était tout. Enfin un ami sur qui je pouvais compter. J'avais eut ma leçon avec Cristelle. Je ne pouvais pas faire confiance à n'importe qui. Mais je sentais que Noah n'était pas comme Cristelle. Nous nous assîmes sur un banc. Je n'avais plus vraiment songé en tant que tel à l'amour depuis longtemps. Il y avait un potentiel entre moi et lui. Mais bien sur, qui voudrait d'une fille telle que moi? Bien sur, il y avait l'apparence, ce qui n'empirait pas mon cas, je dois dire, mais il y avait aussi l'intérieur. Et j'étais folle. Pas d'une maladie mentale, mais simplement folle. Folle d'avoir un jour cru que l'amour était pour toujours. Parce qu'en fait, Bella et Edward n'existent pas. Il n'y avait que des amants torturés par la cruauté de l'autre. Puis, je me rappelai que je ne devais pas penser à ça.
- Pourquoi tu t'es ramassé à Fichard?
Ça m'intriguais. Il avait l'air d'un mauvais garçon, mais il avait aussi quelque chose de lui qui faisait un peu comme quand on connaît quelqu'un depuis toujours et qy'on sait que derrière ses façades de dur, c'est un gros nounours qu'on trouve.

Quand nous sommes parti du McDo, nous sommes allé marcher dans le parc. On parlait de tout et de rien, je m'amusais bien il faut dire. On s'assit sur un banc et elle me demanda la question qu'on se posait entre nous, nous les Fichariens.

-Eh bien, pour commencer, j'étais en amour. Le coup de foudre, c'est ce que je ressentais dans le temps. Ça m'a l'air d'une éternité. Elle consommait de la drogue et avait une mauvaise influence sur moi. Mais je l'aimait. Un soir je la trouva à moitié habillée dans une boîte de nuit branché. À l'endroit où je la trouvait d'habitude. Mais ce soir là elle y était accompagnée. Je la vit embrasser mon meilleur "pote". Je l'ai ensuite bien frappé pour être sur qu'il ne recommence pas.

Je racontai mon récit sans amertume, mais plutôt avec un air léger. Comme je l'ai dit, c'est totalement de ma faute et non le "mauvais endroit au mauvais moment". J'essayais de ne pas penser au pourquoi je suis ici mais plutôt penser au quand je vais sortir.

Son histoire n'était pas triste. Elle était simplement remplie de frustration. Je crois définitivement que si ce m'était arrivé, j'aurais tué les deux lentements, à petit feux, pour les faire souffrir autant que j'aurais souffert de cette trahison. Si j'avais été à sa place... Je me trouverais en prison désormais. Mais maintenant, je n'étais plus comme ça. Si je croisais Cedrick et sa chère Betty en train de s'embrasser, je détournerai le regard, gênée. Mais jamais je n'oserait lever la main sur eux. Ni sur qui que ce soit. Enfin, pas sans une réelle provocation ou tant que ma vie n'étais pas en danger.
- Moi, je n'ai jamais eu la vie dont je rêvais. J'ai eu la vie dont tout le monde rêvait, mais mon rêve n'était pas tel. Parce qu'on désire toujours ce qu'on ne peut avoir. Alors j'ai détruit tout ce qui se trouvait entre moi et la liberté. Parce que, voit-tu, j'étais riche, mais je n'étais pas libre. La liberté. C'est ce que je veux par dessus tout. J'ai brisé des vies pour elle. J'ai eu le coeur brisé par sa faute. Mais je ne regrette rien. Je ne regrette jamais rien. Il ne faut pas regretter. Regretter, c'est perdre, tu vois? Malgré tout, au fond du compte, je me retrouve à Fichard. Malgré tout.
Oui, malgré tout j'ai eu le coeur brisé et j'ai survécu! Je ne pouvais pas regretter, ce serait abandonner. Dire que tout avait été vain, mais non! J'avais réussi à m'en sortir, ce qui voulait dire que je pourrais me sortir de n'importe quoi!

Ce n'était peut-être pas précis mais je comprenais ce qu'elle avait vécu. Vouloir ce qu'on ne peut pas avoir... Ce n'est pas l'histoire d'une vie. Tout le monde à vécu ça et le vit encore aujourd'hui. Vouloir sortir de Fichard et de cette putain de ville. Mais une fois qu'on a notre diplôme, on reste quand même dans cette putain de ville, on cotoie quand même les mêmes personnes... On garde cette vie qu'on s'est refaite après être arrivée ici car ce n'est pas une fin... Mais plutôt le commencement. Le commencement de la vie adulte. En sortant de cette école, on est pas nécessairement meilleur et on ne retourne pas dans notre ancienne vie comme si on était guéri, on est juste quelqu'un d'autre. Une personne qui n'a vécu que dans cette ville, qui ne connaît que ces gens et qui est né entre les insultes et les retenues de ce monde.
-Après Fichard, tu vas devenir quoi ?

Ce que j'allais devenir après être sortie d'ici? Je n'en savais tellement rien! Je pensai une poignée de seconde. Je n'en avais aucune idée.
- Tu sais, je n'ai vraiment jamais pensé à ça. J'aimerais bien aller à l'université, je crois. Avoir un métier sérieux, tu comprend? Mais de toute manière, j'ai l'impression que je ne sortirai jamais de Fichard. C'est trop loin pour que j'y pense. Mais soyons sérieux, je vais assurément devenir une pauvre débauchée de la vie qui vendra son corp pour de la drogue.
Je m'esclaffai, même s'il n'y avait pas de quoi rire. C'était vraiment ce qui m'attendait si je ne changeait pas. Et ce n'était pas drôle du tout. Je fis semblant que ce l'était. Parce que... Je ne voulais pas m'inquiéter du passé, et encore moins du futur. Je voulais vivre le moment présent, sentir le temps couler entre mes doigts comme du sable.
- Bon. Trève de plaisanteries, toi, qu'est-ce que tu vas faire?
Je lui souris. J'avais besoin d'être réconfortée en riant aux éclats avec un ami sur lequel je savais que je pouvais compter. Je le méritais, je trouve.

-Astronaute, pompier, acteur ou rockstar... C'est pas le choix qui manque ! Non, sérieusement, je crois que j'aimerais bien devenir photographe. Je trouve que la photographie c'est important car on voie la vie sous un oeil différent à travers d'une photo... Elle peut être triste, joyeuse, amoureuse, enfantile ou bien tout simplement simple. De plus, le photographe c'est comme celui qui filme le film : ce n'est pas la star mais c'est le rôle le plus important...

Je me doutes que ça ne l'interresse... Mais j'avais besoin de me confier... Disons que j'ai beaucoup d'amis mais pas des vrais... Bon, je sais, ça ne fait qu'une heure qu'on se connait, mais... On s'amuse bien et c'est ça l'important.

Je ris de bon coeur. C'est bien que le rire, c'était ce qui me manquait le plus depuis quelque temps. La joyeuseté que procurait le rire. Bien sur, avec Brooke, on riait de temps en temps mais elle semblait toujours faire attention pour ne pas me briser, comme si j'était un être fragile qui allait se décomposer à la moindre mention de Cedrick Hardy. Maintenant je pouvais clamer son nom haut et fort dans ma tête sans ressentir l'étrange déchirure au niveau de mon poumon gauche. Ou du coeur. je pouvais le répéter comme bon me le semblait sans même tressaillir. Cedrick John Hardy. CEDRICK JOHN HARDY! J'AI AIMÉ CEDRICK JOHN HARDY et je ne suis pas sure de m'en être complètement remise mais je suis sur la voie de la guérison. Je pouvais aussi passer près de lui sans le suivre du regard jusqu'à ce qu'il soit hors de vue. J'avais désormais le pouvoir de détourner le regard quand il passait. Je pouvais aussi penser à Cristelle Hardy. Mon ancienne meilleure amie. Est-ce que j'allais lui pardonner? Non. Jamais. Je ne lui pardonnerai jamais. La seule place que je pourrais jamais avoir dans la vie de l'homme que j'aime, sa soeur, elle me l'avait volée. Et elle l'avait embrassé. Et j'ai appris qu'elle avait failli coucher avec! Sa propre soeur! Son propre frère! Comment osa-t-elle me faire souffrir ainsi! Une affreuse meilleure amie, une affreuse, affreuse personne dans une affreuse, affreuse famille dans un affreux, affreux pays dans un affreux, affreux monde. Puis je revins vers le monde, si affreux soit-il, vers Noah, qui n'était pas si affeux en fait. Moi je savais ce que je voulais faire maintenant. Je voulais écrire ma souffrance. L'étaler sur du papier, faire en sorte que plus jamais personne ne se fasse piéger ainsi. Que toute les filles du monde sachent que CEDRICK JOHN HARDY ÉTAIT UN BEAU SALAUD, tout comme sa soeur qui était UNE AUSSI BELLE SALOPE. Décidément, quelle famille.
- Alors si tu dis ça, dis-je enfin, rompant mon mutisme, je vais te dire autre chose. Moi j'aimerais bien être une écrivaine. Vendre des bouquins. Vendre mon histoire, tu comprend? Ou vendre une histoire venue de mon imagination. Avec des personnages fictifs. Peut-être même avec un amour qui durera toujours. Parce que tu comprend qu'il n'y a que dans les romans que de telles choses arrivent, non?
Je lui sourit. J'avais surtout envie d'écrire ce qui me venait en tête. Et pour l'instant, ma tête résonnait d'un poème.
Souvent il me vient un poème
Aux paroles toutes éclatées
Alors je les dit à voix haute
Dans l'espoir désespéré que
Même si ce ne sont que des mots
Ils chasseraient la boule de tristesse
Qui barre ma gorge et m'étouffe
Mais bien sur, rien ne sors
Alors je dois reccomencer
Ayant foi que les mots sont des mots
Mais que l'amour éclipse les paroles
Même les plus sages d'entre elles
Je souris intérieurement. Est-ce que c'était bon ou simplement pathétique? Pathétique, sans aucun doute. Malgré tout, ce soir, je le consignerais dans un petit calepin que je gardais près de mon lit pour récupérer les phrases qui me venaient parfois à l'esprit quand je me réveillais.

Elle avait raison. L'amour parfait et éternelle n'existe pas. Mais l'amour compliqué et passionnel, existe encore. L'amour infidel et cruel, existera toujours. L'important c'est d'aimer, d'aimer toujours et d'aimer encore. Quand on est en relation, il ne faut pas se demander quand l'autre se transformera en crapaud. Il faut plutôt profiter des moments et d'en assumer le coût à la fin. C'est ma nostalgie, c'est ma façon de penser. C'est plus facile ainsi quand l'autre part.
-Lorsque les tours jumelles se sont écroulées, toutes la villes est tombées, commençai-je. Chaque habitant connaissait une victime. Chaque habitant avait le coeur brisé. Plusieurs artistes ou écrivain en herbe écrivait des poèmes et proverbes d'espoir partout où ils passaient. Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que ceux passant par là les recopiaient dans leur agenda. Pour se remonter le morale. Ou bien juste pour se changer les pensées. Un jour, quelqu'un a recopié ces phrases, mi-effacées sur un lampadaire "Je suis pauvre, il ne me reste que mes rêves. Je les déroule sous tes pas. Marche doucement, car tu marches sur mes rêves". Puis, la ville s'est reconstruite. La ville a retrouvée son éclat... Tu vois, tout peux arrivé. Donc voir un jeune couple qui vit un amour qui durera jusqu'à leur mort, ça ne m'étonnera pas tant que ça.

J'écoutai attentivement. Peut-être avait-il raison? Je me rendis compte que nous devions avoir l'air ridicules ainsi évachés dans l'herbe en parlant presque en rime. Pathétique. Ou étais-je donc? Étais-ce vraiment moi cette fille qui ne blâme qu'une seule personne de son malheur? Où étais-je donc, celle qui en avait contre le monde entier à cause du simple fait qu'elle existe? L'impulsive? la colérique? Avais-je donc changé à ce point? Je me fis la promesse de ne plus jamais verser dans le mélodramatique. Pas tant que j'étais en public. Je souris à Noah. Peut-être étais-ce dommage mais nous allions changer de sujet-radicalement. Le passé n'étais pas un bon sujet pour commencer une amitié.
- Alors, Noah, des plans pour ce soir? Ça te dirais d'aller en boîte avec moi?
Alors là, c'était le remède à n'importe quelle nostalgie. Une musique hypnotique, de l'alcool à souhait et autres substances illicites, peut-être même un gars... Bien, dans le cas de Noah, une fille mais bon... Danser au milieu des corps entremêlés, draguer sans aucun regret pour quelqu'un d'autre puisqu'il n'y a plus personne dans ma vie. Déconner, quoi! Faire la fête, profiter de notre jeunesse parce que quand on serait vieux on ne pourrait plus parce que on travaillerait, on aurait un mari... Des enfants...

-Ça me fera plaisir de venir avec toi.

Je me leva et l'incita à se lever aussi. Elle avait une chambre à Fichard, non ? Je marchai sur le sentier, puis sur les trottoirs beiges et craquelés de la ville. Ils pourraient être plus entretenus, les mauvais herbes poussaient entre les failles. Mais bon, ce n'est qu'un trottoir et je mettrais la priorité sur Fichard, si quelque chose devrait être refait. Parce qu'entre une école neuve et moderne et un trottoir flambant neuf d'une ville que je quitterai surement dans quelques années, je choisit l'école.

On arriva enfin à Fichard. J'ai presque oublié la présence de Kathleen tellement j'étais perdu dans mes pensés. On entra dans le hall et se dirigea vers le secteur des chambres.

-On se rejoint à 21h ? dis-je devant ma porte de chambre.

Je m'inquiétais soudain. Est-ce que ça avait l'air d'un rencard? Est-ce que c'était un rencard? J'espérais bien que non, parce que moi je n'avais vraiment pas envie que c'en soit un. Noah et moi étions amis. Strictement, purement amis. Non? On se connaissait depuis à peine deux heures. Pauvre moi. J'étais toute mêlée avec les garçons. Non. Moi et Noah étions amis et le resterions longtemps. Ceci n'était pas un rencard, personne ne sortait avec personne et personne n'avait embrassé personne. Enfin, pas depuis longtemps. Pas depuis... Cedrick. Oh! Et le gars noir du lendemain de veille. Cedrick. Il me manquait. La chaleur de ses bras si musclés autour de moi me manquait. Ses yeux d'un bleu si unique me manquaient. Ses lèvres me manquait. Il me manquait. Je revins brutalement à la réalitée quand je m'enfargeai dans une marche. Je souris à Noah, m'écartant au cas ou il se serait trompé et qu'il croirait que ce serait un rencard (Non, mais, sérieusement, est-ce que j'ai l'air d'une fille facile à ce point?).
- Chambre # 173. Sois là à 8 heures. Tapante.
J'avais bien entendu qu'il disait 21 heures. Mais j'aimais contredire les gens. Je disparut dans le couloir menant aux chambres des filles et me préparai pour sortir ce soir. Ça promettait!

[HJ: Tu le commence, ok?]

-------------------Poste terminé------------------