J'ouvris un oeil, puis finalement l'autre et décrivis l'endroit où j'étais des yeux. J'eus une grimace lorsque je pus enfin remarquer que je me trouvais dans le bain, encore habillée. Le bain était heureusement vidé. Je plissais les yeux pour essayer de mieux comprendre. Aucune chance apparement. Et la migraine horrible qui envahissait le petit espèce qui me servait de boîte crânienne n'était pas appréciée. J'avais les jambes sorties de l'endroit exigus. Je relevais la tête péniblement, ce que je n'aurais jamais du faire, car je me heurtai durement la tête contre la poignée du bain et lâchais un juron bien sentit.

-Rrrhhh...

Je me levais finalement et sortit du bain. En sortant, je glissai et atterit sur le sol froid.

-Aaaouuuuch ! Criais-je, consciente que ça n'aiderais pas ma tête à s'en remettre.

À bout de force, je restais couché sur le plancher. Mes cheveux semblaient collants et humides et je ne portais pas le même linge que j'avais porté la veille, et d'ailleurs, je portais des vêtements que je n'aurais jamais osé porter de toute ma courte existence. J'avais plié ma main droite juste au dessus de ma tête pour tâter l'objet qui m'avait fais tomber. C'était un liquide dont je reconnu rapidement l'odeur : l'alcool. Je soupirai et me levai finalement avec un peu plus de peine encore que la dernière fois. Je m'aggripais au comptoir de la salle de bain, chacelante, pour m'observer dans la glace. Non seulement j'avais l'air droguée, mais en plus, j'avais une espèce de paire d'oreilles de lapin roses, et mes cheveux avaient probablement réagient à l'humidité en formant de grandes vagues irrégulières. Je grimaçais, sans pourtant osé les enlever. J'étais affublée de talons hauts gigantesques et vernis de cuir noir, de short en jeans, si on pouvait appelé ce modèle version réduite des shorts, et un chandail bustier qui révélait un décolté proéminant.

Quelque chose me démangeait dans le bustier vert de gris que je portais. J'y mis ma main et en ressortit...

-KATHLEEN ! KATHLEEN !

L'air bouleversée, je courus du mieux que je pouvais jusqu'à la pièce principale : la chambre. Il y avait des débris de verre sur le sol, mais maintenant, ce n'était pas ça le plus important. En la voyant, je me ruais sur elle.

-KATHLEEEN !

J'étais bien consciente que je portais toujours la même tenue, mais... Enfin, bref, j'avais quelque chose d'encore plus étonnant à lui montrer : la découverte que j'avais fais en voulant retirer ce qui était cachée dans le corsage serré du bustier qui ne disait rien de bon que je portais. D'ailleurs, habillée comme ça, j'avais l'air d'une vrai prostituée ambulante. Je me disais bien qu'elle allait réagir, être étonnée, voir rire aux larmes, mais je ne pouvais pas attendre... De plus, je devais avouer que cette découverte me troublait un peu... Beaucoup ! Était-ce les vestiges de la soirée d'hier soir ou simplement... ? Ou simplement quoi ? C'était sûr et certain que c'était les vestiges de la soirée d'hier soir ! J'étais paniquée, même troublée. Un peu plus et je fondais en larme, bien que ce n'était pas mon genre, j'étais fatiguée, j'avais un mal de crâne horrible et j'étais plus troublée que jamais. Que c'était-il donc passé hier soir ?

Brooke déboula depuis la salle de bain. Elle n'était pas dans mon lit, finalement. Brooke ne ressemblait pas à Brooke. Elle avait l'air... Elle avait l'air d'une pute. Et elle... Elle portait mes vêtements! C'était mon bustier! Et mes shorts! Mes talons hauts! C'était ce que j'avais mis hier pour aller en boite!
- Brooke, tu vas m'expliquer tout de suite ce qui s'est passé hier. Tu vas m'expliquer pourquoi tu porte mes fringues. Tu vas m'expliquer pourquoi tu porte ces oreilles ridicules. Tu vas m'expliquer pourquoi j'ai la pire gueule de bois que j'aie jamais eut de ma vie. Tu vas m'expliquer pourquoi je me suis réveillée avec une bouteille de Jack à la main. Tu vas m'expliquer pourquoi je n'ai aucun souvenirs d'hier. Tu vas m'expliquer pourquoi j'ai autant mal à la tête. Et surtout, surtout, TU VAS M'EXPLIQUER POURQUOI JE PORTE DES VÊTEMENTS DE GARS QUE JE N'AI JAMAIS VU DE MA VIE AVEC POUR SEUL SOUVENIR DE LEUR PROPRIÉTAIRE QUE C'ÉTAIT UN BEAU NOIR AUX YEUX BRUNS! Explique!
J'étais à deux doigts de pleurer. Je pris l'une de mes mèches et la tortillai. Mes jolies mèches de cheveux souples, bouclées, douces, brunes... Brunes? Brunes? BRUNES?
- Brooke! J'ai les cheveux bruns!
Je me mis à pleurer pour de bon. J'étais brune? Pourtant, je ne me sentait aucunement plus intelligente. Ce n'était qu'une croyance, que les brunes soient plus intelligentes que les blondes. JE SUIS BRUNE, MERDE!

Je paniquai aussitôt, voyant les vêtements que ma meilleure amie avait sur le dos, ainsi que... Sa nouvelle couleur de cheveux, mais fus bien vite coupé avant même d'ouvrir la bouche. Un flot de paroles incessantes sortirent de la bouche de Kathleen.

-JE SAIS PAS CE QUI C'EST PASSÉ, J'ME RAPPELLE PLUS DE RIEN ! Ce sont tes fringues ? Honnêtement, j'en veux pas, sans te vêxer, je sais pas comment j'ai pu me retrouver avec tes fringues sur le dos... Et je sais, ça me donne un air stupide, mais ces trucs de débiles étaient sur ma tête quand je me suis réveillée... Mais je ne me rappelle pas les avoir déjà vu.

Sur ce, je retirai ces stupides oreilles de lapin et les jetai au sol, frustrée, puis, continuai sur ma lancée.

-Ça je ne peux pas te l'expliquer non plus, à moins que tu ignores que c'est probablement parce que nous avons trop bu... Enfin, oui, c'est évident. Pour la bouteille de Jack... Bah, j'en sais rien. Marmonnai-je en haussant les épaules, l'air déçu. Je n'ai pas plus de souvenirs, alors, je crois qu'on revient à la première hypothèse : nous avons trop bu. T'as autant mal à la tête parce que tu as possiblement trop bu... Et puis... Pour l'homme noir... J'en sais rien... Mais je sais que tu portes ses vêtements... Et que... C'est pas un bon signe... Mais je suis ta copine et je ne devrais surtout pas te dire des choses pareil... Et... Huuum. Chérie... ? Je... Je peux te dire que... Que... Tu... Tes che...

Trop tard, apparemment, elle avait déjà remarqué pour ses cheveux. Je rentrai les épaules et fermai les yeux en attendant que la phrase du siècle sorte de sa bouche.

-Brooke ! J'ai les cheveux bruns ! S'écria-t-elle, les yeux en larmes.

Elle sanglotait, la pauvre chérie. Moi,qui étais aussi sur le point de craquer, vins la soutenir par les épaules.

-C'est pas si grave... Ça... Ça te va plutôt bien ! Je... Tu sais c'est... C'est joli... Ça... Ça... Ça fait changement !

L'air gênée, la gorge nouée, je me raclai la gorge.

-Kathleen... ? J'ai... J'ai trouvé quelque chose dans mon... Ton bustier.

Je mis ma main dans le décolleté du bustier et en ressortis une liasse de billet vert.

-Il... Il doit y avoir au moins deux milles dollars là-dedans... Mais... Je ne me souviens plus comment...

Je me raclai à nouveau la gorge et détournai le regard.

-Comment je les ai obtenu. Continuai-je.

Je pris la liasse de tickets des mains de Brooke. Qu'est-ce qu'on avait fait hier? Que fallait-il faire dans ces situations là? Peut-être rassembler tout ce dont on se souvenait.
- D'accord. Premièrement, on s'est rendues à cette boite, tu sais, celle sur la rue Constance? Le Ice club. Celui dont le logo c'est des glaçons en néons. Oui. Ensuite... On a enfilé les shooter. Le barman... Le barman était noir, je crois. Oh mon dieu, non! Ensuite on a dansé... On sait aussi que j'ai des vêtements de gars et que tu as les miens. On sait qu'on est allées chez le coiffeur, puisque mes cheveux sont bruns. On sait que tu avais des oreilles de lapins et qu'un casque de moto a été accroché sur la tête de mon lit. On sait aussi que tu avais de l'argent dans mon bustier, surement gagnés, sans vouloir te brusquer mon chou, en vendant ton corp.
J'essayais de contenir autant que possible les larmes qui me venaient aux yeux. Des larmes de découragement essayaient de sortir. Parce que c'était trop dur de se rappeler. Puis, je remarquai que la jambe droite de Brooke était toute rouge. Je me précipitai vers elle, inquiète, et lui saisit la jambe avant qu'elle ait eu pu protester. Elle tomba assise sur son lit et j'examinait. C'était un tatouage, vraiment étrange, une tête de mort avec un couteau rentré dedans, noir et blanc, avec les initiales F. H. dessus. Brooke s'était faite tatouée? Je n'en revenais tout simplement pas! Et qui était ce mystérieux F. H.?
- Brooke Styler, tu t'es faite un tatouage! J'ai les cheveux bruns, et tu t'es fait un tatouage! J'ai couché avec un gars et tu t'es vendue! Tu fais toujours pour être mieux que moi, c'est pas juste.
C'était une simple blague pour détendre l'atmosphère, mais ce n'était même pas drôle. Un tatouage, c'était pour la vie. Je pouvais me refaire teindre les cheveux. Mais elle ne pouvait pas reteindre sa peau.
- Mais non, Brooke. On va le trouver, ton F. H. Stanford n'est pas grand. Et on va retrouver mon noir. On va savoir ce qu'on a fait hier. Tu vas voir, on va s'en sortir. On saura qui... t'as tatouée et tout ça. Viens là, chérie...

Vendre mon corps... Vendre mon corps ? VENDRE MON CORPS ! Les larmes me venaient tranquillement aux yeux. J'avais quoi ? Non ! Je... Noooooon ! Je mis une main devant ma bouche et écarquillai les yeux. NON ! Pendant que Kathleen essayait tant bien que mal de se rappeler des évènements de la veille, moi, je ne faisais que fixer la cuisine, tétanisée. Je sentis le doute s'abbatre sur ma pauvre petite tête. Et si... Non ! Kathleen monologuait, sans apparement remarquer que j'étais sur le bord du suicide. Puis, elle se tut, et se précipita vers moi, me jetant aussitôt sur le lit.

-KATHLEEN, QU'EST-CE QUE TU FAIS ?! LÂCHE-MOI ! Hurlais-je si fort, que même le sentiment d'énervement méga-super puissant ne pouvait decrire cette émotion.

Quand j'entendis sa voix hurler que je mettais fais faire un tatouage, je restai sous le choc, ne bougeant plus d'un pouce. En une seule nuit, une seule, j'avais réussis à me retrouver comme ça. J'examinai, la gorge serrée et bloquée par les sanglots qui voulaient sortir, le tatouage, durant que Kathleen essayait de me détendre un peu en disant des conneries. La seule chose que j'eu envie de faire fus de lui dire de se la fermer, mais j'étais trop choquée pour ça... J'observai le tatouage noir où on pouvait trouver un crâne planté dans une dague ou un couteau, entouré d'épines qui semblaient s'aggriper à ma peau pour me la transpercer. Quelle atrocité. Mais ce n'était pas le pire... Le pire, c'était ces initiales bien voyants : F.H. ...

Ma réaction fut immédiate : j'eu un espèce de long gémissement en me retournant vers Kathleen et fondis en larmes.

-Est-ce que... Est-ce que... EST-CE QUE ÇA VEUT DIRE QUE J'AI COUCHÉ AVEC UN MEC ?!

- Eh bien, Brooke, tu sais, je croyais que tu comprenais le concept de vendre son corp. D'habitude, ça implique qu'on couche avec un gars.
Je la regardai, incrédule, pendant quelques secondes. Qu'est-ce qui lui prenait? Pourquoi en faire un drame? Le pire, ce serait qu'elle ait le sida... Puis l'horrible vérité se fraya un chemin vers mon esprit.
- Brooke! Je... Je suis désolée! Je ne savais pas que... Que tu étais vierge! Je suis vraiment désolée! Mais je suis sure que ce n'est pas ça. L'argent... L'argent vient peut-être d'ailleurs. C'est peut-être le mien, qui sait... C'est peut-être moi... Qui l'ait gagné, je ne sais pas! Tu n'aurais pas fait ça comme ça, je te connais assez pour ça, Brooke.
Je me précipitai sur ma pauvre Brookie qui pleurait et la serrait très fort dans mes bras. Pourquoi n'avais-je pas deviné dès le début?
- Écoute moi, Brooke, c'est qui qui s'est réveillée avec des fringues de gars? Moi. J'ai toutes les chances que ce soit moi qui ait fait ça. En plus, tu portais mes fringues. C'est très probable que ce fric soit le mien. On fera notre enquête.
Puis, j'entendis des bruits étranges. Un doux Cot, cot, cot. Bordel, encore un mystère à démêler. Je me précipitai vers l'armoire d'où le son venait et en ouvrit précipitemment la porte. Une poule me sauta dessus et je tombai à la renverse. Elle me pila dessus et s'enfui vers le coin de la chambre. Pourquoi il y avait une poule dans l'armoire? Elle avait fait ses besoins dans le fond. Qui allait ramasser? Pas moi. Je me retournai vers ma Brooke en larmes, estomaquée autant que moi.
- Il y a une poule, dis-je simplement

Brooke se mit à déjanter dès qu'elle vit la poule. Moi, je n'aimais pas particulièrement cet animal imbécile, sauf bien sur cuite au four, mais pas au point de hurler ainsi! Je me précipitai et enfermai la poule sous un chaudron pour faire taire les bruits perçants que produisait Brooke. J'avais tellement mal à la tête, je ne devais pas en rajouter. Puis, l'air triste qu'elle avait il y a quelques secondes revint. Elle ne voulait pas avoir perdu sa virginité, et je la comprenais. Je décidai de lui conter mon histoire à moi. Pour lui remonter le moral, ça non. Cette histoire ne remonterit le moral de personne. Mais pour lui montrer que la première fois n'a rien de plus que la 284 fois. Pas que j'aie compter les miennes... Ou si, peut-être que si.
- Brooke... La première fois, c'est pas important. La première fois à toi, ce n'est rien. C'est la première fois entre toi et le gars qui aura la chance que tu sois amoureuse de lui qui importe. Veut-tu savoir comment s'est passé ma première fois? J'ai été violée. Ne compatis pas, j'ai failli tuer le gars. On est presque quittes, maintenant. Et je ne veux plus jamais que tu en parle, ni à moi ni à personne d'autre, compris? On est les deux seules à savoir.
Je lui souris sans grande conviction. Se rappeler faisait mal. Très mal. Je ne voulais pas entendre une parole à ce sujet sinon j'allais déjanter. Complètement. Je me dis que ce qui s'était passé la nuit dernière, ce n'était pas si grave. J'avais connu des personnes qui leur était arrivées des trucs encore pire. Se marier, par exemple. Je vérifiai ma main gauche. fiou. Il n'y avait que ma bague que je portais au majeur... Qui d'ailleurs n'étais plus au majeur! Elle était passée à mon annulaire. Je regardai. Ce n'était pas ma bague! C'était une bague, avec un diamant dessus!
- Brooke, je crois qu'on a un problème un peu plus gros qu'on le croyait...
Quelqu'un frappa à notre porte. Je m'avançai pour ouvrir, mais la poignée tourna et un homme noir entra et vint vers moi. Il m'embrassa sur le front. Estomaquée, je n'esquissai pas un geste.
- Brooke, dit-il, j'ai fait sécher ton linge, le voilà
Il lança un sac vers elle et elle l'attrappa, me lançant un regard interrogateur. Je ne savais pas quoi faire. Est-ce qu'il y a un mode d'emploi pour quand on se réveille le matin et qu'on découvre qu'on s'est marié? Qu'est-ce qu'il faisait le gars dans Hangover?
- On est mariés?
- Non, on s'est juste fiancé hier.
Mon coeur reccomença à battre. Des fiançailles, ça s'annule! Je regarddai Brooke d'un air soulagé. Puis j'eus l'idée de lui extirper des i¸nformations sur nos activitées d'hier. Je saisis la liasse de billets et la lui brandit devant le nez.
- Ça vient d'où ça?

Kathleen enferma la poule dans un chaudron, dont je ne m'approchai pas, évidemment, pas à moins de dix mètres. Elle vint me rejoindre sur le lit, m'enlassant d'un bras. Puis, comme si je n'en avais pas assez, elle vint me raconter tous son blablatin que j'écoutai à peine, jusqu'à ce qu'elle me confit qu'elle s'était fait violée. Je me retournai brusquement et fixai ses yeux sombres des miens, légèrement bleutés.

-Je... Je suis désolée, Kathleen... J'ignorais tout cela... C'est horrible ! Je te le promet, je ne le dirai jamais à personne.

Elle sourit... Bien que je pus aisément comprendre que ce n'était pas un sourire sincère. Enfin... Je fermai les yeux quelques instants, tentant de faire disparaître la migraine que j'avais, quand Kathleen ouvrit une nouvelle fois la bouche.

-Brooke, je crois qu'on a un problème un peu plus gros qu'on le croyait...

J'ouvris les yeux et tournai la tête vers Kathleen. Elle avait en main, une bague. Une bague en diamant qui brillait à son annulaire. J'écarquillai les yeux. Kathleen ? Ma Kathleen, mariée ?! Puis, on cogna à la porte.

-NON, ÇA SUFFIT, J'EN AI ASSEZ ! Faillis-je crier, mais, me retenant.

Kathleen se leva pour aller ouvrir, mais la porte le fit d'elle-même. Un homme à la peau d'un noir très sombre entra dans la pièce... C'est qu'il était pas gêné lui ! Il déposa un baiser sur le front de Kathleen et je crus que mes yeux allaient figé sur cette même scène pendant des heures, la répétant sans cesse. Le regard incrédule, il prononça une phrase... Que j'entendis à moitié... Elle contenait mon nom. Il me balança un sac de linge. MON LINGE ! Apparement il l'avait lavé... Il annonça finalement que lui et Kathleen n'étaient que fiancés, ce qui me soulagea... Un peu.

En ce moment même, j'éprouvais le sentiment de vouloir m'avancer vers lui, de le frapper et de le pousser jusqu'à ce qu'il sorte et que je puisse enfin refermer la porte en prenant la précaution de vérouiller la porte !

Kathleen s'approcha de lui et lui brandit la liasse de billet vert.

-Ça vient d'où ça ? Rétorqua-t-elle d'un air menaçant.

Je soupirai : la situation devenait ridicule et j'avais un mal de tête qui semblait s'intensifier à chaque petite seconde. Je m'approchai donc de l'armoire où on rangeait les seuls médicaments qu'ils nous autorisaient à avoir ici, et faillis glisser sur un flacon. Apparement, quelqu'un avait vidé l'armoire sur le tapis. J'haussai les épaules. Pour l'instant, je m'en foutais un peu. J'ouvris l'armoire et... À la place de tous les flacons de médicaments était entreposé une tonne de billets verts.

-Oh mon dieu... Marmonnais-je.

Merde, qu'avions-nous bien pu faire ? En panique, je parcourai l'espace qui nous servait de dortoir et ouvrit tout les tiroirs, armoires... Tous petits espaces libres pouvant contenir ce que je cherchais.

Armoire de cuisine : Billets verts.

-Oh mon dieu !

Armoire de la salle de bain : Billets verts.

-OH MON DIEU !

Sous les lits : Billets verts.

-O-H M-O-N D-I-E-U ! ON VA TOUS MOURIR ! IL Y EN A PARTOUT ! PARTOUT !

Je me jetai sur le prétendant de ma meilleure amie.

-C'EST TOI ! C'EST DE TA FAUTE, C'EST ÇA ? AVOUE !

Voyant Brooke sauter sur mon... Fiancé, je m'interposai entre les deux. Ce n'était pas le temps de commetre un meurtre. C'était l'heure de découvrir nce que cet argent faisait ici.
- Ok. Pourquoi il y a autant d'argent ici... Ton nom, déjà?
- Vlad. Tu ne te souviens pas? La banque?
Oh! Non! qu'est-ce qu'on avait fait? L'argent qu'il y avait dans mon compte, je le réservais pour plus tard. Quand j'en aurai vraiment besoin. Je devrais aller rapporter tout ça. Mais je n'avais certainement pas tout ça en réserve. Peut-être Brooke avait-elle aussi vidé son compte d'urgence? Je regardai fixement l'argent que je venais de trouver dans un pot de fleur et le filai discrètement, doucement dans mon soutien-gorge. Personne ne s'en rendit compte. J'avais besoin de cet argent puisque mes parents ne m'en donnaient plus. Dans un geste de découragement, je pris la télécommande et ouvrit la télévision, qui était au poste des nouvelles.
- C'en est à se demander si Obama ne nous contait pas des histoires durant la campagne électorale. Et maintenant, une nouvelle plus grave. La banque de Stanford a été cambriolée durant cette nuit. Les suspects seraient un homme noir, deux femmes blanches et un homme blanc, tous dans la vingtaine. L'un des présumés responsables du hold-up, Félicien Halle, 78 ans, a été apréhendé hier à son domicile de Stanford. Lucien Bouchard nous explique plus en détail.
- Oui, Annie, c'est curieux. Personne ne saurait dire qui sont les responsables. En tout cas, ils sont maintenant riches puisque le vol est estimé à un million de dollars. C'est dans cette tranquille petite banque de quartier que le drame s'est produit. Le commis, Fred Stewart, dit s'est fait assomer, mais les médecins n'ont remarqué aucune lésion. On croirait qu'il s'est simplement endormi et que les voleurs en ont profité. Fred s'est fait mettre à la porte. On croirait à l'hypothèse de voleurs expérimentés, puisqu'aucunes empreintes digitales n'a été relevée sur les lieux du drame. L'hypothèse est d'autant plus probable puisqu'une autre série de vols a été commise non loin de là, à Klein, petite ville près de Stanford.
- Merci Lucien. Tout ça pour dire que nous avons affaire à des voleurs d'expérience. Il ne faut pas oublier qu'une école de délinquants, Fichard School, est située à Stanford et qu'il est possible mais pas probable qu'un d'eux ait fait le coup. Ici Annie Fox, vous écoutez le...
Je fermai la télévision. Je devais être vraiment blème, puisque Vlad arriva derrière moi et me prit par la taille, murmurant un doux «Ça va bébé?». Je le repoussai le plus fort que je pus et il retomba sur le lit. Il prit un air offusqué, et je lui lançai sa bague. Il partit de l'appartement. Tout ça avait à peine duré deux secondes. J'étais contente. Je ne voulais pas être fiancée à cette pourriture. Donc, nous n'avions pas retiré d'argent à la banque. Nous avions volé à la banque. Et si on se faisait prendre?Il fallait bien cacher l'argent.
- Plusieur constatations. J'en ai fait, des constatations. On sait qui est F. H. On sait pourquoi on a de l'argent. On sait qu'il faut cacher l'argent. On sait qu'on est très influençable sous l'effet de l'alcool.