Je ne laissai même pas le temps au tatoueur de m'annoncer le coût de cette petite correction que je lui jetai un billet de cinquante en pleine figure pour ensuite m'éclipser joyeusement, mon sac à la main. J'allais me diriger à la hâte vers le hall principal, mais passai devant un petit café... Sans trop hésiter, j'y entrai, commandai deux boissons, qu'on appelait communément frappucino et continuai ma course dans le centre commercial, en quête du hall.

-Ma chérie ! M'écriai-je en voyant ma meilleure amie qui m'attendait sur un banc, sagement assise. Regarde ça !

Je retirai le bandage et exhibai fièrement ma jambe, encore rouge.

-C'est mieux, nah ? Demandai-je en regardant le dessin sur ma jambe.

Les initiales qui étaient là il y avait quelques jours étaient cachés par des motifs ; des épines, comme celle d'une rose. J'avais, bien évidemment, refusé de faire enlever ce tattoo pour la somme énorme de deux mille dollars tandis que je pouvais le faire corriger par un expert à à peine cinquante petits dollars. Ce n'était rien comparé au magot que moi et Kathleen nous étions fait alors que nous étions ivres l'autre soir.

Nous avions prévu de... Vite paraître un peu moins coupable... Avec toute cet argent, on ne passait pas inaperçu alors... Il fallait bien s'en débarrasser en petite quantité. Alors, nous nous en débarrasserions d'une manière agréable. Et après tout, ce n'était pas un vrai délit, ce n'était pas comme si la police pouvait vraiment faire quelque chose contre nous... Nous étions déjà forcés et obligés de rester dans une école pour délinquants, ce que plusieurs, décrivait comme étant similaire à la prison... Alors. Oui alors ! Après tout, nous étions délinquante, nous n'avions pas assez de force pour résister aux petits plaisirs féminins que procurait le magasinage. Contrairement à quelqu'un comme Yoda, la force n'était pas avec nous, mais contre nous.

C'est que penser autant, ça donne soif ! J'aspirai le liquide froid par la paille blanche et tendis un des deux gobelets transparents à Kathleen.

-Frappucino, crème glacée, café, tout y est. Déclarai-je en souriant.

Voilà, nous étions prêtes à nous débarrasser de toute cet argent.

Bien sûre, attitude si surprenante, Kathleen ne se soucia pas un instant de ce que moi je voulais, de ce que moi j'éprouvais. Ma joie venait de me quitter et maintenant elle faisait face à la Brooke renfrognée. Voilà qu'elle me traînait de force dans une cabine à photos. Je grognai. L'envie de me faire prendre en photo était très rare et aujourd'hui, je n'étais plus d'humeur. Je croisai les bras contre ma poitrine comme une fillette à laquelle on aurait refusé une friandise.

-J'en ai pas envie... Marmonnais-je avec une mine plus rageuse que boudeuse.

Enfin de compte, peut-être avais-je seulement envie de rentrer à la maison... À la maison. J'avais encore quelques années à faire ici. Mais je voulais rentrer. Maintenant tout devenait clair. Je voulais rentrer chez moi, je n'étais pas à ma place ici, à Stanford, à Fichard. Je souhaitais revoir mon père absent, ma mère beaucoup trop attentionnée et ma saleté de demi-soeur. Pourquoi tant d'amour en ce moment pour mal opportunt ? Aucune idée. Mais ceci venait de me sauter brusquement aux yeux. Ah, eh bah voilà. Il fallait que ça arrive un jour et ce jour était arrivé. J'étais foutument blasée de tous ses blues.

-Je crois que je vais simplement ranger l'argent... Enfin, mon argent dans mon compte à la banque. Ce serait plus sage je crois.

J'haussai les épaules, m'attendant déjà à la réaction probablement exagérée de Kathleen qui n'allait pas en revenir. Je serrai la veste qui couvrait mes épaules, parcouru d'un frisson, et sortis de la petite cabine. Mon entourage ne me manquait pas, c'était tous des cons... C'était et j'étais sûre qu'ils étaient restés cons, mais peu importe, ce n'était pas eux qui me manquaient, mais ma vie d'avant. Rester ici devenait trop ardu... Trop complexe. Bien qu'on pouvait comparer ceci comme des vacances pour les délinquants, ce ne l'était pas. Oulah.

L'envie de faire les magasins venait brusquement de disparaitre de mon esprit qui semblait maintenant surchauffer et plier sous le poid de toute cette mélancolie.

Avec de la chance et toute cette argent, elle trouverait possiblement le moyen de s'échapper et de retourner vivre chez ses chers parents, comme si rien ne c'était passé, oubliant tout ça.

[ HJ :  Désolée pour l'immense retard, j'espère que la suite compensera, la prochaine fois que je pars en vacance, je t'avertis plus tôt. ]

Je baissai la tête vers les santiags en daim beige que je chaussai. J'étais sans doute un peu mal en point pour penser à de telles choses sans y réfléchir, mais il fallait me l'avouer, même si j'en avais presque les larmes aux yeux, cet argent, je n'en voulait point. Je crispai la mâchoire en sentant mon cœur qui semblait prêt à sortir de ma poitrine, ne cessant de tamboriner à une vitesse folle. J'avais l'impression que toute ma vie était bâtie dans un sombre tissus de mensonges. Je passai une main dans mes cheveux pour ramener l'épaisse frange qui tombait lourdement devant mes yeux vers l'arrière.

-Je sais, c'est stupide... Marmonnai-je sans grande conviction.

Après tout, cet argent ne m'appartenait pas. Mais était-ce vraiment ça qui me donnait ce sentiment de regret et de culpabilité ?  

" Elle avait grandit... Tellement grandit. Une année. J'avais attendu une année pour enfin pouvoir revoir ce merveilleux petit visage rêveur aux traits presque trop communs. Ses grands yeux bleus, verts se tournèrent vers moi et sa courte chevelure dorée et désordonnée, apparement de famille, aussi. Un grand sourire vint éclairer son visage poupin. La fillette de cinq ans courut se jeter dans mes bras. Un étrange picottement dans mes yeux me fis réaliser à quel point je tenais à eux. 

-Salut Ash'. Chuchotai-je en souriant, émue. 

La porte vitrée s'ouvrit. Sofee en sortit, ses yeux, un peu plus sombre que ceux de sa sœur, rivés sur le sol. Ses cheveux étaient noués en une queue de cheval lisse. Quand elle leva la tête, je vis la même lueur dans ses yeux que lorsque j'étais partie. Je restai planté là, à la fixer des yeux. Elle ne faisait pas ses treize ans, elle paraissait beaucoup plus vieille avec ses courbes élancées de jeune adolescente.

-Sofee... Murmurai-je, une larme roulant sur ma joue droite.

Elle marcha dans ma direction et sans un mot, sans aucun bruit, elle m'étreignit si fort que je pus sentir le mouvement frénétique de ses doigts qui jouaient nerveusement avec la poche de son jean. 

Une année c'est déjà trop... Attendre encore deux ans, c'est trop. "

Voilà ce qui me tracassait... Sauf que je refusais de me l'avouer. C'était trop dure pour moi. Passer l'été chez moi, avec ma famille, c'était la pire idée qui soit... Parce que j'avais changé... Pas que ce ne soit pas bien, mais que ce changement me rendait plus vulnérable.

-Je... Non, c'est pas toi, c'est rien. Je crois que je vais simplement essayer de me tenir à carreaux pour sortir d'ici un jour. Soupirai-je, les yeux baissés, me remémorant toutes ces images qui me causaient tant de peine, mais qui semblait être la seule chose qui m'aidait à avancer.

[ Quand même pas si pire pour quelqu'un qui a tout écrit sur son iPod, hein ?   ]   
  

Elle voulait partir. Partir. Quand allais-je considérer enfin ce mot comme une possibilité? Quand allais-je réaliser que je ne voulais pas rester ici? Mais aussi, Brooke avait quelque chose qui l'attendait dehors. Une famille, des amis. Moi je n'avais que deux parents qui m'en voulaient à mort et une vieille cuisinière comme amie. Ici, j'avais Brooke. J'avais Noah... Mais ils allaient partir. Et je connaissait ce que c'était. Je savais quoi faire pour survivre. Je savais que je devais imposer ma présence. Mais comment savoir comment survivre là-dehors? Si je n'avais pas d'argent, comment survivre? Je ne voulais pas partir. J'aurais aimé restée figée dans l'imperfection de mes dix-sept ans. Mais il fallait vieillir. Et, d'une manière ou d'une autre, s'en sortir. On s'en sortait, un jour. On s'en sortait toujours. Ici, il y avait aussi les souvenirs. Des souvenirs que je voulais oublier, mais me rappeler. Parce que malgré le fait que j'aie souffert, c'était la période de ma vie où j'ai été la plus heureuse. Et bien sur, ça aussi ça partait un jour. Le bonheur se levait un bon matin et décidait de foutre le camp. Mais moi je ne partirai pas! Je ne veux pas partir... Même si partir veut dire vieillir. Surtout si partir veut dire vieillir.
- Oui. Bien sur qu'il faut que tu sorte d'ici. Mais tu ne sortiras jamais si on t'accuse de vol de banque! Tu vas sortir bientôt, je te le promet. Je vais t'aider s'il le faut.
Je ne voulais pas l'aider! Ce serait comme fermer la valise qu'elle prendrait pour partir. Mais qu'est-ce que je racontais? Je ferais même ça pour elle. Parce qu'elle est mon amie. Si elle veut partir, qu'elle le fasse. Je me débrouillerai. C'est ce que j'ai toujours fait.

Les yeux fixés sur un objet inexistant, j'écoutais les paroles de Kathleen, les analysant une à une. Pourquoi avais-je l'impression que chaque décision que je prenais semblait affecter mon entourage ? Je mordillai à présent ma lèvre inférieure, ne sachant pas comment réagir. Kathleen était courageuse. Kathleen était forte. Peut-être que mon amie ne le remarquait pas, mais moi, je l'avais remarqué. Oui, on s'entendait pour dire qu'elle avait flanché quelques fois pour des choses qui lui paraissaient importantes, et qui d'ailleurs, l'étaient peut-être, mais elle avait tenu bon et s'était toujours relevée. C'est ce que j'admirais chez elle. Je battai des paupières histoire de rendre mes idées plus claires.

-Merci. Répondis-je en fixant le même point au loin.

Je me sentais mal à l'aise, voir égoïste. Je me penchai légèrement pour observer le visage de Kathleen. Il semblait marqué pour d'incertitude et possiblement de peine. Bien sûre que je savais. Je n'étais pas complètement stupide. Bien sûre que je savais ce qui était en train de se dérouler. Avait-elle peur ? Peur de ne plus me revoir ou d'être seule ? Je me raclai la gorge.

-Kathleen... Je... On gardera contact quand tu partiras, n'est-ce pas ?

Elle partirait avant moi, elle était plus vieille d'un an, donc, bien évidement, je souffrirai de son départ. Mes yeux épiaient l'immense endroit à la recherche de recours, de choses à laquelles fermement s'accrocher. J'attendais une réponse avant de pouvoir passer à autre chose, bien que je me sentais plus qu'idiote à poser des questions comme celle-là... Comme une gamine qui ne cesse d'agacer ses parents pour qu'ils lui expliquent comment les rennes du Père Noël faisait pour voler. Voilà exactement comment je me sentais. Je me sentais innocente et naïve, mais je ne savais pas comment remédier à ça.

[ Encore désolée pour l'attente et cette... Super réponse ? ]

Pourquoi posait-elle même la question? Il était hors de question que je perde contact avec Brooke Styler. Après tout, c'était ma meilleure amie pour l'éternité. Mais ce serait elle qui partirait. Moi j'avais trop peur de ce qu'il y avait après l'école secondaire. Comment me trouver un emploi alors que je n'étais bonne à rien? Bon, j'était peut-être bonnes à quelques choses, comme pour dessiner ou encore pour écrire, mais ce n'étaient pas vraiment des sujets d'études collégiales. Et en plus, comment je paierais? Je n'avais plus d'argent, et mes parents m'avaient avertis il y a longtemps que si je n'allais pas en administration pour récupérer leur stupide entreprise de vente de meuble ils ne paieraient pas mes études. Mais je n'avais nullement envie de me diriger dans cette direction! Je détestait cette compagnie, je détestait mes parents et je détestait l'administration.Alors ce serait Brooke qui partirait. Moi... Je pensait m'installer à Stanford, récemment. Je serais près de mes souvenirs. Mais... Depuis peu, je voulais simplement suivre Noah peut importe où il allait.

- Bien sur qu'on gardera contact! Je promet de te téléphoner tous les jours... Si je pars un jour, et que si tu me dis que tu as besoin de moi, je file te voir peu importe où sur la planète tu te trouve!

Je lui souris. Oui, bien sur c'est ce que je ferais. J'irais en Chine la réconforter d'un chagrin d'amour même si c'était la journée où Paramore donnerait un concert gratuit au bout de l'allée ou je vivrais.

- Et... Brooke? Il faut que je te dise quelque chose...

Je devais lui dire ou non? Bien sur! Les meilleures amies du monde partageaient tout, c'était ce qui les gardaient près l'une de l'autre. Et moi et Brooke ne faisions pas exception à la règle.

- J'ai rencontré un gars.

Voilà, c'était dit. Ce n'était pas si pire que ça? Et maintenant j'avais envie de le crier au monde entier. Je voulais crier au monde entier que j'étais à nouveau amoureuse, que malgré ce qu'on m'avait fit j'étais encore capable d'aimer. Et que Noah Quarter était quelqu'un de fabuleux.

Alors qu'un mince sourire étirait mes lèvres, je me répétais les paroles de Kathleen. C'est ce qu'elle disait aujourd'hui, mais serait-ce ce qu'elle dirait dans quelques années ? Pourtant, je gardais confiance en Kathleen. Je lui avais toujours fais confiance et ce n'était pas sur le point de cesser. Je lui souris pour la remercier, toujours aussi pensive.

Elle ouvrit la bouche pour s'exprimer à nouveau et j'en fus surprise, moi qui croyais que l'atmosphère allait tranquillement se détendre dans un nouveau et habituel grand silence apaisant. Ce devait être quelque chose d'important.

- Et... Brooke? Il faut que je te dise quelque chose...

Oh mon Dieu. Elle avait prit un ton sérieux. Un ton sérieux que Kathleen employait rarement. Un ton sérieux qu'elle employait que dans les situations les plus sérieuses. Mon sourire disparut, d'intinct. J'avalai avec peine la boule qui s'était logée dans ma gorge. Qu'allait-elle m'annoncer ? Les scénarios se bousculaient dans ma petite tête qui semblait sur le point d'exploser sous les images et les pensées tout aussi possibles les unes que les autres. Je la scrutais avec des yeux inquiets. Vas-y, bon sang, vas-y, crache le morceau, Kathleen Brown. DIS-LE MOI !

-Oui ? Finis-je par articuler en fronçant légèrement les sourcils.

- J'ai rencontré un gars.

Fhhhh... L'air qui s'était entreposé dans ma poitrine ressorti aussitôt tant je fus soulagée. Je levai les yeux au ciel en posant une main contre mon coeur en souriant.

-Ne me refais plus jamais ça Kathleen Brown !

Quoi que, devais-je m'en faire ? Après ses nombreux échecs amoureux et la façon plus ou moins recommandé dont elle s'en... Remettait ?
En fait, pour l'instant j'étais heureuse pour elle. Très heureuse. Kathleen semblait si heureuse quand elle avait quelqu'un sur qui compter... Spécialement quand ce quelqu'un était de la gens masculine. Je penchai la tête et fis mine de m'intéresser à la tournure que prenait la conversation.

-Et ce charmant et chanceux jeune homme a un nom ?

Changer de mecs comme de sous-vêtements était probablement le proverbe de Kathleen, mais tant que son prétendant ne traînait pas dans mes plates-bandes et la traitait comme elle le méritait, j'étais tout aussi heureuse. Pfff... Cédrick. Je frissonai. Yuuuh. Penser que Kathleen ait pu se faire embobiner par Cédrick Hardy me levait quasiement le coeur. Je l'avais tout de même prévenu et maintenant, c'était la preuve vivante que personne ne m'écoutait quand je parlais.

Je me mordillai la lèvre. Oui, bien sur qu'il avait un nom. Bien sur qu'il était charmant. Chanceux? Je ne croyais pas. Après tout, je l'avais forcé à me promettre de rester, de ne pas partir. En avait-il vraiment envie? Était-ce possible qu'il n'ait pas envie d'être avec moi malgré tout? Parce que après tout s'il n'avait pas envie de rester avec moi, je le comprendrai. Je le laisserais partir bien sur. Qui aurais-je été pour le retenir, d'ailleurs? S'il ne oulait pas de moi, après tout, qu'est-ce que j'allais faire? Est-ce que mon coeur supporterait de se faire briser à nouveau? Mais je racontais quoi? Noah Quarter ne m'abandonnerait pas. Jamais. Il croyait qu'il pourrait m'aimer. Et je croyais que je pourrais l'aimer. Non. Je pourrais l'aimer. Peut-être même que je l'aimais. Mais oui! Il fallait que je me le dise. J'avais eu ma dose de malheurs alors il ne m'en arriverait plus. C'est simple.

- Noah Quarter. Et... J'imagine que c'est sérieux. J'ai envie d'être avec lui pour le restant de mes jours. Mais bon, j'avais aussi cette envie avec Cedrick alors j'imagine que c'est... Quelque chose dont il faut se méfier.

Je souris à Brooke. Non, en fait c'était différent. C'était... Mieux. Même si c'était moins fort. Plus... Intense. Et c'était réciproque... Enfin... Je croyais que c'était réciproque. Je l'espérais de tout coeur. Et justement mon coeur. Il me disait que c'était lui, celui que mon âme un peu trop fleur bleue cherchait depuis si longtemps. Galant et tout le reste. Au moins. C'était de ce type de gars dont chaque fille recherchait la compagnie. Bon, souvent les gars galants étaient gay, mais Noah ne l'était pas. Je pouvais vous le prouver.

HJ: (Désolé pour ce poste de merde j'étais trop absorbée par un passionnant épisode des Frères Scott pour répondre. J'aurais du attendre mais là qu'il est écrit je n'ai pas envie de le reccommencer parce que... Pas de raisons. Bref ma gueule!)

[ Ça vaaa, ça va ! ]

Noah Quarter... D'accord, Kathleen avait trouvé l'amant idéal. Je l'écoutais parler et j'avais peur. Est-ce qu'elle s'était vraiment détaché de Cédrick.

-Ça a l'air sérieux dis donc...

J'avais pris une mine détachée et avais légèrement haussé les sourcils pour ensuite, croiser les jambes. Non, je paraissais trop désinvolte. Je pris une profonde inspiration et me lançai.

-Il est à Fichard ? C'est avec lui que tu étais hier ?

Pleins d'autres questions se bousculaient dans ma tête dont quelques unes qui traîtaient de son bonheur. J'eu un maigre sourire. C'est vrai, comment aurait-elle fait pour le rencontre hors de Fichard ? Les délinquants qui fréquentaient cette école étaient froids et distants. Il se cotoyaient entre eux, mais semblaient ne pas avoir beaucoup de contacts avec le monde extérieur. Au fond, nous étions tous coupés du monde. D'ailleurs, qui voudrait d'un vulgaire délinquant comme compagnon de vie ? Pff, même moi je n'en voulais pas. Enfin, si j'aurais été quelqu'un de normal. Une personne comme les autres qui se promenne gaiement dans la rue. Personne ne voulait cotoyer des délinquants, que ce soit pour son statut social ou pour son bonheur... Personne. Sauf nous, délinquants. Deux groupes se forgeaient et se créaient des liens sans que personne ne le remarque... À l'exception de quelques personnes comme moi. Va sans dire que cette réalité, j'aurais mieux aimé l'ignorer, mais maintenant qu'elle aparaissait enfin à mes yeux, c'était impossible

Nouveau soupir de ma part.

Tout paraissait si clair ainsi. Pourtant, il n'y avait qu'une mince ligne qui nous séparait des gens... Normaux. Une mince ligne qui se trouvait à être nos erreurs. Les gens normaux aussi faisaient des erreurs. Mais c'est nous qu'on envoyait en prison, dans des écoles spécialisées. Dans un autre monde, dans une autre vie, qui serait emprisonné ? Est-ce que les erreurs des autres compteraient aussi ? Pourquoi certaines personnes échappaient à cette punition alors qu'ils le méritaient plus que d'autres ? Je fronçai les sourcils. TANT de questions.

[ ÇA c'est un poste de meeerde. ]

Brooke. Ma chère Brooke qui se torturait. Avait-elle peur pour moi? Croyait-elle que Noah allait briser mon coeur? Moi je savais par contre qu'il ne le ferait pas. Il m'aimait! Ce n'était pas comme avec Cedrick où il n'avait que de la pitié pour moi... Mon Dieu, j'avais été tellement aveugle!Comment avais-je pu croire même une seconde que Cedrick HArdy m'aimait réellement? Et si l'amour rendait réellement aveugle? Dans ce cas il était très bien possible que Noah Quarter ne m'aime pas réellement! Mais pourquoi dans ce cas son visage s'illuminait quand il me voyait? Pourquoi nos baisers semblaient si irréels, comme si nous volions à travers l'espace sans aucune connaissance de ce qu'était la planète Terre et toute la laideur qu'elle contenait? Pourquoi quand je le voyais c'était comme si il n'y avait plus rien sauf lui et moi? Non. Il était impossible qu'il ne m'aime pas.

- Il est à Fichard? C'est avec lui que tu étais hier?

- Oui, il est à Fichard. Et oui, j'étais avec lui. Je croyais que tu ne t'en était pas rendu compte. Désolée si je t'ai réveillée.

Je lui souris. Brooke. Ma Brooke Styler. Comme elle allait me manquer quand je ou elle serait partie! Sa bonne humeur, sa naïveté, son super look quand elle sortait du lit après une nuit mouvementée... Oui. Brooke allait me manquer, ses qualitées comme ses défauts.

- Et toi, Brooke Styler, t'as pas un gars en vue?

J'espèraais pour elle qu'elle allait trouver l'amour bientot. C'était tellemeent bien, l'amour! C'était comme tomber en chute libre mais ne jamais s'écraser...