Sans Titre


La pluie tombait inlassablement, insensible à ma douleur qui s’amplifiait pour chaque goutte d’eau s’écrasant doucement sur la fenêtre. Mais ou était rendu le soleil ? Le soleil si réconfortant…

-Kayla, ou es-tu ?

Rien. La cruauté dont était capable la vie me sembla soudain sans limite. Nul besoin d’une allégorie compliquée pour comprendre cela.
La plage s’étendait au loin devant ma fenêtre. Je me souvins des fois ou Kayla et moi allions jouer sur ces plages, découvrant les nombreuses cavernes qui s’y trouvaient en se prenant pour des explorateurs…
Dieu se jouait de nous de façon tout à fait puérile. Et que dire de son fils ? Je regarda le petit Jésus cloué sur sa croix qui se trouvait désormais dans ma poubelle. Lui qui nous disait de croire, d’aimer notre prochain, d’avoir la foi et qui m’avait enlevé la personne qui respectait le plus toutes ces paroles stupides. L’hypocrisie dans toute sa splendeur.
..et pendant des heures nous disparaissions totalement du monde. Oubliant tout. Du monde réel qui nous entourait, jusqu’à la maladie de Kayla. C’était une battante, qui a dut faire preuve de beaucoup de courage pour survivre. Et le plus idiot, c’est qu’Il l’a ramené près de lui avec une simple crise d’allergie, après tout ce qu’elle avait enduré. Franchement, si la vie était belle, et bien c’était maintenant qu’il fallait le prouver. Il devait donner une raison à mon cœur de battre, à mon sang de continuer son voyage à travers mon corps et à mes poumons de respirer.
Le soleil sortit timidement de derrière le mur de nuages grisâtres. Et un arc-en-ciel en sortit avec toute sa splendeur.

-Merci Kayla.

Je souris tandis qu’une larme glissait le long de ma joue.