McDonald, est-ce vraiment un restaurant...? [PV : Kathleen]

Je regardais par la vitre du restaurant. Enfin, du McDonald. Parce que ce n'est pas vraiment un restaurant vu que ce qu'ils servent ce n'est pas comestible. Mais j'y vais quand même, comme la plupart des personnes de cette ville. J'y vais car c'est un des restaurants les moins chers et que je suis un peu serré sur mon budget... Je sais ce que vous pensez mais j'ai décider de ne pas voler. Je suis peut-être un peu violent (avec les gens qui le méritent) mais les voleurs n'ont jamais été dans mon estime. C'est un peu... Pitoyable.

En tout cas, il y a toute sorte de monde ici. Des sans-abris-qui-ont-trouvé-abris-au-McDo, des gosses de riches qui se sentent rebelles en mangeant dans un restaurant que leurs parents ne veulent pas qu'ils y aillent, des Supersize Me et, bien sur, des étudiants presque comme moi, en un peu plus normal.

Donc, je regardais la vitre du McDonald, avec sur ma table le papier d'emballage d'un cheeseburger et une tasse de café en carton vide, quand une fille que je reconnue entra dans le "restaurant". J'en suis sure, elle est à Fichard...

Comme chaque fois que je me sentais nostalgique, je me rendis au McDonald. Pourquoi continuais-je de traîner là? Pourquoi alors que les larmes me venaient aux yeux à la seule mention de l'existence de ce lieu? Pourquoi alors que je n'avalais pas ces calories déguisées en Big Mac? Pourquoi est-ce que je m'assisait à une table, celle-là précisément où nous avions été assis il y a ce qui me paraît une éternité jusqu'à ce qu'un serveur vienne gentiment me demander de commander quelque chose ou de quitter l'établissement? Ma vie semblait avoir tourné à une question. Une énorme question. Pourquoi vivais-je? Il y avait une réponse, mais elle était lointaine. Je voulais connaître la fin de l'histoire. Je voulais montrer que j'étais quelqu'un de bien, même sans Cedrick Hardy. Ces temps-ci, j'avais réussi à garder le moral. Ça faisait trois semaines que je n'étais pas retournée au McDo. Mais là, j'avais craqué. Je ne savais pas pourquoi. Ça faisait un an que j'étais à Fichard. Aujourd'hui. Un an jour pour jour que je l'avais vu pour la première fois. Il me semblait que c'était il y a des millénaires. C'est pour ça que la boule dans ma gorge semblait exploser. J'avais envie de vomir. Rendue au McDonald tant haï et si étrangement apprécié, je me rendis compte que quelqu'un était assis à ma table. Personne ne s'assisait jamais là. Les gens savaient que je venais. C'était la table la plus à l'écart. Personne ne s'assisait jamais là. Notre table. Pas à moi et à Cedrick, mais à moi et au bébé. Enfin... Peu importe. Je ne devrais pas penser à ça. Sinon, je vais réellement pleurer. Je m'approchai de l'importun, le recconaissant vaguement. Il allait à Fichard. Ça, j'aurais pu le parier. Belle gueule, je dois dire. Mâchoire carrée, yeux presqu aussi mélancolique que les miens. Il mangeait un cheesburger et buvait un café.
- Excuse moi. C'est ma table. Tu pourrais... Dégager?
Sans même attendre sa réponse, je m'assit en face de lui. Peut-être qu'avec un peu de chance, il déciderait de rester et de me parler. C'est ce dont j'avais besoin, aujourd'hui. Parler à quelqu'un. Brooke était hors-service, vous savez, la gueule de bois, quand elle nous tiens, et je dois dire que je n'avais pas vraiment d'autres amis. Sans m'en rendre compte, mes yeux passèrent de mélancolique à suppliants. Mais je m'en rendis compte et les fermai. Comptai jusqu'à trois, puis les rouvrit.

Je fixa cette fille qui venait de m'inciter à "dégager". Elle avait des cheveux bouclés (naturel ?) d'un blond clair qui lui arrivait aux épaules, lui donnant un petit air de lionne. Elle avait aussi des yeux d'un brun commun mais, étonament, ils étaient unique.

-Tu sais, moi j'aimerais avoir des ailes, mais on peut pas toujours avoir ce qu'on veut dans la vie,

C'est ce que je lui ai répondu. Je n'allait pas tout de même quitter la table, prouvant que je n'ai pas de volonté. C'était ma fierté qui était en jeux. Depuis Emma, je ne suis pas tombé amoureux. Je l'aimais mais elle m'a quitté, elle est parti avec une telle lâchetée ! Disons que je ne cherche plus l'amour, mais je veux plutôt finir mon année, cette fois. Je pris la dernière gorgée de mon café (froid) et attendis une réponse.

Oui. Tout le monde aimerait avoir des ailes. S'envoler plus haut, plus loin, sans limite... Plus haut que les limites. Plus haut que les soucis. Je m'imaginai un instant m'envolant, Cedrick par terre. Non. Il fallait s'envoler avec quelqu'un. Quelqu'un qui, si vos ailes étaient coupées, vous rattrapait et vous aidait à remonter. Ma bulle de pensée éclata en morceaux. Comme il était clair que ni lui ni moi n'allions céder, je ne l'incitai pas plus à s'en aller. Pas que je veuille qu'il s'en aille...
- Sais-tu ce que je voudrais le plus au monde?
Je le toisais de haut, ce qui était difficile puisqu'il possédait plusieurs pouces de plus que moi. Je n'attendrais pas sa réponse, toutefois. Parce qu'il s'en fichait, merde.
- J'aimerais ne pas avoir de coeur. Parce que comme ça, il ne serait plus jamais réduit en morceaux. Parce que comme ça, je ne serais plus capable d'aimer. Et qu'aimer, ça fait fichtrement mal. Parce que ça finit toujours mal. Peu importe comment, pourquoi ou quand. L'amour finit mal. Tu sais quoi? Je n'étais pas amoureuse de lui. J'étais amoureuse de l'idée que je me faisait de lui. J'étais en amour avec une image...
En réalité, ce n'était pas vrai. C'était ce que je me faisait accroire, pour me donner l'impression que je n'avais pas été trahie par une personne que j'aimais mais par un concept. Je m'étais méprise, voilà tout. Mais toutes les paroles du monde ne pourraient me faire changer de tête. Ma tête qui explosait sous la pression. Mais de toute façon, qu'est-ce qu'il en avait à cirer, lui? Il ne connaissait même pas mon nom!

-À mon avis, ce que tu veux le plus au monde, c'est de recommencer à croire à l'amour. Parce que l'amour, seulement nous, les humains, peuvent aimer, et c'est la seule qualité que nous avons alors vaux mieux en profiter. Parce que l'espoir naît dans l'amour, parce que même si l'amour nous blesse c'est lui qui nous guérira. Parce que l'amour c'est la vie.

Moi aussi j'ai aimé. Moi aussi l'amour m'a fait mal. Mais moi je lui ai pardonner. Je croit en l'amour plus que dans n'importe quoi. Elle peut bien penser ce qu'elle veut, mais vouloir ne plus avoir de coeur c'est vouloir se suicider.

[HJ: Je te parie que tu as lu Les âmes vagabondes, toi!]

Alors il comprenait. Lui aussi parlait sous forme de vers à cause d'un coeur qu'il s'est fait arracher cruellement, savamment, froidement par quelqu'un qui lui a dit qu'il en aimait une autre alors qu'il venait de perdre son bébé à cause d'une erreur de son ex... Non, tout compte fait, ça c'était moi. Ses paroles faisaient du sens. On naît de l'amour. Ou pas. Certaines personnes ne naissent pas de l'amour. Mais oui, je voulais reccomencer à croire en l'amour.
- Bon, assez de vers qui nous rendent mélancolique. Moi c'est Kathleen Brown. Je crois que tu vas à Fichard. Moi, en tout cas, j'y suis.
Malheureusement, oui, j'y suis. Et c'était bien ça la cause de mes malheurs. Non, plus de lamentations! Aujourd'hui est une nouvelle vie. Une vie où je ne penserait pas à lui. Où il ne serait pas. Je regardai plus en détail le gars qui se trouvait devant moi. Il avait des cheveux blonds cendrés et des yeux un peu comme les miens: verts. Joli, non, je dirais même mignon. Me rendant compte que je le fixait, je me détournai, presque gênée. Je me concentrai sur un énorme homme d'une cinquantaine d'année qui essayait de sortir de son auto.

[HJ : Non, je ne l'ai pas lu, mais je vais le lire quand j'aurai fini le livre que je commencerai quand je finira le livre que je lit XD]

-Moi, c'est Noah. Et je vais aussi à Fichard.

Si je vais à Fichard, c'est ma faute. Autrefois j'avais mi mon malheur sur le dos de mon copain et mon ex, mais maintenant je m'assume complètement. Je suis à Fichard car j'ai tabassé mon meilleur ami qui avait embrasser ma blonde de l'époque. Mon ex me trompait avec mon meilleur ami, je les ai surprit. Je les ai pardonné mais seulement plusieurs semaines plus tard. Disons que je suis un peu... nostalgique.
Bref, je suis arrivé à la fin de l'année passée, je n'ai pas passé mon année à cause que j'ai manqué trop de matière alors je recommence mon année. Roh, il faut que j'arrête de divaguer. Cette Kathleen est encore devant moi, elle regarde à l'extérieur.
Je n'osa pas lui demander qui était ce lui, car ça paraissait qu'elle voulait parler d'autres choses...

-Il fait beau en aujourd'hui ?

Tout de suite, je regrettas mes paroles. C'est seulement les naz' qui parle de température à une fille !

Je souris. Il faisait beau? Je n'avais même pasremarqué la température. Dans mon monde, depuis un an jour pour jour, il faisait gris. Je lançai un coup d'oeil vers le ciel à travers la baie vitrée contre laquelle nous étions assises. Oui, le soleil resplendissait. Quelques personnes se faisaient bronzer aux tables extérieures et je les enviai. Jamais plus le soleil ne brillerait pareillement pour moi. J'avais eut le choix, j'avais fait le mauvais. Point final. Il n'y avait pas de discutions qui ne tienne.
- Oui, il fait beau. Puisqu'il fait si beau, je vais manger un petit quelque chose et on ira dehors. ça te va?
J'espérais qu'il dise oui. J'espérais qu'il me dise non. Je voulais être avec quelqu'un. Je voulais être seule. Je voulais me changer les idées. Je voulais rester nostalgique. La Kathleen de Cedrick et la Kathleen.. Ben, normale se chicanaient. Comme dans les dessins animés, quand ils ont un diable et un ange sur leurs épaules. Mais je ne savais pas laquelle était le diable. Et je me rendis compte. J'avais changé pour être avec lui. Je ne voulais pas changer! Je voulais rester cette bonne vieille Kathleen Chloe Brown, plutôt violente, totalement folle. La Kathleen de Cedrick n'avait pas de raison d'être étant donné qu'il ne m'aimait pas. C'était comme la raison et l'espoir. Je voudrais ceci mais je sais que je ne l'aurai pas. Parce que l'espoir dépasse toujours la raison et que c'est ça qui nous déçoit. Quand nos espoirs sont plus haut que la réalité. L'espoir et la raison. Ce que l'on imagine et ce qui est vrai. Il faut choisir la vérité car il est trop facile de simplement vivre dans un monde où tout est parfait mais qui n'existait pas, n'existe pas et n'existera jamais.

Elle était partante. C'est bien. Ou peut-être pas ? Depuis Emma, je n'ai pas repensé à avoir une relation. Mais je me fait surement des illusions... Elle peut trouvé mieux comme mec. Elle veut sûrement juste qu'on soit ami et ça me plairait. ~~Mais si ce n'était pas le cas ?~~ Je me fais des illusions... On vient juste de se rencontrer tout de même.
Je crois toujours à l'amour. Mais je croit que ça l'arrive de moins en moins souvent. Aujourd'hui avec tous ces couples qui divorcent. Tous ces femmes qui trompent leur mari ou tous ces hommes qui ont des aventures.
Emma est partie. Tant pis. Je suis passé à autre chose.
-Bien sûr. Si tu veux, prend mon reste de cheezburger. De toute façon, je n'ai plus faim.
En fait, j'ai encore faim mais je prendrai un petit quelque chose lorsque je rentrerai à ma chambre.

Je ne me fit pas prier pour me jeter sur son cheeseburger. Il faut dire que je n'avais ni déjeuner ni diné. Et la faim me tenaillait l'estomac. Quand j'eus englouti tout ce qu,il restait, même le cornichon qu'il avait laissé à côté, nous nous levâmes. Je laissai derrière moi sans aucun regret la banquette de plastique moulé peu confortable dans laquelle je m'étais bercée de tellement d'illusions. J'imaginais qu'il reviendrait, me dirait que ce n'était qu'un énorme malentendu, et nous partirions en gambandant dans un champ de marguerites. Je laissait aussi derrière moi la fille que j'étais, la fille qui ne pouvait pas être bougée. Parce que si un matin, il se réveille en se disant que je lui manque, et que son coeur se demanderait où je serais, peut-être alors quil reviendrais à cet endroit précis, et il me verrait attendre pour lui sur ce banc. Je poussai la porte vitrée en faisant exprès pour laisser mes traces de doigts dans la vitre. Juste pour faire suer les employés.

[Suite dans le parc, je le commence]

---------------------Poste terminé-----------------