Il était une fois... [ PV. Cédrick ]

J’étais venue dans l’idée de me détendre et de profiter un peu de mes " vacances ", étant maintenant considérée comme une dangereuse délinquante assoiffée de sang. Alors, j’avais enfilé une petite robe noire, parfaite pour attirer l’attention et emmerder la secrétaire lorsque je passerais sous son nez. Ce que je pouvais la détester celle-là ! Ensuite, je m’étais contenter de chausser des souliers qui rehaussaient ma taille de quatre ou cinq centimètres ( merci, merci, merci ), de retoucher un peu mon mascara, de passer ma veste sur mes fines épaules, de jeter un rapide coup d’œil dans le miroir et de claquer rapidement la porte derrière moi en prenant soin d’apporter mon sac. J’arpentais les corridors d’un pas déterminé vers le hall d’entré. L’effet fut encore mieux qu’imaginé. Le visage scandalisé de la secrétaire manqua presque de me faire fléchir, mais j’étais une professionnelle… Alors je me contenta d’un sourire entendu dans sa direction et d’un regard méprisant.

Je foulais à présent le trottoir de la rue adjacente au bâtiment en brique qu’était mon école de mes talons noirs. Qu’allais-je bien pouvoir faire à Fichard ?

On m’avait indiqué la veille comment trouver la boîte de nuit, et il se trouvait que, de un, j’avais une très bonne mémoire et que, de deux, je savais bien m’orienter. Les noms des rues défilaient rapidement sous mes yeux impatients. Voilà déjà quelques semaines que je n’avais pas bu et maintenant, un étrange sentiment de vide et de déception trouait mon ventre. St-Jude, Brontë, Arlington, Constance ! Constance Street. C’était, à mon souvenir, la rue que je cherchais.

Je passai donc devant quelques magasins sans importance pour m'arrêter devant la boîte de nuit. J'ouvris avec empressement mon sac pour farfouiller à l'intérieur. Gommes, lunette de soleil, portefeuille, tampons par ci par là... Mais où était-elle ? Ah, la voilà ma chérie ! J'allais chercher la fine carte d'identité dans la poche intérieure du sac à main. Elle m'avait été donné par un ami à mes seize ans. Quel garçon super ce mec... Même dans mes jeunes années, je n'avais jamais eu de gros problèmes pour entrer dans ce genre d'endroit interdit aux mineurs ; j'avais toujours parut plus vieille que je ne l'étais vraiment, même en voyant ma petite taille. Je repoussai une mèche rebelle de ma chevelure blonde que j'avais attaché en un chignon lâche qui laissait penser que j'étais une jeune étudiante, possiblement à l'université. Ce que je pouvais être fière de moi ! Les gens oubliaient ces quelques détails qui ne paraissaient pas très importants sur le coup, mais qui, après, pouvaient vous trahir en un rien de temps... Moi, je ne les oubliais jamais. Avec un magnifique sourire, je tendis ma carte au vigile à l'entrée. Ce dernier y jeta vaguement un regard pour s'attarder sur les... Magnifiques motifs dans le haut de ma robe... Ou à son décolleté plongeant, pour être plus claire. Mon sourire disparut et je lui arrachais ma carte des mains pour entrer dans la boîte.

Les hommes étaient stupides et exploitaient les femmes pour avoir leur corps. Et après s'être bien amusé, il foutait le camps. C'était mon opinion. Au fond, peut-être que j'aurais du devenir lesbienne. Sauf que les femmes ne m'attiraient pas... À mon grand malheur, puisque, comme dit plus tôt, les hommes étaient stupides.

L'endroit était moyennement grand. Juste assez pour un plancher de danse, un bar et des toilettes au fond. Je m'arrêtai un moment à l'analyse de l'endroit. Ça me paraissait potable, ce qui, avec une évidence presque trop voyante, m'arracha un grand sourire.

Alors que j'envisageais la possibilité d'aller danser, j'aperçu un homme d'une trentaine d'année qui bougeait ses bras comme un débile sur la piste de danse... Il semblait s'essayer avec chaque fille. Non, ceci me découragea finalement et je me tournais vers ma deuxième option ; le bar. J'allai m'assoir sur un des tabourets positionné devant le comptoir.

Je détournai la tête vers la piste de danse une nouvelle fois. Il avait fini par se trouver une compagne de danse et commençait à s'essayer pour poser ses mains sur son cul... Ses mains descendaient le long de ses hanches. Je souris. Le battement continu des cils de sa victime et le mouvement de ses doigts sur sa cuisse signifiait clairement qu'elle était mal à l'aise. Alors qu'il passait à l'attaque, elle se détacha durement et le gifla. Je retournai à mes occupations et plaqua une main sur ma bouche pour m'éviter de rire.

Je relevai les yeux du comptoir pour faire danser mes doigts sur ce dernier. Le léger bruit de mes ongles laqués de noir retentissait régulièrement me détendit et je fermai les yeux un instant.

Je les rouvris après quelques secondes et avançai la tête pour voir où le barman en était. Apparemment, le barman aussi était très occupé… Avec une jolie brunette à la poitrine plus que généreuse et qui avait visiblement eut un rabais pour ses lèvres similaires à celles d’Angelina Jolie, ou peut-être un peu plus grosse. Je soupirai en levant les yeux au ciel et eu un mouvement de tête dans le but de repousser la même mèche rebelle qui me bloquait la vue.

Le bruit régulier de mes ongles sur le comptoir se fit plus saccadé à mesure que j’attendais qu’on me remarque.