De ses petites pattes noires, elle s'aventurait sur la boîte rectangulaire rouge et faisait présentement les cents pas sur les grandes lettres blanches. Mon index et mon pousse en position d'attaque, je fisai ma cible qui s'arrêta de bouger un instant. Grave erreur puisque j'eu exactement le temps de lui assener une pichenette et de la propulser sur l'herbe verte fraichement tondue.

-Ha-ah. Dans tes dents sale créature obscure. M’écriai-je fièrement, bombant la poitrine.

Je finis cependant par culpabiliser un peu. Un peu, s’entend ! Ces bestioles étaient horribles et personne ne les aimait. D’ailleurs, je ne voyais pas pour quelles raisons ce serait moi qui serais obligée de les aimer parce que personne ne le faisait. Non, définitivement, je détestais les insectes en tout genre.

Je passai une main brève dans mes cheveux, histoire de ne pas me compliquer la tâche. J’étais là, simplement adossée contre un arbre, le dos légèrement courbé à fixer une boîte de céréales et à fredonner Lucky Town dans l’entrée principale de l’école. Je jetai un coup d’œil rapide à ma montre ; 11h32. Lorsque j’avais quitté ma chambre, il était vers les 7 heures, le matin même. Bien que cette attitude paresseuse était loin d’être mon genre, aujourd’hui, je manquai de tout ce qui était nécessaire à mon bon fonctionnement en cours. Alors, j’avais abandonné dès le matin cette idée saugrenue.

-House got too crowded clothes got too tight and I don't know just where I'm going tonight, out where the sky's been cleared by a good hard rain...

Je scrutai l’oiseau coloré qui tenait un bol de céréales avec des airs légèrement attardés. Un pélican… Attendez, non, un toucan ! C’est ça ! Un toucan. Je me rappelai même de son nom ; Sam le toucan. Le héro de mon enfance… Avec Aladin qui, à mon grand étonnement, avait la capacité de faire voler des tapis. Si j’avais su qu’à mes huit ans on m’apprendrait que les tapis ne pouvaient pas réellement volé, j’aurais pu perdre beaucoup moins d’heures de ma vie à essayer de faire voler la moquette rouge qui trônait dans le salon…

Je retirai le sweater blanc que j’avais sur les épaules, l’étendis sur l’herbe et comme si c’était tout à fait commun, versai le contenu, du moins, ce qui en restait, de la boîte de Froot Loops que j'avais subtilisé dans le garde-manger ce matin. J’en profitai au passage pour en porter quelques-unes à ma bouche.

D’abord les verts. Ensuite les jaunes. Puis les roses, les mauves, les bleus et pour finir, les oranges.

Au bout de quelques heures, les céréales étaient classées par couleur dans de petits groupes séparés par un ou deux centimètres les uns des autres. Quand j’étais enfant, ça se résumait à être une de mes activités préférés et j’y passais beaucoup de temps. Avec grande nostalgie, je fixai mon œuvre.


[ Désolée pour le poste de merde, mais disons qu'après avoir perdu mon premier texte, j'étais un peu découragée. ]