Le toit... DOUBLE RAINBOW

Je vous mentirais si je vous disais que je me faisais une joie d'annoncer le retour de votre délinquante préférée... enfin, en d'autre occasion, j'aurais sauter de joie, mais en cette soir... bref, cette soir n'est pas bien choisis. Pourquoi? Parce que son coté fougueux avait encore prit le dessus. C'est ça qui fait son charme en général, me direz-vous? Ses réactions irréfléchis et son énergie? Ouais... je pourrais pas vous contredire. Mais vraiment, quand on dépasse les limites, on les dépasses. Et elle les a dépassé un peu trop. Voyez vous, c'était une de ces soirées où elle s'ennuyait étrangement beaucoup... Parce que ... ben parce que Anabelle et Dereck on décidé que leurs hormones pouvaient pas attendre BON! Et on se cachera pas les choses, quand ils en ont envie, ils le font savoir à tout le bloc appartement. Alors, notre petite délinquante a, comme d'habitude, claquer la porte de frustration, sachant que comme à chaque fois qu'elle les entendait, elle voulait leur crier par dessus la tête ou même appeler le livreur de pizza juste pour se le faire. Oh la petite coquine direz vous... bah c'est notre Adrielle. Parce que OUI c'est de Adrielle Harrison que je parle, personne d'autre. Enfin, Adi s'est promener dans les rues de la ville pendant une bonne heure, les écouteurs dans les oreilles, la musique a fond. Et c'est ce qui nous emmène à maintenant, la pire connerie qu'Adrielle s’apprêtait à faire.

La brunette marchait tranquillement sur le trottoir, faisant bien attention de ne pas marcher sur l'un des lignes alors qu'un jeune homme se dirigea subtilement dans une ruelle. Une de ces ruelles sombres où vit des rats et des trafiquants de drogues... Genre de type que tout ces amis avaient fréquenté... sauf elle. Et elle mourrait de curiosité de savoir quelle sensation ce petit sachet de poudre blanche pouvait procurer. Après s'être mordiller nerveusement la lèvre, Adrielle marcha d'un pas certain vers la ruelle. Elle s'avança, la tête haute vers le groupe de personne qu'elle pouvait apercevoir tout droit devant elle. Tous dans la vingtaine, les garçons se tournèrent vers elle, soit avec un regard suspicieux, interrogateur ou même pervers. Adi se stoppa devant celui qui avait l'air du Leader. Elle plongea son regard dans le sien, sans flancher, même si à l'intérieur d'elle, son ventre faisait des culbutes.

-Combien pour un gramme? demanda-t-elle.

-50.

Sans le quitter du regard, elle plongea sa main dans la poche arrière de son jeans et sortit le montant demander. Elle le tendit vers lui, prête à recevoir son du. Lorsque ses doigts touchèrent enfin la texture moelleuse de la poudre dans le sac, ses yeux brillèrent d'anticipation. Elle avait peur, s'était certain, comme tout débutant, mais elle voulait essayer et rien n'allait l'en empêcher. Elle s'apprêta à partir pour tester la marchandise mais une main l'en empêcha.

-Tu sais que mes services s'étendent au delà du trafic de drogue? l'informa le jeune homme, un sourire pervers accroché au visage.

Pour toute réponse, elle tira brusquement sur son bras pour se défaire de sa poigne et s'éloigna pour de bon. Sa main serrée autours du sac dans sa poche, elle entra dans le restaurant le plus proche et s'enferma dans les toilettes. Rapidement, avec des gestes maladroits, elle fit des lignes de poudres blanches sur le comptoir du lavabo. Se bouchant une narine, elle se pencha au dessus et renifla rapidement sa nouvelle drogue. Une sensation désagréable s'empara de sa narine mais elle l'ignora. Si ses amis pouvaient le faire, elle aussi le pouvait. Elle fit le même manège encore et encore, jusqu'à temps qu'elle se sente étourdit. Elle émit un petit rire sans trop savoir pourquoi et nettoya le comptoir avant de tout jeter dans la poubelle.

Elle sortit dehors dans la nuit, commençant à marcher vers l'école. Elle n'avait pas conscience d'où elle allait mais elle faisait très confiance à ses pieds. Sur le chemin, une joie indescriptible la prit d'un bon et elle commença à éclater de rire à tout ce qu'elle voyait. Elle marchait sur le bord du trottoir, maquant de se faire renverser à plusieurs reprise par les rares voitures qui passaient dans les rues. Elle poussa enfin la porte de l'école en gambadant joyeusement, elle prit la direction du toit. Les escaliers semblaient bouger autours d'elle, la faisant rire de plus belle. Lorsqu'elle mit le pied en dehors, sur le toit, des millions d'étoiles filantes semblaient voler autours d'elle. Mais ce qui attira le plus son attention était le double arc-en-ciel qui se dessinait devant elle. Adrielle commença à marcher vers celui-ci, la main tendu vers elle, un sourire béat accrocher à son visage. Elle ne semblait pas s'apercevoir qu'elle marchait vers le vide.

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La solitude. Elle était omniprésente. Dans sa vie, dans son cœur, dans son âme. Seul depuis trop longtemps, depuis beaucoup trop longtemps. Il avait vécu seul, reculé, comme abandonné de tous. Depuis plus de deux semaines, il s’enfermait dans sa chambre, rembarrant tous ceux qui venaient troubler son silence. Ses amis n’avaient même pas essayé de comprendre ce qui lui arrivait. En fait, personne ne semblait se soucier de lui. Plus rien ne lui faisait plaisir. Plus un sourire ne venait éclairer son visage. Il ne s’amusait plus. Tout ce qui aurait du le rendre heureux ne fonctionnait plus. Chaque tentative d’aimer était vouée à l’échec. La solitude lui était plus qu’insupportable.

La porte d’ouvrit sur Nick Styler et Jenna Parker, main dans la main, le sourire aux lèvres. Ils allèrent s’enfermer dans la salle de bain. C’était le nouveau ‘trip’ de Jenna. Le faire dans la salle de bain. Semblait que c’était plus ‘zen’. Des conneries tout ça. Dans les toilettes de l’avion c’était bien mieux, et ça, tout le monde le savait. Aussi, dès que les gémissements retentirent, Cedrick Hardy se redressa dans son lit. Il avait déjà enduré ça des milliers de fois. C’était le pire des supplices pour lui que d’avoir à endurer ces deux amoureux à chaque jour, sans compter qu’ils passaient le plus clair de leur temps à batifoler dans SA chambre. Et pour un garçon en manque, c’était vraiment trop.

Ainsi se retrouva-t-il, à peine quelques minutes plus tard, à se balader seul dans les rues sombres de la ville. Il marchait lentement, silencieusement, sur le trottoir. Il ne regardait pas où il allait, laissant ses pas le guider. À plusieurs reprises il fonça dans des passants, lesquels s’en moquaient et continuaient de marcher vers l’endroit où ils coulaient aller. Parce qu’ils avaient un but à atteindre, parce qu’ils se foutaient pas mal du pauvre garçon dans la rue le soir.

Lorsqu’il n’y eut plus aucune lumière pour éclairer son passage, il releva la tête et regarda autour de lui. Il était dans une partie de la ville qui lui était plus que familière. Maintes et maintes fois il était venu ici, pour bénéficier des services que les gens qui travaillaient là pouvaient lui offrir. Mais ce soir il n’était pas question de se trouver une fille. Pas question de coucher ce soir. Parce qu’il s’était fait une nouvelle résolution. C’était elle ou rien. Adrielle ou rien du tout.

- Cedrick!, résonna une voix dans la nuit.

Il se retourna et fit face à la jeune fille qui venait de lui parler. La jeune blonde de 17 ans lui offrait son plus beau sourire.

- Pas ce soir Jess. Plus aucun soir.

- Mais Ced, tu sais que tu es le seul pour moi. Et tu as été mon premier et aussi…

- Vas-t’en Jess.

Il se retourna et fit demi-tour afin de rentrer. À cette heure Nick et Jenna devaient avoir fini. Il pourrait rentrer et se coucher, et reprendre sa vie d’ermite éloigné de toute forme de civilisation.

Il marcha rapidement vers l’école, sans s’arrêter.

Lorsqu’il fut rendu à une centaine de mètres de Fichard, il vit au loin se dessiner une silhouette. Saoule ou droguée apparemment, puisqu’elle marchait dans la rue en chantant l’hymne national.

Il pressa le pas. Rendu à moins de deux mètres d’elle, il put enfin se rendre compte que c’était elle. Celle qu’il avait le plus envie de voir. La seule qui lui donnait de l’espoir dans son monde si noir. Adrielle.

Il la suivit de loin. Elle n’était pas bien. Elle n’avait pas le contrôle de ses mouvements. C’était nouveau, puisque, à sa connaissance, elle n’avait jamais consommé de drogue. Et quelque chose lui disait qu’il ne devait pas l’arrêter. Comme un pressentiment que le destin le voulait.

Il la suivit donc dans l’école, qui d’ailleurs n’était pas barrée. Elle passa par le gymnase. Il y passa aussi. Elle passa devant le placard, il y passa aussi. Elle finit par arriver sur le toit, il y arriva aussi.

Il ne la quittait pas du regard. Elle n’avait pas changé. Elle était toujours aussi belle. Toujours la même Adrielle. Toujours son Adrielle.

Pendant un instant, il leva les yeux vers le ciel, observant les étoiles. Lorsqu’il baissa la tête, il la vit. Elle marchait résolument vers le vide. Elle allait tomber, se fracasser le corps sur le sol de béton. Tout à coup lui vint la vision d’Adrielle, couchée sur le sol dur, tous les membres disloqués, le sang coulant parterre.

Puis, son corps sembla réagir à ce qu’il voyait. Sans y penser. Il se mit à courir vers elle, et arriva juste à temps pour la rattraper alors qu’elle allait tomber. Il la prit dans ses bras et la déposa délicatement sur le toit de l’école.

- Qu’est-ce qui t’as pris, Adie..?

Alors que ses doigts étaient sur le point d'effleure l'arc-en-ciel, elle se sentit tiré vers l'arrière. Cette sensation lui donna le tournis, elle avait l'impressions d'être entraîné dans l'un de ces tourbillons infinis. Elle regarda de loin son arc-en-ciel disparaître en une douce fumée brillante avant de sentir ses fesses atterrir sur le toit froid de son ancienne école. Automatiquement, sa main se porta à sa tête, essayant d'enlever cet étourdissement qui l'avait prit d'assaut et qui lui donnait un mal de tête impossible. Un petit grognement de frustration s’échappa de ses lèvres lorsqu'elle comprit que se n'était pas un tourbillon qui l'avait empêcher de rejoindre ce ruban coloré mais bien une personne.

Elle releva la tête, écartant de sa main libre une mèche de ses cheveux de devant ses yeux. Un grand sourire apparue sur son visage lorsqu'elle s'aperçu de qui il s'agissait. Elle le fixa pendant un petit moment, essayant d'analyser les mots qu'il venait de prononcer, sans pourtant les comprendre. Adrielle ne prit pas la peine de se lever, décidant de rester assise, bien à son aise, les jambes écartés devant elle.

-Cedrick!

Elle laissa s'échapper un petit ricanement idiot après avoir crier son nom. Bizarrement, elle trouvait qu'il sonnait drôle dit sur un toit, en pleine nuit. Elle commença à le répéter en chantonnant et en riant entre temps. Puis, après avoir éclater d'un grand rire, elle se laissa tomber sur le dos, se cognant la tête sur la pierre du toit. Elle ne sentit cependant rien du tout, du aux effets de la drogue. Elle soupira et contempla les étoiles. Elle en pointa une soudainement, sa bouge forma un O de surprise.

-Regarde! La grande ourse! dit-elle avec une voix enfantine.

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Elle le regardait avec un air de totale incompréhension. En fait, elle n’avait même pas l’air de le reconnaître. Il aurait pu être un parfait inconnu qu’elle l’aurait suivi sans faire d’histoire. Elle n’avait pas l’air normale. Elle n’était plus elle-même. Elle n’était plus l’Adrielle Harrison d’autrefois. Elle n’était plus qu’une coquille vide. Droguée. Seule dans son monde. Dans un monde de licornes et d’arcs en ciel, d’étoiles et de papillons.

Puis, elle sembla avoie un éclair de génie. Une illumination peut-être. Parce qu’elle se rendit enfin compte de l’identité de la personne qui l’avait sauvée. Ainsi, son visage se mit à rayonner, et un grand sourire éclaira son visage.

- Cedrick!

Sa voix se perdit dans le fin fond de la nuit. Le jeune homme se pencha sur elle en fronçant les sourcils. Elle avait l’air malade. Verte. Mais puisqu’ils étaient dans le noir, c’était plutôt difficile de discerner la couleur de son visage, mais selon lui, elle était plutôt verte. Peut-être allait-elle être… malade. Il eut alors une impulsion, une sorte d’impulsion soudaine de partir ici et de la laisser seule avec ses problèmes. Après tout, c’était elle qui s’était mis les pieds là-dedans non?

Non.

- Regarde! La grande ourse!

Dans sa bouche, ça sonnait comme une bêtise. Elle avait l’air d’une petite fille stupide, à qui on viendrait d’apprendre à parler. Une jeune enfant qui ne connaitrait qu’une petite, une minuscule partie de tous les mots existants sur la Terre.

Pauvre petite chose frêle et fragile.

Cedrick caressa sa joue du bout de ses doigts. De sa main il caressa son dos, avant de la coller contre lui, laissant son corps se réchauffer contre le sien.

- Je t’aime Adrielle, et je ne veux pas que tu te fasses souffrir comme ça. Je t’aime. Tu comprends ce que je te dis?

Adrielle regardait d'un air émerveiller les quelques constellations qu'elle pouvait apercevoir du toit. Son bras retomba mollement le long de son corps et elle commença à marmonner une chanson. Le monde semblait perdre de sa luminosité alors que le temps filait. Elle sentit alors des doigts caressés doucement sa joue. Son regard dévia vers Cedrick, qui était à présent pencher vers elle. Elle le fixa d'un air perdu pendant un moment, avant qu'elle ne se sente soulever.

Sa tête rencontra une épaule chaude. Automatiquement, elle ferma les yeux, se laissant bercer par le vent qui jouait dans ses cheveux. Le silence avait prit place, alors qu'elle avait arrêté de parler. Un long soupire sortit de ses lèvres, puis sa tête alla s'enfouir dans le creux du cou de Cedrick. Celui-ci se mit a parler, des paroles qu'elle ne put saisir encore une fois. Un besoin pressant vint prendre place dans son ventre: dormir. Un sentiment de bien être et de vie l'entourait a présent. Elle voulait s'en débarrassé mais en même temps, le garder le plus longtemps possible.

Ses bras ses soulevèrent doucement et vinrent entourés le cou de Cedrick, le serrant plus contre elle. Elle entrouvrit la bouche, respirant doucement sur le nuque de celui-ci avant qu'elle ne puisse dire ce seul mot qui l'attirait.

-Dormir...

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Pauvre idiote. Espèce d’amie indigne. Imbécile de petite fille. Enfant stupide. Elle allait le faire pleurer. Elle aurait pu l’écraser avec une auto, lui ouvrir la poitrine, prendre son cœur, le transpercer et le jeter dans un bac de compost, et ça aurait eu le même effet sur lui.

Il était là, plein d’amour, à lui révéler ses sentiments -chose qu’il n’avait jamais faite de toute sa vie, d’ailleurs- et elle, elle restait là, couchée dans ses bras, complètement dans son monde, sans se soucier de lui, en autant qu’il la laisse dormir en paix. Il fut pris d’une soudaine envie de la détester.

Pourtant il ne pouvait se rabaisser à ressentir de la haine envers elle, en fait, il lui était complètement impossible, impensable, de pouvoir ressentir autre chose que de l’amour pour son Adrielle. Même complètement dans les vapes, les cheveux tous emmêlés, les paupières à demi closes et la lèvre inférieure un peu enflée, elle restait la plus belle chose qui lui fut donné de regarder.

- Viens ma chérie, on va aller dormir. Je vais bien m’occuper de toi ma belle.

Adrielle toujours dans ses bras, il se releva. Ainsi placée, elle avait l’air d’une marionnette dont on aurait coupé les fils. D’une poupée de chiffon dans les bras de sa propriétaire. Et pourtant elle restait la plus belle à ses yeux.

Tranquillement, il commença à marcher, pas trop rapidement, vers l’escalier. Il se dit qu’il devrait la remmener chez elle, pour ne pas que Dereck et Anabelle s’inquiètent. Ainsi, il se retrouva à marcher, seul dans les rues sombres, avec pour seule compagnie un corps peut-être endormi, mais il n’en était pas trop sur, et son cellulaire qui vibrait dans sa poche, sans qu’il ne puisse le prendre pour regarder qui lui envoyait des messages. Il ne pouvait pas se risquer à lâcher Adrielle, car si elle tombait et se fendait la tête sur l’asphalte, il ne se le pardonnerait jamais.

Plusieurs minutes plus tard, le couple arrivait devant l’immeuble qui abritait l’appartement de leurs amis. Sitôt entré, il se dirigea vers l’ascenseur. Les escaliers; très peu pour lui. Lorsque les portes s’ouvrirent pour le laisser entrer dans le couloir, il fut surpris d’entendre des pleurs. Les pleurs d’Eddy apparemment, et c’était normal, après tout, il n’était encore qu’un bébé… Mais en fait, la véritable question était de savoir pourquoi ni Anabelle ni Dereck ne faisait quoi que ce soit pour le calmer.

Il se dirigea vers la porte et cogna dedans, en essayant de ne pas échapper Adrielle. Personne ne répondit, mais les pleurs redoublèrent d’ardeur. Avec le plus de précautions possibles, il dégagea sa main droite et tourna la poignée. Contrairement à ce qu’il prévoyait, la porte n’était pas barrée. Il l’ouvrit et la referma derrière lui comme si de rien n’était. Mais il la barra derrière lui, pour être sur de ne pas être dérangé.

Faisant fi des cris de frustration du bébé, il emmena Adrielle dans sa chambre, au fond de l’appartement, et la coucha sur le lit. Ensuite, avec d’infinies précautions, il lui enleva ses vêtements sales, jusqu’à ce qu’elle soit complètement nue, et, non sans s’être longuement rincé l’œil –et oui, Ced reste quand même Ced- , il la couvrit avec les couvertures, avant de sortir de la chambre.

Il se dirigea alors vers la cuisine, d’où venaient les cris. Il alluma la lumière. Le bébé était là. Seul, mais là. Il était assis dans le siège d’auto, et agitait férocement ses petits membres. Il s’Approcha, détacha Eddy et le pris dans ses bras. Aussitôt, il arrêta de crier, et Cedrick put se concentrer sur la lettre qui gisait sur le comptoir de la cuisine. Il la prit et alla s’asseoir dans le salon.

Lorsqu’il l’eut fini, il considéra longuement le bébé, se disant que c’était vraiment cruel pour des parents que d’abandonner leur enfant ainsi.

Il se leva, éteignit la lumière et alla se coucher avec Adrielle dans son lit, emmenant le bébé sans parents avec lui.

Adrielle se sentit bougée, mais elle n'en fit pas un cas. Elle était tellement bien, dans les bras de son sauveurs. Sa tête reposait mollement sur l'épaule de Cedrick et le sommeil la gagnait peu à peu. Bientôt, les bruits de la ville qui étaient à présent autours d'eux semblaient loin, très loin. Son esprit était concentré sur la respiration régulière de son porteur et le rythme de ses pas, qui reflétait à la fois une confiance inébranlable mais aussi de l'inquiétude.

Le monde des rêves l'envahis rapidement, passant par le royaume enchanté et la caverne du dragon. Les images défilaient rapidement dans sa tête, certaines apaisantes et d'autre effrayantes. Adrielle ne pouvait affirmée avoir bien dormit lors de cette nuit. Son sommeil était agité mais tout autant dur. Mais elle dormait, elle ne pouvait qu'apprécier ce fait anodin.

Elle se réveilla aux petites heures du matin encore un peu chamboulé par ce qui lui était arrivé la veille. Elle eu de la difficulté à ouvrir les paupières, un étourdissement la prenant en force. Malgré tout, ses yeux s'ouvrirent sur le plafond familier de sa chambre et elle ne put s'empêcher de se demander pourquoi elle était encore ici. Ses fins sourcils se froncèrent alors qu'elle se passa une main sur le visage.

Sa tête se tourna légèrement vers la droite, où elle fut surprise de voir Cedrick et Eddy allongé à ses coté. Pourquoi Cedrick était là? Et pourquoi Eddy était avec eux? C'était Anabelle la mère, pas elle! Elle fut encore plus surprise lorsqu'elle s'aperçu qu'elle était totalement nue. Ses mains aggripèrent automatiquement le drap, le remontant pour se cacher. Elle se redressa vivement et, s'assurant que Cedrick dormait bien, elle se leva pour partir à la recherche de vêtements. Elle enfila un vieux T-shirt provenant d'un concert de Green Day et une pair de shirt en coton.

Lorsqu'elle entendit du bruit provenant de derrière elle, elle se retourna brusquement pour voir Cedrick commencer à se réveillé. Elle attacha ses cheveux emmêlés en un chignon rebelle le temps qu'il s'aperçoive qu'elle était aussi lever. Elle lui adressa la parole, prenant soin de garder un ton bas pour ne pas réveillé Eddy.

-Qu'est-ce que tu fiche ici?!

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Il ne prit pas beaucoup de temps avant que le sommeil ne le trouve. Rapidement, il plongea dans le royaume des rêves, avec, en personnage principal, la jeune fille qui dormait profondément à ses côtés. Il rêva de dragons, d’un chevalier et de sa princesse.

Ce fut quelques heures plus tard que ses paupières finirent par s’ouvrir. Lentement, sa fatigue s’envola, et il prit conscience qu’il n’était pas dans SON lit, ni même dans SA chambre. En tournant légèrement la tête sur le côté, il aperçut Eddy qui dormait, un pouce dans sa bouche, et soudain, sa mémoire revint.

Nick et Jenna dans la salle de bain zen. Promenade dans le noir. Adrielle. Arc-en-ciel. Démence. Déclaration d’amour. Appartement. Eddy. Lettre. Dereck et Anabelle partis…

Soudain ses yeux s’ouvrirent très grands. Alors, toute trace de sa fatigue passée s’était envolée de son visage. Devant lui se tenait Adrielle, qui s’était manifestement habillée pendant qu’il dormait, le regardait, les sourcils froncés et les poings sur les hanches.

- Qu’est-ce que tu fiches ici?

Il se releva pour s’asseoir dans son lit, faisant bien attention de ne pas accrocher Eddy, qui dormait à poings fermés à côté de lui. Il essaya tant bien que mal d’afficher un sourire sur son visage, mais les nouvelles apprises hier soir, maintenant gravées dans son esprit, l’empêchaient d’y arriver.

- Je te signale que si tu ne t’étais pas droguée, pauvre idiote, et si tu ne t’étais pas promenée dans les rues tard le soir, je ne t’aurais jamais suivie pour te sauver. Parce que tu voyais un arc-en-ciel et que tu as failli te tuer en tombant du toit de l’école. Non mais qu’est-ce que tu croyais? Que la drogue ne te ferait rien? Qu’elle n’aurait aucune répercussion sur toi? Franchement Adrielle! Ça t’a servis à quoi de faire ça? J’ai marché pendant deux kilomètres et demi pour te remmener ici, alors que tu dormais dans mes bras. Tu t’es DROGUÉE Adie. Qu’est-ce qui t’as pris? Tu croyais que ce serait amusante ce serait bon de tenter une nouvelle expérience? Non! Tu de dois PAS faire ça Adie. As quoi tu as PENSÉ??

Il la regarda avec un air désolé.

- Tu sais, ma chérie, ils sont partis. Ana et Dereck. Partis. Ils t’ont laissé Eddy. Comment tu penses que tu vas t’occuper d’un bébé si tu commence à te droguer? Et puis c’est mal. Dis-moi que tu ne vas pas recommencer. J’ai déjà eu de la misère à m’en sortir, alors si tu continues tu vas finir par me faire replonger. Tu te fous complètement de ça hein? Tu te fous complètement de ton filleul qui se retrouve sans parents, tout seul dans un grand appartement, alors que MADAME Adrielle s’en va se droguer. Adie, tu sais, si je ne t’avais pas remmenée ici hier soir, Eddy serait peut-être mort de faim, ici tout seul. Toi tu serais MORTE.

Il ferma les yeux et attendit sa réponse. Eddy bougea dans son sommeil, mais il s’en foutait complètement.

Elle l'écouta sans bronché. Elle le fixait, sentant peu à peu la culpabilité la gagné alors que les évènements de la veille la rattrapait. Elle l'écoutait la blâmer, la réprimander, l'insulter, la bouche légèrement ouverte mais le regard vide. Elle avait presque envie de le faire taire. Lui, celui qui la connaissait et la comprenait le mieux, pensait-elle, lui disait ses choses horribles. Elle pensait qu'il allait comprendre, visiblement non.

Son coeur arrêta de battre pendant un instant lorsqu'elle comprit qu'elle se trouvait seule maintenant avec un enfant qui ne lui appartenait même pas. Elle n’avait même pas les moyens de s'en occupé, elle ne travaillait même pas, et eux, ils avaient eux l'inconscience de lui laisser Eddy? Elle ne pouvait pas le croire. Et maintenant Cedrick revenait en charge avec sa technique de culpabilisation. Comment aurait-elle put le savoir? Ce n'était pas sa faute... Une pressante envie de se boucher les oreilles et de lui tourné le dos lui prit, mais elle n'en fit rien. Elle n'était pas comme ça.

Lorsqu'il eu finalement finit de parler, un lourd silence pesa sur la chambre. Elle se licha la lèvre supérieur par nervosité et détourna le regard pour quelqu'un instant. Elle soupira un long moment avant de plonger son regard dans celui de Cedrick.

-Et alors?

Simple mais efficace. Cedrick resta silencieux, ne sachant que répondre. Adrielle saisit l'opportunité pour enfin dire ce qu'elle avait sur le coeur.

-J'en ai assez tu comprends? Assez d'être considérée comme la petite fille innocente qui a toujours besoin d'être protégé! Je suis aussi forte que tout le monde ici! J'ai traversé autant d'épreuves que tout le monde et même peut être plus! Je me suis toujours relevé seule sans faire de grosse connerie et sans me plaindre, j'ai acceptée ce qui m'arrivais! J'ai été plus forte que bien d'autre monde ici, même peut être plus forte que toi! Alors, oui, je peux avoir mes moments de faiblesse! Tu l'as fait, Dereck l'a fait, Ana l'a fait, Jared l'a fait, Seth l'a fait... Alors pourquoi pas moi ?! POURQUOI?! Juste une fois dans ma vie je voulais savoir qu'est-ce que ça faisait comme toi t'as voulu savoir, alors accepte le! J'ai pas besoin de toi pour me faire sentir encore plus mal qu'en ce moment...

Sa main passa rageusement dans ses cheveux alors qu'elle jeta un coup d'oeil à Eddy qui commençait à se réveillé.

-Et tu crois que je le savais pour Eddy? Que je l'aurais laissé toute seule dans un appartement?! Non! Je suis pas assez autonome pour m'occupé de moi même, alors d'Eddy?! Non! Et si tu retombes, ca sera pas de ma faute mais de la tienne. Commence pas à mettre tes actes sous ma responsabilités! Et NON! je m'en fous pas! JE SAVAIS PAS BORDEL! Arrête d'essayé de me rendre coupable! Blâme Anabelle pas moi!

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Il la regarda faire son discours sans vraiment écouter ce qui sortait de sa bouche. Il parvenait à attraper quelques mots au hasard mais une fois réunis dans sa tête, ça n’avait plus aucun sens.

-Blablabla comprends? «Wow, elle est tellement belle quand elle se fâche! Et puis son p’tit cul est tellement sexy et…» Blablabla innocente qui a «…de super jolies jambes bien mises en valeur grâce à sa petite paire de shorts, et en parlant de paires, elle a une belle paire de…» blablabla forte que « Hein, quoi? Je ne suis plus, moi, mais de quoi elle parle là? » blablabla d'épreuves que « OH! Forte, épreuves… Ca y est! Elle veut faire les jeux Olympiques! Mais… en quel sport?» blabla toujours relevé « Ah!, le patinage de vitesse! Dans ce sport tout le monde se plante toujours… » blablabla grosse connerie «Ah, là elle parle de moi. Mais qu’est-ce que j’ai fait encore?» blablabla forte que toi! «Oh, elle me parle encore de patinage! Mais c’est quoi le rapport avec moi? C’est sur qu’elle est plus forte que moi. Moi j’ai jamais patiné de toute ma vie. Franchement!» blablabla faiblesse! « Alors ça c’est PAS vrai! Je suis pas si mauvais que ça. Ben… pas faible en tout cas!» Blablabla Jared l'a fait «Ah! Jared a fait les Jeux Olympiques? Il m’avait jamais parlé de ça.» blablabla POURQUOI?! «Ben… Parce qu’il a sûrement oublié de m’en parler, calme toi On se dit pas tout quand même.» Blablabla savoir «Oui, je sais, j’aurais dû le savoir. C’est mon ami et il aurait dû me le dire. Si tu veux je peux t’aider, toi» blablabla! J'ai pas besoin de toi «D’accord! Ben arrange toi toute seule!» blablabla plus mal qu'en ce moment.

Il la regarda sans rien dire, un sourire insolent accroché aux lèvres. Son sourire s’étira encore plus lorsqu’elle passa une main dans ses cheveux, les laissant par la suite retomber en douce vaguelettes sur ses épaules pâles.

Il allait lui sortir qu’il était tout à fait d’accord avec son choix de carrière, juste pour lui faire plaisir, lorsqu’elle reprit la parole pour lui parler d’Eddy. Il se dit que c’était bien mieux comme ça, qu’il n’était pas certain, après tout, d’avoir bien compris tout ce qu’elle venait de lui dire.
Lorsqu’elle eut finalement fini de parler, il se mit debout et s’approcha lentement d’elle, les mains dans les poches.

- Je ne blâme ni toi, ni Ana, ni personne d’autre. Je suis désolé Adrielle. Je vais t’aider pour Eddy, je peux même venir habiter ici avec vous. Nick sera content d’avoir tout l’espace pour lui et Jenna. Je ferai tout pour que ta vie reste facile, et j’espère vraiment qu’elle le sera. Je veux juste que tu me promettes que tu ne toucheras plus jamais à la drogue, d’accord? Je ne veux pas te priver de ta liberté, mais je m’inquiète pour toi…

Il s’approcha encore plus d’elle et pris ses mains dans les siennes.

- …et je ne veux que ton bonheur. Tu ne peux même pas imaginer à quel point je t’aime, Adie.

Sans lui donner le temps de répondre, il approcha ses lèvres des siennes et l’embrassa.