Et une bière pour évacuer la pression ( PV : Camélia )

Il pleuvait des cordes dehors. Tant mieux, c'était déjà une raison de plus pour rester confiner dans cet endroit. Je fis un bref signe de main au barman qui s'approcha de moi et avec un grand sourire m'adressa la parole.

-Oui ?

Je levais quelque peu la tête pour désigner le comptoir.

-Une bière. Dis-je simplement.

Le barman eut l'air quelque peu destabilisé par ma froideur, ce qui me fit sourire légèrement.

Je me retournais et scrutais les alentours. Le bar était plein. De jeunes couples dansaient sur la piste, sur un rythme lent et déprimant, se tenant par la main, s'embrassant ou se souriant amoureusement. Cette image me laissa dure et froide. Je retournais à ma bouteille à nouveau pleine, pour comme une ivrogne, porter le goulot à ma bouche. Mes tendances alcooliques refaisaient surface peu à peu; sauf que je m'en fichais totalement... Je me fichais de mes études de médecine, je me fichais de mes proches, je me fichais de rester à Fichard, je me fichais de mon avenir... Je m'en fichais. J'avais goûté au goût délicieux du bonheur et de l'amour, je m'y étais habituée, et il s'était enfuit à toutes jambes, sans un mot, sans rien. Qu'ombre dans la nuit... Ce sentiment de tristesse infinie tirailla une nouvelle fois ma poitrine. Je cassais ma bouteille sur le comptoir et en commanda une autre. Le léger tintillement de la clochette de la porte d'entrée retentie, couvrit par le son de la musique.

[ HJ: Je sais pas qui est l'ortho qui s'amuse à éditer mes réponses, mais ce que je sais c'est que ça reste un imbécile. ]

Encore cette pluie. J'avais passé la soirée à arpenter les rues, mes mains largement enfoncées dans les poches de mon jeans. Un mal de crâne, fracassant... J'avais l'impression que l'on me martelait la tête à coup de marteau. Ces migraines répétitives commençaient à me rendre dingue, je n'étais plus moi même ces derniers temps et ça me terrifiait. Les bruit émanant d'un bar m'attirèrent. Je m'étais jurée d'arrêter la boisson, et toutes ces choses... J'avançai cependant ma main vers la poignée, la reculai, ma tête tournait et mon envie de changer d'air eut raison de mes résolutions. Je poussai la porte en respirant un grand coup.

~ Pourquoi pas après tout... ~

La lumière m'éblouit tout d'abord, je clignai des yeux plusieurs fois et après avoir pris mes repères, me dirigeai vers le comptoir. Le barman jeta son torchon sur son épaule droite et m'invita à m'assoir d'un geste de la main.

- Qu'est ce que je vous sers jeune fille?
- Une bière s'il vous plait.

J'observai la salle, le bar semblait être populaire. La musique me vrillait les oreilles, trop assourdissante, trop... détestable. Je posai mon front sur ma main, accoudée au comptoir, il était brûlant. Le barman posa la bouteille. Chaque son était un supplice. J'approchai le goulot de mes lèvres, première gorgée, l'alcool me brûla la gorge. On cassa du verre sur le comptoir, je me tournai vers le responsable. Une jeune fille, de mon âge environ, plutôt jolie mais apparemment pas très en forme. Je l'observai quelques instants, du coin de l'oeil, puis me tournai vers elle.

- Une jolie fille seule dans un bar, d'après mon expérience, n'a pas le moral. Annonçais-je simplement.

Je n'attendais pas de réponse, ce n'était pour moi qu'une simple phrase, d'une banalité affligeante. J'espérais pourtant un retour, j'avais envie de penser à autre chose, de noyer ma détresse comme je savais si bien le faire, une conversation me ferait le plus grand bien. Je lui souris poliment.

[ HJ: Désolé, mais quelqu'un ( de pas très intelligent ) s'amuse à éditer mes réponses, je m'excuse si j'ai pris beaucoup de temps avant de répondre. ]

Il se faisait tard, mais mon cerveau s'était déconnecté de mon corps. Il n'était plus doué que pour une seule chose; boire et déprimer.
Je ne pouvais plus bouger de ce foutue banc qui devenait de plus en plus inconfortable et fatiguant. J'étais déconnectée de la réalité et je ne captais plus que les sons... La musique se répetait en echo, ce qui fini par me donner un mal de tête effroyable... J'entendais les gens parler comme on entend une abeille bourdonner. J'entendis la petite clochette assourdisante annonçant la venue d'un nouveau client, ce fut le seul son distinct que je pus enfin entendre. Puis des bruits de pas se firent entendre sans que j'y porte attention. Les seuls sentiment que j'avais étaient l'amertume, la colère, l'angoisse et la nostalgie. Mes membres étaient figés. Ce n'est qu'une voix douce et paisible qui vint me réveiller de cet état de transe.

- Une jolie fille seule dans un bar, d'après mon expérience, n'a pas le moral.

Je retournais la tête simplement, pour dévisager la jeune fille qui se trouvait juste à ma gauche. Elle me gratifia d'un sourire poli. Je fis de même.

-Effectivement... Ne fis-je qu'affirmer avant de revenir au fond de mon verre.

Je pris ce dernier entre mes mains, le liquide brunâtre fit le tour du verre. Je penchais le verre vers mes lèvres. Mon corps attendait patienment le soulagement de l'alcool, mais pourtant, cela faisait plus d'une heure que j'étais ici et la tension qui s'était accumulée y était toujours, la colère et la tristesse hantait encore mon corps que je sentais pourtant vide et lasse.

- Effectivement... affirma-t-elle avant de regarder à nouveau son verre.

Je l'observai quelques instants, songeuse. Je l'appréciai. Je ne savais pas pourquoi, ni comment expliquer mon ressenti, mais je l'appréciai. Elle avait cette attitude détachée et froide qui me rappelait mes anciennes fréquentations. Je la sentais forte et fragile à la fois, et malgré sa volonté certaine de ne laisser transparaitre aucune émotion, elle semblait incroyablement triste et abattue. Une vie à problèmes en attirant une autre, je me sentis proche d'elle et voulu faire plus ample connaissance. Je regardai à mon tour mon verre, en reprit une gorgée. Je le tournai dans mes mains, appréciant le froid sur celles ci. Je ne savais pas comment l'aborder, mon esprit analytique et cette manie stupide de vouloir jouer la psychologue avec les problèmes des autres avant même d'avoir résolu les miens faisaient bien souvent fuir. Je me levai avec mon verre et allai m'assoir plus près d'elle.

- Besoin de parler? tentai-je.