Camarade de chambre [ Hope ]

Je poussai la porte de ma chambre... si on pouvait appeler ça une chambre. J'aurais plutôt choisis le terme ''placard'' ou encore '' trou à rat''. Mais je devais me contenter de cette pièce, car à Fichard, le confort était interdit. Comme plusieurs autres bonnes choses, aussi. Et même des choses plus ou moins bonnes...

Je balançai mon sac par terre et m'assis dessus. Si j'étais chanceuse, j'allais pouvoir avoir une chambre seule. Si j'avais de la chance, bien sûre. Mais ça ne risquait pas d'arriver. Sûrement qu'une inconnue stupide et malpropre allait bientôt pousser la porte et venir me proposer d'aller fumer un joint avec. Mais je n'avais jamais touché à la drogue. C'était pas mon genre. Je préférais saccager des bâtiments au grand complet. C'était vachement plus amusant que de consommer et devenir complètement stupide. Au moins, casser des vitre était une action qui ne brûlait pas mes cellules, dieu merci. Je tenais à mon cerveau, moi. Ce n'est pas parce que j'étais dans une école de délinquants que j'étais sous-éduquée ! Au contraire, j'avais toujours été bonne à l'école et mon entrée à Fichard n'y avait rien changé.

Mon entrée à Fichard... Cette pensée me replongea dans mes souvenirs. Je revoyais tante Marianne, assise sur le vieux sofa, me regarder avec ses fameux yeux sévères et me balancer : « C'est assez, Alexis. Tu ne sembles pas te rendre compte que tu es entrain de gâcher ta vie. Ce que tu fais est inacceptable. C'est pour cela que je t'ai inscrite dans une fabuleuse école qui te remettras sur le droit chemin... ». Pauvre tante Marianne. Il est vrai que je lui avait mené la vie dure depuis l'accident de mes parents, mais quand même. Elle aurait pu... persévérer d'avantage au lieu de tout de suite me larguer à Fichard. Qu'avait-elle pensé ? J'avais des amis, à Washington. J'avais un semblant de famille. Et j'avais une petite soeur adorable que j'aimais de tout mon coeur. Ce dernier se serra à la pensée que je ne la reverrais pas avant un bout de temps. Qu'allait faire mon petit trésor sans moi ?

Je m'apprêtais à éclater en sanglot lorsque que j'entendis la poignée tourner dans un grincement. Bon, ma camarade de chambre arrivait. Je ravalai mes larmes.

Pourquoi il fallait que je change de chambre? J’étais bien dans l’ancienne! J’avais tous ce grand espace pour moi seule, je pouvais laisser trainer mes vêtements partout où je le voulais, personne ne me criait après. Je pouvais arriver à l’heure que je voulais et dormir sans être déranger. Et surtout, je pouvais avoir des soirées tranquille avec Tyler sans avoir une coloc’ qui vienne interrompre nos jeux, que ce soit Mario ou autre chose nécessitant un minimum d’intimité. Mais non. Maintenant j’allais devoir attendre que ma compagne de chambre décide de partir pour une petite virée en copine ou pire, j’allais devoir affronter la communauté masculine. Surtout ces petits de 13-14 ans qui te collent aux fesses, certain que tes attirés par eux.

Je poussai un soupire désespérer et me penchai pour regarder sous mon lit. Comme je m’en doutais, j’en sortis une bonne pile de vêtement, incluant soutien-gorge et culote, et quelque petits objets que j’avais crû disparue. Je mis le tout dans mon sac, me promettant d’aller tout laver avant de porter un autre chandail aussi sale. Je jetai à la poubelle les boîtes de pizzas vide, mit mon ordi dans son sac puis fermai le tout. J’avais fait un semblant de ménage, réduisant le travaille qu’aura à faire le concierge. Je me sentais coupable de laisser tout ce travaille. Je promets que je ferai un effort dans ma nouvelle chambre. Et dire que je déménage seulement car il manque de chambre.

Je mis mon sac sur mon épaule puis pris ma valise que je tirai derrière moi. Je dis adieu à ma chambre et à tous les souvenirs qu’elle contenait avant de me diriger vers ma nouvelle demeure. Je fixai les chiffres sur les portes des chambres, cherchant la mienne. J’arrivai rapidement devant celle-ci et m’aperçu qu’elle était entrouverte. Je la poussai légèrement pour m’apercevoir que je n’étais pas seule. Ma rancune envers ma nouvelle colocataire partit d’un coup.

-Alexe?

dis-je en la fixant, n’en revenant pas de la voir ici.

J'avais prévu d'ignorer ma colocataire quand elle allait me parler, mais quand je me retournai et que je vis qui c'était, je n'en fus pas capable.

Parce que devant moi se tenait Hope. Hope, ma cousine. Celle qui, quand j'étais petite, jouait aux poupées avec moi, se balançait dans ma cour arrière avec moi... Tant de souvenir. Il faut dire que nous nous étions toujours bien entendues.

- Alexe ? dit-elle.

Elle avait l'air surprise de me voir ici. Pas autant que moi, bien sûre. Qu'est-ce que Hope, une des filles les plus sages que je connaissais, faisais à Fichard ? Il devait y avoir une erreur. Une grosse erreur. Impossible que ma cousine soit devenue une mauvaise fille.

Mais j'avoue que pour elle aussi, ça devait être étonnant de me voir ici. Avant ma ''rébellion'', j'étais une fille heureuse, sage... et extravertie.

- Hope... dis-je en la fixant à mon tour.

Ça devait être le premier mot que je prononçais depuis un bout de temps. Même pendant les vacances que j'avais passées chez tante Marianne, j'avais refusé de parler. Sauf à ma petite soeur, bien sûre. Car elle avait besoins que je lui parle... Car depuis mon départ, elle était devenue un peu comme moi ; elle ne parlait presque plus. Ça inquiétait d'ailleurs beaucoup tante Marianne... Mais pas moi. Je savais que c'était une carapace qu'elle s'était faite pour son propre bonheur.

Mais bordel qu’est-ce qu’elle faisait là? Il n’y avait pas plus sage qu’elle! Et l’imaginer faire une connerie aussi grosse pour débarquer dans cette prison qu’est Fichard m’est tout simplement impossible. Ça faisait un bon moment que je ne l’avais pas vu. 3 à vrai dire. Tout juste avant que j’apprenne la nouvelle. Ma tante et mon oncle avait péris pendant leur voyage en Europe. J’avais supplié mes parents pour aller à leur enterrement. Je voulais être au coté de ma cousine pour la soutenir pendant cette épreuve plus que difficile. Je ne pouvais supporter l’imaginer seule dans son coin, sans personne pour la consoler.

Mes parents avaient acceptés. Mais ceux-ci étaient occupés pendant les jours où se déroulait l’enterrement. Alors du haut de mes 14 ans, j’avais une de mes plus belles robes, j’avais fait ma valise et j’étais accouru m’avion un billet d’autobus direction Washington. Que ne fut pas ma surprise de m’apercevoir qu’Alexis n’était pas présente pour ces jours funestes. J’avais essayé de la contacter, de la trouver, mais on me disait toujours la même chose, elle voulait être seule. Je dus abandonner l’idée de revoir celle avec qui je faisais des petits gâteaux en terre. Et je du abandonner tout espoir lorsqu’un an plus tard, j’étais en direction vers Fichard. Pour un rien. Pour quelque chose que je n’avais même pas commis.

Tout cela pour dire que maintenant elle se tenait à devant moi, assise sur son lit, son sac à ses cotés. Je laissai tomber le mien sur le plancher et puis sans réfléchir, j’accourue la prendre dans mes bras pour la serrer contre moi. Suis-je toujours aussi impulsive? Parfois oui parfois non. Cela ce produit plus quand je suis en état de choc ou qu’une émotion intense ce produit. Comme en se moment. J’étais si surprise et si heureuse à la fois de la retrouver.

-Mais p’tain! Qu’est-ce que tu fais ici?

Je fus assez surprise lorsque qu'Hope se jeta sur moi pour me prendre dans ses bras, mais je me laissai faire. Après tout, j'étais heureuse de la retrouver. Ça faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu... j'avais entendu dire qu'elle était venue aux funérailles et à l'enterrement. Si j'aurais su ça avant, j'y aurais été. Mais tante Marianne ne m'avait dit que beaucoup plus tard que Hope avait essayer de me contacter. Sur le coup, j'en avais vraiment voulu à tante Marianne. Je sais que je lui avais dit que je préférais être seule, mais ça ne s'appliquait pas à ma cousine, et elle aurait du le savoir.

Hope me demanda ce que je faisais à Fichard. Elle semblait étonnée. On ne lui avait pas apprit que j'étais devenue une garce ? Bon, j'allais devoir la prévenir. Même si cela impliquait que j'ouvre la bouche et que je fasse sortir quelques mots.

- J'ai fais plein de conneries.

Whoa ! Six mots. Six ! En comptant le J'. C'était ma première phrase complète depuis mon arrivée à Fichard, je crois. Et maintenant, j'allais en formuler une autre ;

- Mais toi Hope, tu dois être ici par erreur.

Des conneries? Quelle genre de connerie ma Alexe aurait-elle put bien faire pour se ramasser ici? Surement pas un meurtre, ce n’est pas son genre. Surtout pas la drogue, elle n’aurait jamais pus tomber aussi bas. Je fronçai les sourcils et me décollai un peu pour l’observer. Ma cousine avait bien grandis. La petite fille qui courrait comme une folle dans sa cour en pourchassant le chat, ses tresses rebondissant derrière son dos, avait disparue. Disparue pour laissait place à une magnifique jeune fille dont le visage si fin n’affichait aucune émotion.

- Ouais, une très grosse erreur…

dis-je en levant les yeux au ciel.

Je reculai pour lui faire un petit sourire en coin avant de m’assoir sur le lit qui allait m’appartenir pour le reste de l’année. La chambre ressemblait à toutes les autres chambres de l’école… sauf l’ancienne qui m’appartenait. J’avais eu assez de courage pour allez acheter un pot de peinture et décorer entièrement la pièce. Et je comptais bien faire subir le même sort à cette chambre. Mais j’allais avoir de l’aide cette fois-ci. Enfin, si Alexis refusait, je n’aurai qu’à trainait Tyler de force, il ne pourra pas refuser.

-Alors… Qu’est-ce qui t’es arrivé depuis… enfin… depuis la dernière fois que je t’ai vu?

Ah la conne. S’il fallait une personne assez maladroite pour m’avancer sur le sujet sensible, c’était bien moi. Mais j’essayais de trouver un sujet de conversation, et je n’étais pas la meilleure pour ça non plus. Espérons qu’elle ne m’en voudra pas.

Quand Hope se recula, j'en profitai pour la détailler de la tête aux pieds. Elle avait vraiment changé. Elle était toujours aussi belle que quand elle était plus petite, mais ses traits s'étaient affinés, et ses yeux, autrefois empreints d'une joie de vivre imminente, semblaient fatigués. « Pas étonnant...» songeai-je. Tout jeune qui franchissait les portes de Fichard avec cette même expression de fatigue sur le visage.

- Rien ne m'est arrivé. Enfin, je crois que tu connais les détails les plus importants.

J'avais failli sourire quand Hope m'avait posé la question. Elle n'avait décidément pas perdue l'habitude qu'elle avait d'entraîner les conversations sur des sujets sensibles ou choquants. Et à chaque fois qu'elle le faisait, elle regrettait immédiatement. Parfois même, elle rougissait. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'était que les gens ne lui en voulaient pas. Les gens trouvaient même ça mignon.

La connasse. Je me mordis la lèvre comme à chaque fois que j’étais nerveuse. Sérieusement, je n’étais vraiment pas forte d’avoir osé m’aventurer sur se terrain dangereux. Je savais à quel point cet incident l’avait affecté, il ne suffisait que de la regarder. Ma cousine avait l’habitude de devenir un vrai moulin à parole quand j’étais avec elle : Elle me parlait de tout ce qui lui était arrivé pendant la période de mon absence, tout ce qu’elle comptait faire plus tard et surtout tout ce qu’elle voulait faire avec moi pendant sa ou ma visite. Habituellement, toutes mes vacances étaient occupées par des activités délirantes et inimaginables d’Alexis. Mais voilà, elle ne parlait presque pas. Et ça m’inquiétait. Je commençai à jouer avec la couette immonde qui était sur mon lit. Ça aussi fallait devoir le changer. Il ne me suffisait que d’aller acheter quelque bout de tissus pour ensuite les coudre. C’est ça que ça donne les activités supplémentaires dans lesquels je m’étais inscrite à l’école. Maintenant j’étais une pro en couture. Enfin… peut être pas aussi pro.

Pense Hope. Pense… pense… mais surtout ne te transforme pas en ce stupide Jimmy Neutron avec sa coiffure ridicule. Trouve au plus vite une idée de conversation. Je me mis à observer les lieux. La fenêtre était plus grande donc la chambre plus illuminer que mon ancienne. Ce qui permettra surement l’utilisation d’une couleur plus sombre. Je pourrais aussi dénicher des rideaux, car ceux qu’on avait étaient entrain de ce décomposé.

-Quel couleur pour la chambre? Un turquoise avec un beige sable?

demandai-je à l’adresse d’Alexis.

Je ne peux pas m’empêcher d’examiner et de détailler une pièce quand j’entre dans celle-ci. J’ai toujours eu une passion pour la décoration, ce n’est pas de ma faute. Je changeais de chambre presque tout les ans chez moi, j’avais toujours des nouvelles idées.

- Comme tu veux...

La couleur de ma prison personnelle m'importaient peu. Je n'étais pas là pour transformer cette chambre en vrai chez soit, j'étais là parce que j'y étais contrainte. Et bientôt, j'allais foutre le camp. Alors à quoi bon rénover ?

Hope, au contraire, semblait vouloir transformer notre chambre au grand complet. Mais je savais que ce n'était pas parce qu'elle voulait se sentir chez elle, car elle ne se sentirait jamais chez elle à Fichard. Elle voulait sûrement transformer la chambre parce que premièrement, celle-ci était très laide. Et deuxièmement, parce qu'Hope ne pouvait pas s'empêcher de décorer. Même quand on était petites et qu'on jouait qu'on était des princesses, c'est Hope qui nous créait une maison avec tout ce qu'elle trouvait. Je m'en souvenais parfaitement. Elle réussissait à rendre nos petits jeux si réalistes... Elle pouvait transformer ma chambre en palais. Elle avait toujours de brillantes idées.

Déjà, mon cerveau commençait à fonctionner. Un plan de la chambre se dessina dans ma tête et j’imaginais déjà le résultat. Les vacances étaient déjà finis, mais certainement pas pour nous! Le thème de la chambre? Oui parce que chaque chambre à son thème. L’ancienne était plutôt rétro, avec ces cercles noirs et blancs un peu partout. Cette fois-ci, en ce merveilleux mois de septembre, pourquoi pas mettre un petit peu de plage dans l’école? Je voyais déjà le mur de la fenêtre turquoise, celui qui lui faisait fasse, d’un sable plus pale, pour que la pièce ai l’air plus grande. Les murs sur les cotés seront, comment dire assez spéciale. Un motif de vague le traversera, séparant les deux couleurs. Il ne restera plus que des rideaux transparent pour alléger le tout et du tissus pour faire les couettes.

Je me levai d’un bond et me dirigeai vers la fenêtre pour arracher, littéralement, les vieux rideaux qui y trainaient. Ce ne fut pas long qu’ils se dirigèrent vers la poubelle. Puis, je fixai le mur devant moi, essayant de délimiter où allait partir la vague et où elle finirait. Tout ça, sous le regard scrutateur d’Alexis. Je me tournai vers elle et lui fit un grand sourire.

-T’aime la plage j’espère!

J’avais aussi l’intention de trouver des cadres figurant des photographies de palmiers ou de plage, tout ce qui pourrait avoir un lien avec le thème choisi. Je soupirai et mémorisai toute l’information dans mon cerveau avant d’aller prendre ma valise et de l’ouvrir pour commencer à ranger mes affaires dans la commode et le placard.

- La plage ? Ah euh bien sûre... pourquoi ? Tu comptes transformer notre chambre en plage ?

Ça ne m'aurait pas dérangé, je posais juste la question par simple curiosité. Mais connaissant les grands projets de Hope, je savais que c'était sûrement ce qu'elle voulait faire. Elle avait dans la tête de faire de notre chambre un paradis tropical. Et elle allait le faire avec ou sans mon aide.

Bon, avec mon aide, parce qu'il était évident que je comptais l'aider. Peut-être que je n'étais pas la fille la plus sympa du monde entier, mais je n'étais pas une sale égoïste, non plus. Et voir ma coloc' faire une chambre superbe sans aucun coup de main, j'aurais trouver ça triste. Même si je savais qu'Hope aurait été bien capable toute seule.

Et puis d'ailleurs, redécorer une chambre pouvait se révéler être une expérience amusante, qui sait.

Un petit sourire en coin apparue sur mon visage quand elle parla de transformer la chambre carrément en plage. Ça se ferait… Mais le manque d’espace, l’absence de sable, d’eau et de soleil rendait la chose un peu compliqué. J’ouvris un des tiroirs de la commode et y plaçai une pile de chandail, plus ou moins bien plié. Je me tournai vers Alexis et lui fit un grand sourire. Si elle savait à quel point j’étais contente de la retrouver! Tout ces moment passé avec elle m’avait tant manqué. Et je comptais bien rattraper le temps perdu.

-En partit… tu vas voir, ça va être géniale! Mieux que la chambre de Yasmine que je t’avais fait!

Bah quoi. Elle trippait sur Aladin avant. Alors je m’étais proposé pour décorer sa chambre qui franchement était bien trop simpliste. J’avais fait un dessin extraordinaire! Les murs étaient d’un magenta foncé, faisant ressortir le romantisme de la pièce. Puis j’avais fais mettre plein de rideau autours de son lit qui était remplis de coussin. J’avais même installé un petit coin avec une table très basse et des poufs. Bref, une vraie chambre de princesse. Le plus drôle dans tout ça, c’est que moi, une petite fille de 9 ans, donnait des ordres aux adultes qui assuraient la peinture et les montages de la chambre. Tous ça semblait si proche et si loin à la fois.

Je sortis tout les vêtements qui restait dans mon sac pour aller les mettre dans le garde robe ou dans la commode, en prenant soin de laisser de la place pour ceux d’Alexis. Ceci fait, je me laissai tomber sur mon lit en soupirant.

Je souris quand Hope évoqua mon ancienne chambre qu'elle m'avait fait quand j'avais quoi... neuf ans ? J'avais tant aimé cette chambre. Et dire qu'elle était encore au primaire quand elle avait fait cette chambre ! Ses talents de décoratrice remontaient très très loin dans le temps. Elle devait s'être encore améliorée depuis le temps...

Comment ça, ''en partie'' ?

demandai-je, quand Hope se laissa tomber sur son lit après avoir rangé ses vêtements.

Ça voulait dire quoi ? Qu'on allait se ramasser avec une demi plage ?

Tu dois m'expliquer ce que tu comptes faire. Je veux en entendre plus sur tes brillantes idées.

J'étais déjà enthousiaste à l'idée d'arranger un peu notre chambre. Moi, enthousiaste depuis la mort de mes parents ? Je n'aurais pas cru ça possible. Mais évidemment, je ne me doutais pas que j'allais retrouver Hope. Le truc était que ma cousine était une fille à la bonne humeur contagieuse. Si elle était contente et souriait, vous deveniez contents et votre sourire se formait tout seul. Mais si elle était triste, par contre, vous l'étiez aussi. J'espérais qu'elle ne fasse pas de dépression, sinon, on est foutue !

Un petit sourire se dessina sur mes fines lèvres lorsque je laissai mon esprit divaguer. Je me souvenais encore des fois où j’allais chez elle et qu’on faisait une virée à la plage. Habitant dans le désert du Nevada, je n’avais que rarement l’occasion de voir une étendu d’eau aussi immense. Enfin, tout ça pour résumer, une fois lors d’une de nos excursions dans ce pays de sable, on avait fait un immense château! Le plus beau à des kilomètres. Il ne manquait que quelque détail. Des coquillages. Intrépides comme nous étions, on s’était aventurer un peu trop loin sur la plage, tellement loin que l’on s’était perdu. J’avais toujours le billet de 10$ que ma mère m’avait prêté. Dès qu’on avait aperçu le stand à crème glacé, on s’était élancé pour avoir notre cornet au chocolat. Un pur délice. Mais la correction qu’on avait eu après n’était pas très réconfortante. Pour avoir donné à nos parents la peur de notre vie, on avait été privé de désert. Pendant une semaine. On n’était pas idiote, on avait quand même réussis à dénicher des biscuits dans la cuisine sans qu’ils ne le sachent.

Je n’avais aucune idée si j’étais capable de décrire tout ce que j’avais imaginé à ma cousine. C’est pourquoi je décidai de me lever et d’aller chercher un papier et un crayon. J’y dessinai le motif de vague que j’avais prévu pour la peinture et la position dans laquelle allait se trouver les cadres. Je rejoins après Alexis et m’assis à coté d’elle avant de lui montrer mon croquis.

-Tu vois, ici, ça va être couleur sable, et de l’autre coté, turquoise, comme les vagues qui s’abattent sur la plage,

expliquai-je en pointant sur la fueille.

Et je vais essayai de nous trouver une lumière qui fonctionne, c’est trop sombre! Et les rideaux, bah ils vont être blanc transparent, quelque chose de calme, tu comprends? Et pour les photos dans les cadres, on va voir rendu là. Je vais aussi essayer de nous trouver du tissu pour nos lits, pas question qu’on reste avec ses draps minable!

Et voilà qu'Hope s'emballait. Elle allait être tellement à fond dans son projet que j'en étais jalouse. Parce que moi, je n'avais pas vraiment de... de passe-temps préféré, de vocation. Je ne savais pas dans quoi j'étais douée, et je ne savais pas ce qui me plaisait côté passe-temps. Je sais, pathétique ; seize ans et je me cherchais encore. Mais peut-être que je n'aurais pas besoins de me chercher si je n'avais pas eu cette légère période d'absence (ou période zombie, appelez-là comme ça vous tente) qui avait suivi la mort de mes parents. Il faut dire qu'au début, j'étais vraiment... bref, on se demandait si je n'étais pas attardée. J'étais invisible, mais complètement. Je ne parlais pas, ne mangeais pas et je regardais constamment dans le vide. Je passais mon temps assise sur mon lit dans ma chambre à rien faire. La seule activité que je faisais encore, c'était écouter mon iPod. Mais pas écoute des chansons joyeuses ou que j'aimais véritablement, non, des chansons dépressives. Des chansons qui parlaient de mort, d'amour brisé ou impossible, des chansons qui donnaient le goût de pleurer. Et pourtant, je ne pleurais pas. Les paroles de ces chansons ne semblaient même pas atteindre mon cerveau en état de choc.

Et puis le jour où je m'étais ressaisie, j'étais devenue une garce. J'aimais provoquer, répliquer, insulter. Mais ce n'est pas ça qui m'avait envoyé à Fichard, non. Ce qui m'avait envoyé ici, c'était bien sûre ma passion pour le vandalisme. Je n'y pouvais rien si j'aimais détruire des trucs et dessiner partout. Je m'avais trouvé un passe-temps.

Alors quoi, ça voulait dire que c'était ça, ma vocation ? Hope aimait la décoration, moi, j'aimais faire des conneries ? C'est pour ça que je disais que je n'avais pas encore trouvé quelque chose que j'aimais faire. Parce que j'avais trouvé quelque chose, mais pas un vrai passe-temps. Juste une manière de faire comme si la mort de mes parents ne s'était jamais produite. Ma manière de m'échapper, d'abandonner. Ma manière de montrer que j'étais lâche.

- J'aime le turquoise...murmurais-je, absente.

Bon, bon. Je ne voulais pas recommencer ma passe 'zombie', alors il fallait que j'arrête de penser et de me remémorer, cinq minutes. Franchement. Il fallait que je parle plus que je pense (je sais que normalement c'est le contraire, mais vu mon état peu normal...), et que si je pensais, c'était à des choses simples qui ne risqueraient pas de faire remonter des souvenirs pas trop agréables à la surface. Comme je pouvais penser à la couleur des murs de ma chambre, pour l'instant. Ça, c'était une bonne idée. Oui, très bonne idée. Me concentrer sur la rénovation de ma dégueulasse de chambre avec ma cousine préférée. Espérons que ça marche...

- On devrait passer acheter ce dont tu as besoins pour qu'on refasse cette chambre de torture. On pourra passer dans un magasin de rénovation quand tu auras fais une espèce de liste de chose qu'il nous faut et qu'on aura du temps libre... ou on prend nos heures de cours, une petite retenue pour une chambre vraiment cool, ça vaut le coût...

Et merde. La plus longue phrase que j'avais sortis ever. Bah, depuis un certain bout de temps, en tout cas. Je suis sûre que si les élèves de ma classe de français auraient été tous présents, ils n'en auraient pas revenu. Parce que pour eux, j'étais muette. Ben, ils savaient que je savais parler, mais ils ne savaient pas que ça m'arrivait quand même d'ouvrir la bouche...

Je souriais comme une idiote devant le papier que je tenais entre mes mains. J’étais plutôt fière de mon idée, je devais l’avouer. La chambre allait reprendre vie après quelques coups de pinceaux. En ce moment, elle était terne, triste et surtout ne me représentait pas du tout. Je voulais habités un endroit dont j’allais avoir un lien, me sentir bien, même les yeux fermés, vouloir y passer le plus de temps possible. En ce moment, je ne voulais que m’enfuir en sautant par la fenêtre. Enfin… peut être pas par la fenêtre, mais le gris me donnait mal à la tête.

Je relevai la tête vers ma cousine lorsque celle-ci prit la parole. Elle fixait le mur devant elle. Son ton possédait peu d’entrain. Seulement 4 mots dans une phrase. Mais où était donc passer ma cousine préférée? Celle qui riait à chaque fois que ma maladresse me faisait rougie? Celle qui parlait sans arrêt? Celle qui regardait toujours les gens dans les yeux lors d’une conversation? Et surtout, celle qui possédait cette étincelle dans les yeux? Son regard était vide. Je ne m’en apercevais que maintenant. Les évènements passés avaient du la bouleversée plus que je ne le croyais. Et je n’avais pas été la pour elle. Maintenant je me détestais. Je m’en voulais de ne pas l’avoir vu avant. De ne pas avoir insisté au téléphone pour lui parler.

J’abaissai le croquis pour le laisser tomber à terre et la regardai. Je n’écoutais que d’une oreille les plans qu’elle me disait. J’avais perdu mon sourire. Je m’inquiétais. Je m’inquiétais pour Alexe. Je voulais la voir sauter partout comme avant. Je voulais faire des conneries avec elle comme avant. Je voulais… enfin. Depuis quand pensait-elle à sécher des cours? Il faut que je lui enlève cette mauvaise habitude, et au plus vite. On ira au magasin oui, mais pas pendant les heures de cours. Elle fini enfin sa phrase et j’étais toujours entrain de la fixer. Doucement, je déposai ma main froide sur son bras pour qu’elle se tourne vers moi.

-Pourquoi t’étais pas à l’enterrement?

demandai-je à mi-voix.

Je sais. Ça s’appelle changer rapidement de sujet. Mais je voulais savoir. C’était peut être indiscret, mais je m’en foutais. Elle devait surmonter cette épreuve, passer par-dessus ces peines et se débarrasser de ses souvenirs qui la hantait.

Oups. Je ne m'attendais pas à ce que Hope change de sujet pour me poser cette question. C'est vrai quoi, Hope était, dans mes souvenirs, une fille qui ne posait pas se genre de question. Faut croire qu'elle avait gagné encore plus d'assurance en arrivant à Fichard... Normalement, ça faisait l'effet inverse sur les jeunes, mais vue que Hope n'était ici qu'à cause d'une erreur... Tout s'expliquait.

Mais c'était tout de même étrange. Deux secondes auparavant, on parlait d'un sujet qu'elle appréciait : la décoration. Et puis, comme ça, elle changeait de sujet pour me demander pourquoi je n'avais pas été à l'enterrement de mes parents. Elle laissait tomber une conversation qui aurait pu être intéressante pour me demander quelque chose qui risquait de me faire faire une crise de larme. En tout cas, moi je savais que je n'allais pas me mettre à pleurer pour autant, mais elle, elle n'était pas supposée le savoir.

Et dire que je voulais éviter de retourner dans mon mutisme profond... Je m'étais promise de faire des efforts... Bon, j'allais simplement répondre à la question de Hope, et faire comme si de rien était. Comme si je n'avais pas le goût de m'enfermer avec mon iPod...

- Parce que... commençai-je.

Re-oups. Je n'avais pas pensé que j'allais finalement avoir le goût de pleurer en parlant de mes parents, de leur mort, de cette mauvaise période. « Allez, ravales tes larmes... ne laisse rien paraître...fais comme si tu allais vraiment bien...» commanda une voix à l'intérieur de moi.

- Parce que...

Qu'est-ce que j'allais dire ? Parce que je ne voulais voir personne ? Ça aurait été faux, pourtant. Ce n'est pas vraiment que je ne voulais voir personne. J'étais juste un peu absente... ça n'avait rien à voir avec le désir d'être seule, je ne m'en serais même pas aperçue si quelqu'un avais rentré dans ma chambre.

- Parce que je passais mes journées couchée sous mes couvertures à écouter des chansons tristes sur mon iPod. Voilà. Je ne réalisais pas encore que mes parents... étaient...

Je ne finis pas ma phrase, ayant de nouveau le goût de pleurer. Heureusement, je m'étais entrainée pendant un bon bout de temps à garder un visage inexpressif.

[HJ : J’ai vraiment le goût de faire ça… désoler du Hors sujet XD]

FLASH BACK

Je déposai un pied hors de l’avion. Sac sur l’épaule, je me dirigeai à l’intérieur de l’aéroport, connaissant celle-ci très bien. Ce n’était pas la première fois que je la côtoyais. Chaque année j’y venais pour dire bonjour à ma famille, pour passer de vacances avec mes parents. Mais cette fois-ci, c’est d’autre circonstance. Je poussai la porte du débarcadère et jetai un rapide coup d’œil à l’horloge. Il me restait en tout 3 heures. Il était seulement 10h, j’avais du me lever à 1 heure du matin pour prendre cette avion. Il y a un décalage horaire entre Washington DC et le Nevada, faut pas l’oublier, me faisant perdre 4 heures. Je me dirigeai d’un pas rapide jusqu’aux allés de taxi. Je n’avais qu’avec moi que mon sac miteux, n’ayant emporté que le nécessaire. Je mis deux doigts entre mes lèvres et siffler un coup sec. Une de ces bêtes jaunes s’arrêta devant moi. J’ouvris la porte et embarquai sans un regard au chauffeur.

-Palomar Hotel, s’il-vous-plait, soufflai-je avant d’ouvrir mon sac.

J’en ressortis mon porte feuille. Il était plein à craquer. Mes parents m’avaient donné assez d’argent pour la nuit que j’allais passer ici. Pour payer les taxis que j’allais prendre, les repas et l’hôtel qui était quand même un hôtel 4 étoiles très réputer. Ma mère avait déjà fait la réservation, il ne restait plus qu’à payer. Je sortis ensuite ma trousse à maquillage. À l’aide du miroir, je me maquillai légèrement les yeux. Pour l’occasion, trop de maquillage ne serait pas convenable. Je mis un rouge à lèvre neutre puis relevai chiquement mes cheveux en une couette haute. Il ne me restait plus que les vêtements. Mais je n’allais tout de même pas me changer dans le taxi. J’étais pressés, oui, mais pas à ce point la.

30 minutes plus tard, en acclamant le trafic de la belle ville, le taxi s’arrêta enfin devant ma destination. Je payai ce que je lui devais en n’oubliant pas le tip, m’emparai de mon sac puis entrai dans la bâtisse. Je me dirigeai lentement vers le bureau d’accueil, où la femme en uniforme avait l’air bien sévère. Elle leva son regard vers moi et me servit la phrase habituelle :

-Bienvenue au Palomar Hotel, que puis-je faire pour vous aider?

Je débitai rapidement que j’avais une réservation à mon nom. Elle vérifia rapidement et je la payai à la même vitesse. Je pris la carte quelle me tendait puis j’allai vers les ascenseurs sous son regard suspicieux. Elle devait surement ce demander qu’est-ce qu’une jeune fille de 14 ans venait faire ici, comme la plus pars du monde finalement. J’arrivai à ma chambre situé au quatrième étage puis je glissai la carte dans le détecteur. Je poussai la porte et apparue devant moi une chambre très chic. Je n’avais rien à redire sur la décoration. Je fermai la porte derrière moi et lançai mon sac sur le lien à deux places. Le réveil indiquait clairement qu’il ne me restait qu’une heure et demie pour me préparer, prendre une bouchée et arriver à la cérémonie. Je sortis de mon sac ma Robe puis m’enfermer dans la salle de bain pour l’enfiler. Ceci fait, je réarranger rapidement ma coiffure et mis mes ballerines. Je quittai la chambre en laissant mes vêtements qui jonchaient sur le sol froid des toilettes.

Un petit sac à main sur l’épaule, j’allai au bistro au rez-de-chaussée de l’hôtel. J’y commandai une salade césar et une simple bouteille d’eau que j’engloutis en 20 minutes, sous le regard du serveur. Visiblement, ma présence ici ne semblait pas plaire à certain. Je laisser l’argent sur la table puis sortit à l’extérieur. Il ne pleuvait pas, le ciel était bleu clair et le soleil semblait au rendez-vous. Une petite brise venait chatouiller les épaules. Je lançai un regard au taxi à coté de moi avant de renoncer. J’allais marcher dans cette belle ville. J’ignorai les regards que certain me lançai. Mes vêtements étaient trop chics pour une promenade. Mais encore une fois : je m’en foutais.

J’arrivai enfin devant l’église. Elle était déjà bonder de monde. Je poussai la grosse porte en bois. Quelque sourires ce firent quand ils me virent entrer dans la vieil bâtisse. Des reniflements ce faisaient entendre dans tous les coins de la pièce. Les photos des deux personnes décédés étaient présentés à l’avant des bancs, juste à coté des cercueils. Mon cœur se serra à cette vue. Je balayai les têtes d’un regard. J’aperçu une petite touffe de cheveux bruns. Un sourire naquit sur le coin de mes lèvres et j’avançai jusqu’au banc. Je m’assis à coté de ma cousine. Je mis une main sur la sienne et Maggie leva ses petits yeux vers moi. Elle ne comprenait surement pas ce qu’il se passait. Tous ces gens qu’elle n’avait probablement jamais vu qui venait la voir pour lui dire qu’elle ressemblait à sa mère. Tout pour lui rappeler qu’elle ne pourra plus lui compter des histoires avant de dormir. Un petit sourire éclaira son visage triste et elle se rapprocha de moi. Je levai la tête pour essayer de voir sa grande sœur. Ma sœur de cœur. Celle que je voulais tant soutenir.

Le son de l’orgue se fit entendre, annonçant le début des funérailles. Le prête avança dans l’allé avec son pot d’encens. Il alla ce poster derrière le micro et commença à parler. « Nous sommes réunis en ce jour pour rendre une dernière fois hommage à Kathleen et Frank Porter… » Il nous invita à nous lever pour réciter une prière avec lui. Le Notre père. Maggie ne se leva pas. Elle fixait ces pieds sans un mot. Je prononçai les paroles à mis vois. Ce fut des textes tout préparé pendant un bout de temps. Cela n’arrivait vraiment pas à la cheville de ma tante et mon oncle. Ils auraient mérité mieux. Ce fut le tour du frère à Frank que je n’avais rencontré qu’une fois. Il alla en avant. Il récita un texte qu’il avait écrit. Un merveilleux texte. Je baissai la tête pour verser quelques larmes. Maggie elle, éclata littéralement en sanglot. Ces souvenirs cités étaient trop douloureux. Je passai mon bras autours de son épaule et la serrai contre moi, essayant de lui apporter le plus de réconfort possible.

Je relevai la tête en prenant un gros soupires. Oliver bloqua sur un mot. Il ferma les yeux et je pus apercevoir une larme couler. Ce fut la première fois que je vis un homme pleurer. Ce qui me fendit littéralement le cœur. Mes joues devinrent rapidement humides mais je ne pris pas la peine de les essuyer. Je n’avais pas honte d’avoir perdu des êtres qui m’étaient chers. Oliver rouvrit les yeux et continua son texte la voix tremblante. Lorsqu’il finit, tout le monde l’applaudis. Il le méritait amplement. Les funérailles ce finirent quelque temps plus tard. Les cercueils furent portés à l’extérieur. Je n’avais pas pus voir leurs visages pour une dernière fois, les couvercles étant fermés. Tous les proches se rassemblèrent à l’extérieur pour voir les porteurs emportés les corps à l’intérieur d’une voiture. Ils firent leurs signes de croix à la fin et fermèrent les portières. Maggie s’accrochait à mon bras, essuyant ces dernières larmes.

Une vieille dame s’avança vers nous, le visage débordant de maquillage. Ses vêtements étaient trop clairs à mon gout et sa peine semblait fausse. Elle s’empara vivement de la petite main de Maggie et lui fit un regard répriment.

-Mais où étais-tu donc passer?

-Bonjour… dis-je en lui faisant un petit sourire.

Elle releva enfin la tête. Marianne. La tante à Alexis et Maggie. Celle qui avait surement obtenue leur garde. Elle ne m’avait jamais vraiment aimé, toujours en chicane avec ma mère. Elle sembla soudain s’apercevoir de ma présence. Elle me fit un sourire faux et commença à s’éloigner, en trainant Maggie.

-Dites-moi, est-ce que vous avez-vous Alexis? demandai-je en l’interrompant dans sa fugue.

-La pauvre, elle est bouleversée. Elle n’a pas voulu venir, me dit-elle.

-Oh… Vous pourriez lui dire que je suis passé?

Elle marqua une pause. Elle baissa les yeux vers Maggie qui fixai le sol sans rien dire. Puis son regard revint sur moi. Elle hésita un instant avant d’affirmer qu’elle le ferait. Je la remerciai avant de tourner les tallons pour descendre les escaliers de l’église. Je refis le chemin pour me rendre à l’hôtel. J’aurais aimé voir ma cousine. Pourquoi n’était-elle pas venue rendre un dernier hommage à ses parents? Ça ne lui ressemblait pas. Je fonçai dans une personne et je m’excuser vaguement. Le décalage, l’heure de mon réveil, cette journée éprouvante. J’avais bien besoin de repos. Mais avant tout, je devais faire quelque chose. Je sortis de mon sac à main mon téléphone et composer le numéro d’Alexis. Une sonnerie… Deux sonneries… Trois sonneries… Elle ne répondait pas. Je soupirai et raccrochai.

FIN DU FLASH BACK

Cette scène mettait revenue en tête instantanément. Cette journée bouleversante qui me marquera à jamais…De savoir qu’un évènement pouvait changer le cours d’une vie m’avait troublé. Je me sentais mal de vivre normalement avec deux parents que j’aimais tandis qu’elles, elles devaient vivre sans. Alors pendant que j’espérais que ma cousine se portait bien et se refaisait une vie, elle déprimait? Je me sentis soudain ingrate et égoïste. Une boulle se forma dans ma gorge quand je vis le visage si expressif habituellement de ma cousine rester de marbre.

Dans un élan de compassion, j’ouvrai les bras pour les passer autours de son corps frêle. La voir comme ça me déchirer. Et j’allais tout faire pour y remédier. Je la serrai contre moi, espérant qu’elle laisse aller pour une fois ses émotions. J’approchai ma bouche de son oreille pour y murmurer ces quelques mots :

-Il faut que tu passes par-dessus tout ça, je sais que ce n’est pas facile… mais je sais aussi que tu peux le faire.

[HJ: J'ai du inventer des noms. Si tu les aimes pas dit moi le je vais changer Razz

Post dure à écrirer émotionnellement... basé sur des fait vécue. ]

HJ : Tiens moi aussi je vais faire un flashback. Ça va être ce qu'Alexis était entrain de vivre pendant qu'Hope arrivait à l'hotel et se préparait...

Hope eu l'air un peu perdue pendant quelques minutes. Elle devait avoir eu un espèce de flashback. Ça m'arrivait assez souvent. Deplus, elle avait exactement le même air que moi quand j'en avais. C'était sûrement ça... Merde. Son flashback n'était sûrement pas un flashback, disons, joyeux. Elle devait se rappeler de la mort de mes parents. En gros, elle avait un flashback concernant la plus dûre période de ma vie...

D'autre souvenirs remontèrent dans ma tête. J'essayai de les stopper. Je ne voulais pas avoir de flashback concernant la mort de mes parents, moi. Je considérais que j'en avais assez eu pour l'instant. Mais je ne réussis pas a arrêter le flot de pensées qui se déversait dans ma tête.

*Flashback* ( Pendant qu'Hope était à l'hotel )

- Alexis... Change toi tout de suite ! Nous partons bientôt !

Je regardai tante Marianne sans la voir et sans comprendre de quoi elle parlait. Nous partions quelque part ? Où ça ? Personne m'avait dit que nous partions. Je me levai, m'approchai de tante Marianne, la regardai dans les yeux, puis murmurai :

- Où ?

Tante Marianne me lança un regard chargé de reproche. Je me contentai de répéter ma question. Cette fois-ci, tante Marianne s'avança, me pousse brutalement sur mon lit et se rendit à mon placard. Elle l'ouvrit et en ressortis une petite robe toute noire et des collants de la même couleur.

- Tu sais très bien où. Aux funérailles !

Oh. J'avais oublié ce détail. Mes parents étaient morts. Morts. Ils ne reviendraient pas pour me libérer de tante Marianne. Et c'était à leur funérailles que je devais aller. Quand j'avais huit ans, nous étions allés aux funérailles d'un ami de mon père. Petite comme j'étais à l'époque, j'avais très peur et je n'osais pas regarder en direction du cercueil. Maman était venue vers moi, m'avais prit la main et l'avait serré très fort. Aussi anodin qu'était ce léger contacte, ça m'avait du bien. Beaucoup de bien. Mais cette fois, maman ne serait pas là pour me tenir la main. C'était elle qui allait être dans le cercueil...

- Je sors et tu t'habilles en vitesse.

Tante Marianne ouvrit la porte de ma chambre et sortit. Je ne commençai à m'habiller que lorsque que j'entendis ses pas dans l'escaliers. J'enfila mes collants, puis ma robes avant de m'approcher du miroir. Je ne fus pas surprise de constater que mon regard était éteint, mort. Comme mes parents. Avant, mon regard était toujours brillant, plein de vie... Qu'est-ce que les gens allaient bien se dire, aux funérailles ? J'avais l'air d'un espèce de zombie... Non je ne pouvais pas aller à l'église. Car il n'y avait pas que mon regard qui était éteint. J'avais l'impression que je n'allais même pas pouvoir descendre les escaliers. Je me levai alors, enlevai ma robe et mes collants, remit mon pyjama et me laissai tomber sur le lit. Mon regard se perdit dans le vide et je me concentrai sur ma respiration. C'était la seule chose que je devais faire. Respirer.

- Lexie ! cria Maggie en entrant dans ma chambre. Regarde ma belle robe ! Tu crois que maman va être contente, dis ?

Maggie tourna sur elle-même à plusieurs reprises pour me montrer sa robe sous tous les angles. Elle avait l'air si fière... quelques larmes roulèrent sur mes joues. Ma soeur s'en allait à des funérailles - celles de nos parents, par ailleurs - et trouvait quand même une raison d'être heureuse. Il avait suffit de lui mettre une jolie robe et elle oubliait tout. Ce qu'elle pouvait être chanceuse...

Voyant que je ne lui répondait pas, Maggie pris un air vexé et sortit de ma chambre. Je croyais avoir la paix, jusqu'à ce que je vois tante Marianne rentrer.

- Alexis Porter ! Qu'est-ce que j'avais dis ? Je t'avais dis de t'habiller ! Ce n'était pas compliqué, non ? Que dirais ta mère, si elle te voyait ! Même plus capable d'obéir aux ordres pourtant si simples de sa charitable vieille tante...

Le reste se perdit quelque part, dans l'espace du temps.

Tante Marianne finit par perdre patience et sortit de ma chambre.

*Fin du Flashback*

Je me retournai légèrement vers Hope, le regard triste.

- Peut-être, murmurais-je simplement.