Léger... Hmmm. Contretemps... ? [ Pv. Ryan ]

Attendez, c'était ça ? Donc c'est ça Fichard... ? Franchement, je m'attendais à mieux. J'étais planté, là, devant l'établissement en brique. Comment ça un " traitement de faveur " ? Sachez, monsieur le policier, que je ne voyais aucun traitement de faveur dans le fait de m'envoyer dans une école pour délinquants. Je ne suis pas une délinquante, je ne l'ai jamais été, point à la ligne. Je veux dire, d'accord pour me décrire comme "criminelle", mais "délinquante", c'était vaguement trop poussé. Enfin bref, le policier me déposa à la porte de ma nouvelle maison, communément appelé Fichard School.

On m'avait dit, un jour, que cette école était pire que la prison. On verrait bien, puisqu'à l'instant, je me dirigeais vers le bâtiment, mes valises en main. Le policier surveillait tous mes mouvements, donc je supposa qu'il vu le doigt que je pointais dans sa direction. J'entrais finalement dans l'école. C'était peut-être un peu plus grand que je l'avais imaginé. D'un oeil critique, je scrutais l'immence hall à la recherche d'une fontaine où m'abreuver, évidement, j'en trouva une, mais me résigna à boire quand je vu toutes les gommes collées au fond. Non seulement, cette école était supposément pire que la prison, mais en plus, les élèves n'étaient même pas foutue d'être propre. À croire qu'il vivait dans une cage...

J'approchais d'un endroit que je crus être le secrétariat. Une dame parlait au téléphone. J'avançais donc vers elle. Je jetais un oeil à la feuille qu'on m'avait donné.

-Huuum... Pardon ? Savez-vous où est la chambre... Hmmm. La chambre 109... ? Demandais-je d'une voix douce.

Oui, j'étais de nature polie quand on ne me cherchait pas. Elle releva la tête et baissa ses lunettes sur le bout de son nez, l'air sévère, mais continua de parler au téléphone. Je détestais qu'on me manque de respect, j'étais peut-être une supposée délinquante, mais ça restait un principe important.

-Pardon, je ne sais pas si vous avez des problèmes de surdité -quoi que, à votre âge- sauf que j'aimerais bien qu'on m'aide un peu.

La dame releva une deuxième fois la tête et s'adressa à la personne au bout du fil.

-Non, non, tu ne me déranges pas.

Excusez-moi ? Moi, ça me dérangeais ! Je pris le combiné de ses mains et raccrocha brusquement.

-Maintenant, vous êtes disponible pour m'aider à trouver ma chambre. Déclarais-je un grand sourire aux lèvres.

-Désolé mademoiselle, il se trouve que je ne peux pas quitter mon lieu de travail.

-Alors donnez-moi un plan, je sais pas.

Elle lui tendit un plan de l'école.

-Voilà, ce n'était pas plus compliqué. Et ne vous attendez pas à un merci.

Je tournais les talons pour me diriger dans ce qui semblait être le corridor C... Ou peut-être le B. Attendez, c'était l'escalier 3 que je voyais là ? Je retournais vers le secrétariat.

-VOUS VOUS FICHEZ DE MA GUEULE ?

Plus incompétente, ça n'existait pas.

-Je ne crois pas, ma chère.

-Oh non, de un, jamais, on ne m'appelle ma chère. De deux, un plan est habituellement fait pour trouver son chemin... PAS SE PERDRE D'AVANTAGE.

Vendredi matin - 10 heures 34

" ... Consume
Like opening the world
I m picking me apart again
I m safe in my room
Unless, I ... "

" ... Be the one, the battles always choose
Cause inside, I realised that I m the one confu - ... "

- Eh, toi, tu n es pas en cours?
- Non... Je suis devant vous, tsss...
- Tu sais que je pourrais te mettre en...
- Je suis malade.
- Huuh? Aahh?
- Je fais beaucoup de fievre, vous savez.
- 0h... oh.

" 0r why I have to scream
And what I don t mean
I don t know how I got this way
I know it s not al - …"

"… tightly lock the door
I try to catch my breath again
I hurt much more
Than anytime before … "

Besoin d aide ?

La secrétaire était entrain de m’expliquer que c’était une simple formule de politesse. Formule de politesse ? FORMULE DE POLITESSE ? Royalement chiant comme formule de politesse. De plus, les deux policiers qui m’avaient gentiment accompagné ici m’avait mise en rogne. Maintenant ils étaient partit, et tant mieux, parce que frapper un policier comptait dans un dossier criminel. Je savais, j’avais déjà essayé. Il fallait dire que c’était soulageant, mais ça ne valait pas une peine d’un an de prison, ou d’école pour délinquants, si vous préférez.

J’étais sur le point de lui annoncer que ses formules de politesse, elle pouvait se les mettre où je pensais et que j’allais m’arranger seule, quand j’entendis des pas derrière moi.

-Besoin d’aide ?

‘’ Oh, merci Seigneur d’avoir eut pitié de moi. ’’

Non, je n’étais pas plus croyante que vous. Je crois d’ailleurs que si je l’aurais été, Dieu aurait eu une telle honte qu’il se serait sûrement exilé au Mexique, ou un truc du même genre… Je me retournais vivement, retirant mes lunettes de soleil, puis observant celui qui avait proposé de m’aider. Ce n’était pas une de ces secrétaires au ventre qu’on pouvait qualifier d’énorme, ou bien un concierge, un prof ou autres membres du personnel, donc, j’en déduis ( oui je sais, logique ) que c’était ce qu’on appelait ici communément ‘’ délinquant ’’ . Pourtant, il ne m’avait pas l’air si redoutable que ça. Il avait même l’air… Normal. Je l’observais encore et encore, effaçant peu à peu le portrait du délinquant typique que j’avais mis tant de temps à construire dans ma tête. Bref, j’oubliais la secrétaire. Bon débarras, j’avais trouvé quelqu’un de plus compétent, et surtout, quelqu’un de plus mignon. Tout de même, il était sûrement très dur de trouver plus laid que cette dernière. Peut-être n’étais-je en fait qu’une source de turbulence et de dérangement…

Sauf que je m’égarais légèrement du sujet là… J’eu un léger sourire. Après tout, mieux fallait faire un effort et paraître gentille, puisque, pour l’instant, c’était mon seul et dernier espoir.

-Besoin d’aide. Confirmais-je avec le même sourire aux lèvres. Je cherche la chambre 109 et apparemment le personnel de cette école reste trop incompétent pour me renseigner.

Ce n’était que la stricte vérité, non ?

Ma main s’était crispée autour de ma valise et la tenait maintenant avec force. Je glissais mes lunettes de soleil dans la poche de mon jean.

HJ : Pas très long... Anyway, j'avais plus d'inspi' !

Je regardais fixement cette jeune fille dont j'ignorais encore le nom jusqu'à ce qu'elle daigne de se retourner vers moi. Elle enleva ses lunettes de soleil et elle m'observa de la tete au pied, elle semblait détailler chaque partie de mon corps? Eh bien, disons que c'était pour le moins un peu étrange de sa part. Je ne pus retenir un léger sourire. Elle semblait assez confuse (ouais ouais Ryan, c'est ca être beau…) jusqu'à ce qu'elle me fixa bien dans les yeux. Elle dessina sur ses lèvres un sourire idiot (ce n'était pas dans un sens péjoratif puisque je suppose que les gens – les filles – ont tous tendance a faire ce genre de sourire imbécile de temps a autres). Elle me parut assez sympathique.

Elle confirma son besoin d'aide. Tant mieux! Je n'étais certainement pas fan de ces gens qui vous disent qu'ils sont très biens capables de se débrouiller seul alors qu'ils ne le sont pas… Enfin, c'est vrai! 0n en trouve de partout, ces cons. Pas que je propose mon aide souvent, mais… Habituellement quand j'offre de l'aide a quelqu'un il doit me faire vraiment pitié ou encore que la personne soit si déplorable seule dans son coin (mais la encore comme j'ai vécu des épreuves difficiles disons que la pitié était faible chez moi pour les gens), ou bien l'autre possibilité était que je l'aide… mais la seulement pour la faire taire ou pour finir par qu'elle parte puisqu'elle est du type de gens je-suis-moche-et-collant. Dans le cas de cette fille, je me demandais bien ce qui m'avait pousser a aller l'aider. Un peu de pitié peut-être puisque je m'étais dit que cela ne devait pas être drôle d'être nouveau, peut-être aussi je trouvais sa discussion avec la secrétaire trop pénible… Peu importe, dans les faits j'étais la et a proposer de l'aide (et personne ne me demandait de me justifier!).

- Je cherche la chambre 109, avait-elle dit.

Eh bien la chambre 109… Cela ne serait pas trop complique il me semblait! J'eus un petit sourire en coin que je ne pus retenir. Vraiment, Fichard ce n'était pas très grand, il fallait vraiment ne pas être habile pour s'y perdre!

Elle glissa ses lunettes de soleil dans la poche de son jeans (quelle drôle d'idée!). Des lunettes? Dans une poche de jeans? Mais tout le monde savait que cela n'allait décidemment pas la! Des lunettes, voyons voir, quand on avait le moindre sens de l'argent ou de la valeur des objets l'on les tenait dans ses mains, les glissais dans un étui… Enfin, cette jeune fille me parut a la fois sympa mais aussi terriblement étrange. Surtout qu'elle venait de demander le plan d'une école a peine grande! Et toujours la, cela ne suffisait pas…

- Dis donc t'as vraiment pas le sens de l'orientation, toi!

J'eus un petit éclat de rire moqueur. Je ne le retins ni lui ni le sourire amusé. Si elle trouvait ce fait déplacer, elle n'aurait qu'a se pousser puisque je ne lui avais rien demandé moi!

Elle attrapa fermement la poignée de sa valise et semblait ne plus s'avoir trop quoi faire avec le foutu plan. Je lui pris des mains d'un geste rapide et fit un vague ''regaaarde… c'est pas trop compliqué'' et lui expliquais brièvement l'école. Me doutant des ses capacités limitées en ce qui pouvait considérer l'orientation, je lui proposais de l'accompagner a sa chambre. Je lui pris ses valises des mains. Apres tout, c'était une fille, non? 0h et puis a bien y penser, je me demande bien pourquoi c'était toujours les gars qui devait tout faire pour les filles! Bon, les filles étaient la chose la plus importante du monde puisqu'elles avaient beau être ennuyeuse, excessive, hystérique et tous les défauts du monde… Elles restaient des filles!

Nous passèrent dans le couloir qui menait jusqu'au pavillon B dans un silence qui pesait a présent plutôt lourd sur mes epaules. Elle ne semblait pas partie pour me faire la conversation alors je conclus qu'il était de ma responsabilité de m'en charger. De quoi parlait-on, habituellement, avec les nouvelles connaissances? Me présenter, peut-être? 0ui, je suppose que c'était ce que je devais faire.

- Au fait, je suis Ryan!

Ce fut dit d'un ton joyeux, a titre informatif qui laissait supposer qu'elle devait a son tour se présenter.

-Dis donc t'as vraiment pas le sens de l'orientation, toi!

Moi ? Pas le sens de l’orientation ? J’arrivais seulement dans une nouvelle école. Vous voyez, comme quand vous arrivez au secondaire : nouvelle école, nouveaux professeurs, des centaines de locaux portant des numéros différents, plusieurs pavillons et bâtiments. L’angoisse… Cependant, au bout d’une ou deux semaines, on s’habitue et on reprend le cours de notre vie comme si de rien était. Voilà. J’étais nouvelle, je venais de mettre les pieds dans cette école. J’étais rentrée chez moi, et devant la porte, deux policiers m’attendaient. Va sans dire que j’ai essayé de leur échapper, comme tout bon criminel, mais malheureusement, quand ils vous ont vus, impossible de les semer ces types. De vrais pots de colle. On m’a mis les menottes et on m’a dit « Bon, maintenant, tu vas dans une école de délinquants. « . Ce n’était pas mon choix. Franchement, si j’en avais eu le choix, laissez moi vous dire que ça n’en aurait pas été ainsi.

LES FAITS, SILVER, LES FAITS ! Oui, donc revenons-en aux faits. Cette phrase fut dite ironiquement et, comme si cette remarque n’était pas assez convaincante, elle fut suivie d’un rire moqueur. Allez Silver, un petit effort, souris, c’est tout, tu as besoin de l’aide de quelqu’un après tout. Si ce n’est pas lui, de toute façon, ce sera quelqu’un d’autre. Pourtant, je sentais ma mâchoire qui me faisait souffrir, je me sentais coincée, cernée.

-Oh quelle merde. Chuchotais-je, abandonnant aussitôt ce sourire débile sur mes lèvres.

Ce commentaire n’étais destiné à personne, ce n’était qu’une simple phrase qui étais sortit de ma bouche trop vite. Je fus cependant soulagée de sentir les muscles de ma pauvre mâchoire se détendre peu à peu. Avec ce sourire idiot, je me sentais plus que stupide. J’aimais beaucoup mieux mon air critique habituel.

Il me prit le plan des mains. Pff, s’il le voulait, il pouvait le garder, il ne m’étais, de toute façon, pas très utile, et j’étais persuadée qu’il n’avait pas une valeur si importante. Mais non, il sembla en fait, essayer de m’expliquer le trajet. J’étais un peu frustrée, parce qu’en ce moment même, j’avais l’air vraiment conne. Bon d’accord, peut-être que c’était facile pour lui, mais pour moi, c’était comme chercher une vache avec trente-sept taches dans une ferme. Il sembla le comprendre assez vite, puisqu’il me proposa de m’accompagner. Enfin. Pas que je commençais à désespérée, mais ça commençait à ressembler légèrement à ça. Sans que je réponde – bien que j’hocha légèrement la tête avec un bref, là, on dit bien bref, sourire -, il empoigna mes valises d’une main ferme, ce qui fit apparaître sur mon visage, un air dubitatif. C’étais un délinquant… Ce délinquant était actuellement entrain de défaire l’image du délinquant juvénile, horrible et malveillant que je m’étais faite.

Comme vous pouvez le constater, mon esprit vagabonde un peu partout. Je peux me mettre à parler de sourire débile, puis finalement, parler de vaches. Enfin, nous avions déjà entamé le trajet. Le silence était malgré tout agaçant, pesant et même embarrassant. Je fus donc heureuse de le voir ouvrir la bouche pour parler.

-Au fait, je suis Ryan!

Ah oui, me présenter, c’était quelque chose que j’avais oublié de faire. Ma première rencontre avait donc été « Ryan« . En fait, théoriquement, ma première rencontre aurait été la secrétaire, mais je préférais dire que c’était Ryan… C’était moins dur à encaisser pour son estime personnel.

-Silver. Me présentais-je avec le même bref sourire qui disparut presqu’aussi vite que le premier.

J’aurais pût ajouter « Je m’appelle Silver, je suis nouvelle ici. « , mais les gens qui sortait des réponses comme ça étaient assez stupides. Il me semble que c’était évident, non ? Je m’appelais Silver et j’étais nouvelle. Si je ne me serais pas appelé Silver, j’aurais dit quelque chose comme « Caroline… « ou bien « Marie «. Et si je n’aurais pas été nouvelle, je n’aurais simplement pas fait toujours cette manœuvre essoufflante pour trouver ma chambre. Bon dieu que la vie est compliqué. En bref, je m’appelais Silver et j’étais nouvelle.

[ HJ : Dubitatif… ]