Un autre dîner.

La cloche qui annonçait notre délivrance pour une courte heure venait de retentir, entraînant un flot d'étudiants/délinquants affamés et contrariés dans les étroits couloirs de l'école. Je sortis moi-même en coup de vent, la première de la classe. Il passa à peine une seconde avant que je ne fus rattraper par le reste des élèves. Je passai par mon casier pour prendre mon dîner. Le silence qui régnait une minute auparavant avait été rompu et on pouvait désormais entendre le brouhaha qui s'installait brusquement.

Je me dirigeait ensuite vers la cafétéria, encore passablement vide, et je choisis une table -la plus éloignée de l'entrée des élèves et de surcroît, la plus près de la porte extérieur- pour enfin m'y asseoir, par la suite. Je sortis un livre de mon sac et tout en mangeant mon sandwich - de la grosse gastronomie, vous dis-je- je me mis à le feuilleter, dans le but de retrouver ma page -j'entends déjà "Non, mais, traînes-toi un signet!", ce à que je réponds, non, c'est trop chiant.

Lorsque je le retrouvai enfin, je me mis à lire le passage auquel ma lecture s'était arrêtée. Je levai les yeux et constatai que par malheur, la cafétéria était désormais bondé. Et encore une fois, la constatation vint s'immiscer dans mon esprit après avoir scruter les adolescents bruyants qui riaient en groupe: Je déteste vraiment les gens.

(N'importe qui.)

Existe-t-il quelque chose de plus chiant que devoir aller en cours de maths ? Oui, aller en cours de maths et entendre le prof t'annoncer qu'il y a un examen surprise. Merci du fond du coeur m'dame Richer, qui ne semble pas comprendre que la vie ne se résume pas au divisons et aux multiplications.

Comprenez-moi bien, la seule raison qui fait que je ne me suis pas déjà lever ne criant des protestations et en frappant tout que qui ce trouve sur mon passage, est que si je coule mon année, je dois rester une année de plus ici et :

Une année + Les années que je dois déjà faire ici = Trop d'années d'emmerdement dans cette école de paumés.

Vous voyez ? Moi aussi, je peux faire ça des Maths !

C'est donc avec grand plaisir que je sors de la classe au son de la cloche. Je me laisse emporter pas le flot d'élèves bruyants qui se bouscule pour arriver le premier. Alors que j'arrive dans la cafétéria, le spectacle qui s'offre à moi me fait presque rire. Presque. Une odeur nauséabonde flotte dans l'air, surement issus de la bouillis orangeâtre qu'ils servent aujourd'hui, des élèves qui se battent et se lance ladite bouillis et des surveillants dépassés qui tentent tant bien que mal des les séparés. Plutôt mal, tout compte fait. Je me dirige vers le distributeur de sandwich et en choisis un qui a l'air comestible. Lorsque je me tourne pour chercher une place, je n'ai plus du tout envie de rire. Il ne reste pratiquement aucune place libre. Manger entre des débiles qui se lance de la bouffe et parlent fort? Non merci! Je serais bien aller manger dans la bibliothèque mais j'en ai assez de m'en faire sortir sous prétexte que je n'ai pas le droit d'y amener de la nourriture. Je repère que même une place éloigné, assez calme, bref, le mieux que je pourrais trouver pour manger en paix. Je me laisse tomber sur le banc un peu éloignée d'un blonde qui lit un livre à la couverture sombre. Mon regard revint rapidement sur mon sandwich après avoir constaté que j'avais déjà lu son livre et profondément détesté.