Je pris la menthe en murmurant un "merci" et en lui souriant toujours. La mer était calme, le ciel était bleu et une légère brise balayait le tapis de sable chaud et fin. Une merveilleuse journée... Je mis mes lunettes de soleil.

- Raconte moi ton histoire, s'il te plaît, lui demandais-je d'un ton charmeur.

Une mèche de ses cheveux passait devant ses yeux et je la lui remis derrière son oreille. Opération séduction, je ne pouvais pas m'en empêcher. C'était automatique chez moi. Comme le chat qui chasse l'oiseau dès qu'il le voit. Après tout, j'étais peut-être une sorte de chat qui ne peut s'empêcher de chasser les jolies donzelles... Miaouw. L'attitude féline, c'est sexy.

[HS: Désolé, c'est petit, mais aucune inspiration]

Je lui adressai à nouveau mon sourire le plus craquant. Par contre… La mort de son petit ami ? C’était de ça qu’on l’avait accusée, pas d’un meurtre banal. Enfin, même si un meurtre ne pouvait pas être dit banal. Mais évidemment, ça se tenait. Elle était la petite amie de la victime, c’était elle la suspecte numéro un. Mais le reste ? Et n’avait-elle pas été trop malheureuse ? Qu’on l’accuse du meurtre de celui pour qui son cœur battait ? Mais évidemment, je ne la pensais pas coupable. Quiconque la connaissait ne pouvait dire qu’elle soit capable d’une chose pareille.

- Raconte-moi chaque chapitre important… Ce que tu voudras, murmurais-je.

Je pris sa main et l’entrainai avec moi vers un endroit plus reculé où nous serions tranquille. Je m’assis dans le sable chaud tout en gardant sa main dans la mienne. Nous serions plus tranquilles pour parler. Il n’y avait plus personne, à cet endroit.

Nous somme assis dans le sable fin. Il fait beau, c'est chouette. Je commence à raconter l'histoire du début. Je la raconte de la même façon que lorsque je lisais des contes à ma petite soeur.

- J'ai déjà été heureuse, très heureuse. Je vivais au Canada dans une petite ville quelque peu perdu et où tout le monde se connaissaient. J'avais des amies, une petite vie confortable. Un jour j'ai déménagé une de mes tantes éloingné venait de mourir. Elle nous à cédé une belle maison en californie et beaucoup d'argent. Sa mort ne m'a pas fait de peine puisque je la connaissais presque pas. Lorsque je devais avoir environ 13 ou 14 ans, j'ai rencontré un garçon super. Je l'ai beaucoup aimé. On a tout fait ensemble. Le temps passait si vite en sa compagnie. Puis, le jour de mes 15 ans, je l'ai attendu pour fêter mon anniversaire, il n'est jamais venu. Je lui en voulais. C'est seulement le lendemain qu'un policier est venu cogner à notre porte. C'est mon père qui a répondu. L'homme en uniforme m'a annocé que Charly était mort. Je regrette de ne pas avoir pu passer plus de temps en sa compagnie, en disant son nom, je me suis mise à pleurer, je fait une courte pose pour reprendre mon souffle etje contini mon récis.

- Au début je n'ai pas voulu le croire. Mais ils m'ont... Ils m'ont montré son corps inerte et j'ai compris que le policier ne mentait pas. Quelque jours plus tard, le même homme est venu m'arrêter. J'ai vécu un cauchemard. J'ai passer du temps en prison en attendant la fin de l'enquête. Les policiers me gardaient en « garde-à-vu ». J'ai encore dû attendre en prison pour mon procès. Ce fût très long. Mais j'ai eu le temps de réfléchir et faire mon deuil. J'ai réfléchi à beaucoup de choses. Malheureusement, mon drame n'était pas fini. Je crois que ma vie c'est arrêté quand le juré à dit, « nous déclarons l'accusé coupable ». Ce n'était pas juste. J'avais juste le goût de crier ! Je fait semblant que tout va bien et je souris mais j'ai perdu une personne que j'aimais beaucoup et en plus, c'est moi qu'on à inculpé !

Je revois mentalement les images de son corps poignardé à plusieurs reprise... C'est très douloureux comme souvenirs.

-Si un jours je trouve la personne qui lui à fait ça... Peu importe, voilà, tu connais mon histoire. Je me remis à pleurer.

J’avais écouté l’histoire en silence. Puis, quand elle eut fini, j’essuyai les larmes qu’elle avait versées du revers de la main. Je la regardai en silence puis je la pris dans mes bras, je lui fis un calin. Elle avait besoin de réconfort, ça se voyait. Elle perdait un être cher puis on la tenait responsable de cette perte. C’était une tragédie. Et dire que sa vie était si bien, avant. Elle avait dit qu’elle avait été très heureuse. Et si sa tante n’était pas morte ? Elle ne l’aurait pas rencontré, elle n’aurait pas eu à venir à Fichard. Seulement, les évènements s’enchainaient toujours comme plein de petites roues s’emboîtant les unes dans les autres, jusqu’à ce que le mécanisme ait un raté. Avec certains qui avaient de la chance, les petites roues tournaient sans s’arrêter jusqu’à la fin de leur vie. Dans le cas d’Allie, une roue ne s’était pas bien emboîtée et avait tout fait rater. Dans mon cas, mes roues avaient déjà un problème dès le début, dès la première que l’on avait même pas encore emboîtée dans les autres. Je n’aurais même pas du naître, finalement. Ce n’avait pas été prévu.

- Allie ? ça va ?

Mon histoire... Je décidai de la lui raconter. Après tout, elle m'avait raconté la sienne. Je la gardai gardai dans mes bras, nous étions bien. Il n'y avait personne, juste nous, la mer le sable et le ciel. Puis, je me lançai.

- Et bien... Je suis né d'un viol. Ma mère avait seize ans. Elle n'a pas eu d'autres choix que de me garder, la grossesse était trop avancée pour être stoppée. Elle a essayé de m'élever comme elle pouvait, mais elle n'avait pas terminé ses études, elle n'avait pas eu le choix. Elle faisait quelques petits boulots au salaire misérable par-ci par-là. Et puis... Elle ne pouvait pas vraiment m'adorer, me choyer. Comment quelqu'un pourrait aimer le fils de celui qui l'a condamnée à vivre chaque jour avec douleur depuis ses seize ans? Je n'ai jamais été vraiment heureux. Il y avait juste quelques moments éphémères. Comme quand je suis ici, avec toi, par exemple. Mais tu as du le comprendre, nous ne roulions pas sur l'or. Je n'aimais pas vraiment ma vie, mais j'avais quand même quelques moments que j'appréciais. Je sortais, presque chaque soir. J'allais en cours quand je le pouvais. Ou quand j'en avais envie... Je sais, ce n'est pas très bien. Mais je ne voulais plus de ma vie, je me sentais à moitié assassin. Car si ma mère était condamnée à vivre comme ça, c'était à cause de mon père, de moi... Si je n'avais pas existé, elle aurait pu avoir une existence tranquille, une famille à aimer et un métier convenable. Je me sens toujours un peu coupable, même si ce n'est pas moi le fautif. Enfin voila... Je n'ai jamais été réellement heureux. Mais on ne choisit pas sa situation.

Je serai tendrement Allie dans mes bras et je lui souris. Lui raconter mon histoire n'était pas si difficile. Alors que je n'en avais jamais parlé. Jamais, à personne. Mais j'avais oublié une petite chose.

- Et je suis à Fichard pour quelques vols, ajoutai-je.

Je doit être toute rouge. Je n'ai pas beaucoup d'expérience avec les garçons, donc je ne suis pas habitué... Enfin, peu importe.
Je n'ai plus rien à dire. Je crain que si je dit quelque chose, ce moment extraordinaire prenne fin. Je suis tellement bien. Ce moment semble parfait. Je me laisse bercer pas le bruit des vagues alors que Chris me tient tendrement dans ses bras. Je voudrais retser somme ça toute la vie. J'en profite, qui sais, peut-être que ça ne se reproduira plus jamais...
Après un long moment de silence, je me décide enfin à parler :

- La mer est magnifique aujourd'hui, dis-je avec un petit sourire

Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai dit ça. C'est comme les gens qui se mettent à parler de météo, c'est juste pour remplir un vide, un silence trop long.

Je continuai de regarder Allie, elle était aussi rouge qu'une tomate. Ça me fit sourire, elle ne devait pas être habituée. Quelle innocence... Puis, elle me parla du paysage. C'était vraiment dire quelque chose pour rompre le silence. C'est vrai que la mer était belle et calme. Puis, je rompis le silence à mon tour.

- Allie, tu es tellement rouge qu'on dirait que tu as attrapé un coup de soleil, dis-je en riant. C'est mignon.

Evidemment, nous n'étions pas là depuis assez longtemps pour que ce soit réellement le soleil. Et il ne donnait pas assez non plus, même s'il brillait bien. Puis, je caressai sa joue pour l'ennuyer, pour voir si elle rougirait encore plus. Ça m'amusait de la voir comme ça.

Je devein de plus en plus rouge. Je suis gêné, surtout quand il me dit que je suis mignone. Remarque, ce n'est pas moi qu'il trouve mignone, mais bien la teinte rouge tomate qu'a pris mon visage lorsqu'il m'a donné un petit bisoux. Mais peut-être qu'il me trouve mignone aussi... En tout cas, moi je le trouve mignon et gentil aussi.

- J'aurais peut-être dû mettre de la crème solaire, dis-je en tentant de faire une petite blague. Malheureusement, je n'ai jamais eu beaucoup de talent pour ça. Je fait plus rire de moi à cause de mes maladresses qu'à cause de mes blagues pitoyables ! Ceci dit, il rit déjà tellement parce que je suis plus rouge qu'un bouteille de Ketchup que je n'ai pas besoin de faire de plaisanteries pour le faire s'esclaffer...

Je finis par m'arrêter de rire, mais je ne parviens pas à m'enlever mon sourire en constatant qu'elle est de plus en plus rouge. Par contre, sa blague était... Prévisible, je vais dire. Je finis par me coucher dans le sable, une sensation plutôt agréable puisqu'il est tiède. Puis, je tirai doucement Allie par la taille pour qu'elle tombe à coté de moi, sur le sable. Je lui souris en constatant que ses marques rouges étaient déjà un petit peu parties. Dommage, c'était plutôt marrant de la voir gênée pour un rien.

- Tu es vite mal à l'aise à ce que je vois, dis-je.