Juste pour mettre dans le contexte, veuillez prendre note que je ne me suis pas présentée au six derniers cours d’éducation physique, qui étaient en fait, mes six premiers cours. Ayant un peu de pitié envers le professeur qui devait penser que je le reniais, je me suis présentée au cours ce matin. C’était en fait ma dernière période juste avant la pause du midi. J’ai donc enfilé mes joggings gris, un t-shirt convenable, et mes espadrilles Puma. Je me suis également nouée les cheveux en une couette. Évidemment, j’eus droit au pire sermon du monde concernant le fait que l’activité physique était très importante, et que le fait de manquer les cours d’éducation physique était le plus grave des pêchés puisque sinon, jamais je n’aurais une bonne santé, autant physique que mentale, que je deviendrais grosse et moche, voir même obèse. J’ai trouvé ce discours très constructif, et je crois que les autres élèves l’ont trouvé bien amusant. Après ce plus que fabuleux monologue, il siffla un bon coup de sifflet et nous annonça que nous allions courir dehors. Un soupir plaintif, et surtout, beaucoup de contestation se furent entendre. Apparemment, il avait droit au même exercice d’une demie heure à chaque cours. Oh, la joie que j’ai ressentit à ce moment – remarque sarcastique, soit dit en passant - . Nous sommes sortit dehors, j’espère ne pas avoir besoin de vous dire qu’après le premier tour, je n’étais pas fatiguée ou essoufflée, mais hors de moi. Hors de moi, puisque le professeur avait décidé de m’encourager ironiquement quand je passais, et de me taper le cul. Huuum… Agression sexuelle sur un mineur qu’on appelle ça. En plus, je trouvais l’exercice sans but. Donc, dès que j’ai passé le premier mur de briques ou le professeur ne pouvait plus nous voir, j’ai filé aussi vite que l’éclair. Voilà à quoi sert la course; s’enfuir à toutes jambes. Tous ces imbéciles, ils préféraient fumer de l’herbe dès qu’ils passaient le mur plutôt que de se bouger le cul et de partir.
Pour en revenir au moment présent, je marchais dans les rues plutôt désertes, me semblait-il. Je passais rapidement devant un banc et la personne qui y était assis me sourit et me salua. Je n’aurais jamais remarqué qu’il y avait quelqu’un avant qu’elle me salue. Tiens donc. D’un geste bref de la tête, je le saluais à mon tour.