Rencart entre ami(e)s >>> Kathleen

Il... Il croyait qu'il pourrait m'aimer lui aussi. Il pouvait m'aimer! Noah Quarter m'aimait et je l'aimais aussi! Qu'est-ce que je pouvais demander de plus? Surement rien. Il s'approcha de moi. Il était si près que je voyais tous les détails de se yeux. Vert... comme un olive avec un cercle plus foncé à l'extérieur. Et à l'intérieur, du jaune fauve. Un peu comme les miens, mais avec un peu moins de fauve. Et je me dis que je lui ressemblais. Physiquement, bien sur, avec nos yeux et nos cheveux semblables sauf pour quelques détails, mais aussi psychologiquement. Il ne supportait pas la trahison lui non plus. Peut-être ne me trahirait-il pas? Puis, finalement, après ce qui me semblait une éternité, peut-être deux, nos lèvres se touchèrent. Étrangement, ce baiser m'arracha des larmes. Et des sourires. Parce que l'amour c'était ça. Pour moi, c'était ça. Des larmes et des sourires et malgré tout de l'amour. Il est si facile d'aimer quand tout va bien! Il est si facile d'aimer quand il n'y a que des sourires! Mais pour certains, dès que les larmes se pointaient, ils abandonnaient. Alors que j'embrassais les lèvres chaudes et douces de Noah Quarter debout contre ma voiture, il se mit à pleuvoir. Étrangement, ça ne me dérangea pas. Au contraire, alors que la pluie froide mouillait mes cheveux, mes vêtements, les arbres et l’herbe, les cheveux de Noah Quarter, ses vêtements aussi, chaque particule qui nous entourait, je me sentais irrépressiblement vivante. Comme si le fait d'avoir rencontrer Noah Quarter m'avait réveillée d'une apathie longue de dix-sept années. Comme si je rennaissait de mes cendres. Et plus rien n'avait d'importance. C'était moi et Noah Quarter à jamais et il n'y avait personne d'autre. Comment avais-je pu me passer de lui tout ce temps? Bien sur, notre amour n'était pas explosif comme celui que j'avais vécu avec Cedrick, mais il était mieux en quelque sorte. Pas comme une bombe, plutôt comme un feu de brousaille. Lent, mais dévorant tout sur son passage. Et tout aussi dévastateur. Mais étais-ce de l'amour pour lui? Peut-être n'étais-je qu'une autre fille sur sa route. Peut-être me mentait-il depuis le début de la soirée. Peut-être qu'Emma n'avait jamais existé. Peut-être qu'il m'avait seulement menti pour finir dans mon lit. Mais ça ne me dérangeait pas. Tant que je puisse croire qu'il ne mentait pas pour une nuit, j'étais parfaitement d'accord. Une nuit était mieux que rien. Même si j'aurais voulu que cette nuit de fausse vérité soit en fait une éternité. Une éternité de vérité vraie. La pluie continuait de déverser ses torrents et j'entendais les cris des gens qui sortaient et se faisaient mouiller, mais moi je n'avais pas peur de la pluie. J'aimais la pluie. Combien de temps sommes-nous restés là à nous embrasser? Je ne me souviens plus. Mais par contre je me souviens que je sentais enfin que j'avais trouvé quelqu'un qui me dirit chaque matin que je suis belle même si je ne le suis pas, que je suis intelligente même si je ne le suis pas et que je suis quelqu'un de bien même si je ne le suis pas. Puis, au bout de ce temps indéterminé, la pluie arrêta. Et quand elle arrêta, ma bouche quitta à regret la sienne.
- Je crois qu'il serait temps de rentrer. À condition que tu me ramène.
Je voulais retourner à Fichard. Je voulais dormir. Mais je voulais passer la nuit avec Noah. Et j'étais confuse. Ma tête m'élançai et j'avais intensément mal au coeur. Je courru derrière un arbre et gerbai ma tarte au citron.

Une fois la tarte au citron derrière un arbre, elle revint en essuyant sa bouche. Il avait plu mais je m'en était à peine rendu compte, j'étais absorbé par notre baiser. En fait, nos baisers. Mes vêtements étaient trempes, mes cheveux me tombaient dans le visage et le cou. Il y avait même de l'eau dans mes souliers. Mais je m'en foutais, ce n'était qu'un détail.

-Bien sûr que je te ramène.

De un, elle ne pouvait pas conduire. En fait, oui elle pourrait essayé mais elle ne se rendrait pas à Fichard. Deux, je n'ai pas envie de finir ma soirée seul. De toute façon, après notre baiser, nous savons tous les deux comment va finir notre nuit. Et où on va se retrouvé demain matin.
Et puis, je me fous que Emma m'aime encore. Car j'ai passé à autre chose et Kathleen en est la preuve. Je ne sais pas si notre amour va durée, mais pour l'instant il est là. Il n'est pas simple mais il est la. Il paraît que quand on trouve notre âme soeur on le sait que c'est elle, dès le premier jour. Je pense que je sais que c'est Kathleen.
Malgré tout cela, ce n'est peut-être qu'une illusion. On est tous les deux un peu saoul, elle plus que moi. Peut-être que j'abuse d'elle ? Si elle n'a pas tous ses esprits, est-ce que c'est mal ce que je fais ? Mais peut-être aussi qu'elle a encore tous ses esprits et qu'elle le veut vraiment. Peut-être suis-je juste une phase pour son oubli de son ex, aussi ? Je ne pouvais pas lui poser cette question là. C'était un peu trop délicat.
On entra dans la voiture, moi derrière le volant, et je sortis du stationnement. Quelques minutes plus tard on était sur l'autoroute en direction de Fichard. Puis, je pris la sortie et je vis au loin la batisse.

Noah m'aida à grimper dans ma voiture. Du côté passager, évidemment. Il conduisait. Moi je regardais la route. Ça me donnait un mal de tête fou mais je regardais les lignes jaunes qui s'enfilaient si rapidement qu'on aurait dit qu'elle ne formait qu'une seule et longue ligne jaune au milieu de la route. Puis, au loin, j'aperçus la batisse austère qu'était Fichard. Une affreuse batisse qui semblait receler des cauchemards de ses étudiants. Comme toujours, j'eus un pincement au coeur en la voyant. Je n'avais pas envie d'y retourner. J'aurais voulu m'enfuir loin d'ici avec Noah et Brooke et peut-être Allyson, qui était en quelque sorte mon amie. Non, en fait plus comme quelqu'un avec qui on aimait rigoler en classe mais que jamais de la vie on appelerait le weekend pour aller faire quelque chose. Mais de toute façon il fallait rentrer un jour. Noah se stationna, enfin, il stationna ma voiture et je me penchai par-dessus le frein à main et l'embrassai à nouveau. J'avais envie de faire ça pour l'éternité. Simplement. Puis, je me glissai sur la banquette arrière par l'espace entre nos deux bancs, souriant à Noah. C'était ce qui devait se passer. Pourquoi est-ce que je me sentais mal de faire ça? Je n'avais jamais vraiment été le genre de fille à faire ça dès le premier soir... Mais peu importait ce que j'avais fait ou pas fait auparavant. J'avais seulement peur que Noah ne soit seulement avec moi ce soir pour ça et j'avais envie d'attendre. Mais tout était si confus... Tout semblait être trop compliqué et si simple à la fois ce soir!
- Viens me rejoindre, Noah Quarter, dis-je finalement.

- Viens me rejoindre, Noah Quarter.

Oui, je voulais y aller. Je n'avais aucun doute pour cela. Mais elle était saoul. Savait-elle ce qu'elle faisait ? Serait-il abuser de son ivresse ? Je ne suis pas ce type de gars. Je ne sors pas une fille au bar, la saouler et coucher avec elle. Ces gars là me dégoûtent, ils ne sont que des machos.
Je ne pouvais pas le faire sans être sûr qu'elle le veut vraiment. Je veux dire, que ce ne soit que par un coup de tête. Car moi je le veux vraiment, et que si elle ne le veut pas vraiment moi j'aurai le coeur brisé. En fait, je n'en sais rien mais j'aurai sûrement de la peine. Et si son gars revenait ? Me laisserait-elle tomber ?

-Tu es sûr que tu veux le faire ?

Je voulais le savoir. Je devais le savoir.

Est ce que je lui dis la vérité? Ça risquait de le blesser. Et si ça le blessait, il allait partir. Et il ne tiendrait pas sa promesse. Mais en même temps... Je ne devais pas faire quelque chose que je ne voulais pas faire. C'est au moins ça que j'avais retenu de l'enseignement que mes parents m'avaient prodigué. En fait, ils disaient plutôt qu'il fallait faire tout, même ce dont on avait pas envie pour se au sommet. Mais je l'ai un petit peu modifiée et ça paraît mieux. N'est-ce pas? Mes parents étaient imbéciles. Mais ce n'était pas de ce dont parlais Noah. Et il attendait une réponse de ma part. Je creusai ma tête. Quoi répondre? Suivre mon coeur ou ma tête? En fait ce n'était pas mon coeur qui me disait de coucher avec Noah dès ce soir. C'était plutôt.é.. Lui, c'était ce qu'il voulait et j'aurais fait n'importe quoi pour qu'il soit heureux. Mais ça? C'était plus que n'importe quoi.

- Je t'aime Noah Quarter. Je te le jure. Mais... Ce n'est pas vraiment moi de le faire dès le premier rencard. Je te jure que ce n'est pas à cause de toi! Ce n'est pas parce que je ne veux pas coucher avec toi jamais! C'est... Que je ne veux pas coucher avec toi maintenant. Parce que vois-tu je n'ai pas envie de me réveiller demain matin et de te croiser sans que tu me dise même bonjour. Je ne veux pas que ce soit seulement une aventure d'un soir. Et j'ai envie d'attendre. Tu sais, la dernière fois, ça a un peu dégénéré par la suite. Et je n'ai vraiment pas envie que ça se passe à nouveau. Et je t'en prie, crois-moi quand je te dis que je t'aime mais que je ne suis simplement pas prête. Parce que ce n'est pas moi. Ce n'est même pas mon style d'embrasser un gars au premier rencard! Enfin, depuis récemment mais bon. Aller trop vite ça ne donne rien. Ça veut seulement dire que ça se termine plus vite. Et je veux que toi et moi ça dure. Et dure. Et dure jusqu'à l'éternité. Je... Je n'ai jamais vraiment ressenti ça auparavant. Et je sens que dès demain tout ce que je ferai me rappelera toi. Et je t'aime. Attend-moi, je t'en supplie... Noah Quarter... Je t'aime...

Je le regardai, les larmes presque aux yeux. Non! Je n'étais plus une pute qui couchait dès le premier soir! Plus désormais! J'avais changé, tout le monde changeait un jour. Louis avait changé: il était encore plus con qu'avant. Brooke avait changé: Elle avait muri. Cristelle avait changé: elle était passé de la meilleure amie compatissante à la salope qui partait sans même laisser une note. Et Cedrick... Bien, il était toujours le même imbécile joueur, il avait seulement changé pour moi qui le voyait comme s'il était la lumière elle-même. Mais il changerait un jour. Et je ne devrais pas penser à lui. Noah, le phare qui permettait au bateau égaré que j'étais de rentrer à bon port était devant moi. Cedrick n'avait rien à voir ici. Il n'était plus dans mon esprit.

Je voyais ses larmes. Elle pensait sûrement que j'allais partir, que je ne voulais qu'une aventure. Mais non, ce n'est pas grave si on ne le fait pas aujourd'hui, ou la semaine prochaine, l'important ce n'est pas de le faire. L'important c'est d'être avec la personne qu'on aime, ou qu'on croit aimé. Et je crois que je l'aime. Alors l'important c'est d'être avec elle. Peu importe ce qu'on fait, l'important c'est d'être ensemble.

-Ce n'est pas grave, tu sais. Je t'atttendrai, j'attendrai que tu sois prête...

Disons que moi aussi je trouvais que ça allait vite, et tant mieux si on ne le fait pas tout de suite. Je ne veux pas que notre première fois sois sur un coup de tête dans sa voiture. C'est pas très romantique.

-Et maintenant, si on allait dans ma chambre pour jouer au monopolie ?

Car ce n'est pas parce qu'on ne le fait pas qu'on ne peut pas passer le reste de la soirée ensemble. Bon, le monopolie c'est pas le meilleur divertissement, mais c'est le jeux qui dure le plus longtemps. Tant pis si on y passe la nuit à finir, on sera ensemble. Ce sera beaucoup plus le "fun" que d'écouter un documentaire à la télévision ou encore de réviser pour l'examen de la semaine prochaine. Oui, quand je n'ai absolument rien à faire j'étudis. Impressionnant, non ? Le secret c'est que je veux vraiment sortir de là l'année prochaine.
En plus, je n'ai pas encore de "roomate". Est-ce à cause que dans mon dossier je suis marqué violent ? Bah, il n'y a que des avantages à être seul. Pas de coloc qui amène une fille différente chaque soir, et qu'il ne fait surtout pas "dérangé". Mais je pense que si j'avais un "roomate" qui avait un peu de QI, je pense que j'apprécierais ça. Disons qu'on pourrait être ami.

Je souris au travers de mes larmes. Voilà ce qui avait manqué à tout mes autres petits copains. Un sens de l'humour. Oh! Et pouvoir aimer! Je n'avais jamais aimé quelqu'un qui m'aimait avant Noah. Je n'avais aimé que des gens qui me désirait. Et c'était déjà trop pour décrire ce que Cedrick ressentait pour moi. Avait ressenti... Peu importe. Pourquoi comparais-je tout le temps Noah avec Cedrick? Ils n'étaient pas le moins du monde semblable. Et j'aimais Noah. Simplement. Je l'embrassai.
- Hum... Désolé, Noah. Je dois retourner à ma chambre. Sinon ma coloc va très certainement appeler la police etce sera pas drôle! Elle est très inquiète pour moi. Et demain je vais magasiner avec elle. Et elle va se faire refaire un tatto manqué. Ça risque d'être amusant. Mais appelle moi demain soir. Je t'adore.
Un dernier baiser et je sortis de ma voiture, prenant les clées avec moi. J'entrai dans ma chambre et refermai la porte tout doucement, sans faire de bruit pour ne pas que Brooke se réveille. Ce que j'avais mal à la tête! Mais je m'en fichais, parce que pour une fois, mon coeur ne me faisait plus mal. Il était aussi léger qu'un oiseau. Un oiseau joyeux. Amoureux. La respiration lente de Brooke m'assura qu'elle était bel et bien endormie. J'enfilai mon pyjama et me glissai dans mon lit. J'aimais Noah Quarter. J'aimais Noah Quarter. J'aimais Noah Quarter. J'ai...mais Noah Quar...ter. J'aimais...

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